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La littérature reste une des meilleures garanties pour espérer une sorte de progrès dans nos sociétés hypertechniques.
Mario Vargas Llosa
Dominer le langage, c'est apprendre à penser, et de surcroît, c'est une manière de développer la sensibilité, l'imagination, l'esprit critique.
Il n'y a rien de mieux qu'un roman, pour faire comprendre que la réalité est mal faite, qu'elle n'est pas suffisante pour satisfaire les désirs, les appétits, les rêves humains.
Si nous ne voulons pas être une société de moutons domesticables et manipulables par toutes les formes de pouvoir, y compris celui de la science, il faut défendre la littérature.
Le fleuve de soldats, chevaux, canons, charrettes est sans fin. C'est un crotale, pense Parjeù. Chaque bataillon en constitue les anneaux, les uniformes, les écailles, la poudre des canons, le venin avec lequel il empoisonne ses victimes.
Il n'y a pas de manie ou de phobie qui manquent de grandeur, étant donné qu'elles constituent l'originalité de l'être humain, la meilleure expression de sa souveraineté.
Chaque roman est un déicide secret, un assassinat symbolique de la réalité.
Je crois que le goût pour raconter des histoires et inventer des histoires est né comme une conséquence, un résultat de la passion, du plaisir qui était pour moi, me submerger dans un monde d'invention, de fantaisie grâce à la lecture.
On n'apprend pas à dominer le monde à travers la biologie ou les mathématiques, mais en lisant les poètes, les romanciers, les dramaturges, les essayistes.
Pour le romancier, toutes les expériences sont enrichissantes. Je crois qu'un romancier se nourrit de la mémoire et tout ce qui reste dans la mémoire devient une matière première pour un romancier.
La chance de la littérature, c'est d'être associée aux destins de la liberté dans le monde : elle reste une forme fondamentale de contestation et de critique de l'existence.
Si vous éliminez de la vie tout ce qui est lié à la sensualité et au sexe, la vie devient très pauvre et très vide.
Définir un individu par son appartenance à une nation, c'est une forme extrême de bêtise.
La politique est un passage obligé pour changer une société.
La vie réelle, la vie véritable n'a jamais suffi ni ne réussira jamais à combler les désirs humains. Et sans cette insatisfaction vitale que les mensonges de la littérature excitent et apaisent à la fois, il n'y a jamais d'authentique progrès.
L'oeuvre de Jean d'Ormesson pleine de vie ne s'adresse pas aux lecteurs passéistes, mais à ceux que fascine la problématique présente
La liberté n'est pas une notion formelle à tempérer en fonction d'impératifs révolutionnaires.
Le moyen audiovisuel apporte des connaissances, des informations, de la distraction mais pas cette créativité critique et cette troublante inquiétude que donne la littérature.
Je crois en la démocratie, je crois au libéralisme, je crois à la coexistence, au gradualisme. Tout ça, c'est très médiocre, mais en politique, c'est mieux la médiocrité.
Un écrivain ne choisi pas ses thèmes, ce sont les thèmes qui le choisissent.
La politique vue avec la perspective d'un intellectuel diffère beaucoup de la pratique. Dans un cas, c'est un exercice de la pensée critique, dans l'autre une lutte pour le pouvoir.
L'imbécillité me semble respectable si elle est génétique, héritée, pas si elle vient d'un choix, d'une prise de position délibérée.
Mais vider son ventre est beaucoup moins incertain que nettoyer son âme.
La barbarie fait partie de la littérature. Il y a une dimension barbare dans la vie humaine et dans l'individu. Et sa présence dans la littérature n'est pas nocive, au contraire.
Je crois que l'art vous donne une idée beaucoup plus précise, beaucoup plus exacte, beaucoup plus totalisatrice de ce qui est la vie humaine.
Pour donner libre cours à sa fantaisie, à son imagination, l'écrivain doit ouvrir les portes à tout ce qui sourd en lui, démons compris.
Un régime civil et représentatif, né d'élections libres, soutenus par la loi et contrôlé par la liberté de la presse, même corrompu et inefficace, sera toujours préférable à une dictature.
Le nationalisme est la culture de l'inculte, la religion de l'esprit de clocher et un rideau de fumée derrière lequel nichent le préjugé, la violence et souvent le racisme.
La littérature, c'est une manière de vivre dans le bonheur, dans l'exaltation, d'avoir une vie intéressante qui se renouvelait tout le temps, de vivre l'aventure, d'échapper à la routine, à la médiocrité.
Ecrire des romans est un acte de rébellion contre la réalité, contre Dieu, contre la création de Dieu qui est la réalité.
La méchanceté qui nous empoisonne est partout où il y a des êtres humains, et ses racines plongent profondément dans nos coeurs.