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Chaque âge a ses humeurs, son goût et ses plaisirs, - Et comme notre poil blanchissent nos désirs.
Mathurin Régnier
Perclus d'une jambe et des bras, Tout de mon long entre deux draps, Il ne me reste que ma langue Pour vous faire cette harangue.
Qui ose a peu souvent la fortune contraire.
O bois, ô prés, ô monts, qui me fûtes jadis Dans l'avril de mes jours un heureux paradis...
Qui gai fait une erreur, la boit à repentance.
Corsaires à corsaires, - L'un l'autre s'attaquant, ne font point leurs affaires.
Nous sommes du bonheur de nous-mêmes artisans, et fabriquons nos jours ou fâcheux ou plaisants.
J'ai vécu sans nul pensement, - Me laissant aller doucement - A la bonne loi naturelle. - Et si m'étonne fort pourquoi - La mort osa songer à moi, - Qui ne songeai jamais à elle.
Sotte et fâcheuse humeur de la plupart des hommes - Qui, suivant ce qu'ils sont, jugent ce que nous sommes.
Chacune sur le cul au foyer s'accroupit.
Riche vilain vaut mieux que pauvre gentilhomme.
Le malheur, par conduite, au bonheur cédera ; Aidez-vous seulement, et Dieu vous aidera.
La sage sait se vendre où la sotte se donne.
Un jeune médecin vit moins qu'un vieux ivrogne.
Cependant il vaut mieux sucrer notre moutarde.
La Fortune est à nous, et n'est mauvaise ou bonne Que selon qu'on la forme ou bien qu'on se la donne.
Vous êtes, je vois bien, grand abatteur de quilles.
Aussi je les compare à ces femmes jolies Qui par les affiquets se rendent embellies...
Estimez vos amants selon le revenu.
Selon le vent qu'il fait, l'homme doit naviguer.
Au compas du devoir il règle son courage.
L'un fait plus qu'il ne peut, et l'autre plus qu'il n'ose.
Je vais haut dedans l'air quelquefois m'eslevant, Et quelquefois aussi, quand la fougue me quitte, Du plus haut au plus bas mon vers se précipitte.
Qui peut dire que non, ne pèche nullement. Puis, la bonté du ciel nos offenses surpasse, Pourvu qu'on se confesse, on a toujours sa grâce.
Avec que la science, il faut un bon esprit.
Le monde est un brelan où tout est confondu : Tel pense avoir gagné qui souvent a perdu.
Le juge sans reproche est la postérité.
Les fous sont aux échecs les plus proches des rois.
L'honneur est un vieux saint que l'on ne chôme plus. Il ne sert plus de rien, sinon d'un peu d'excuse.
Quand on se brûle au feu que soi-même on attise, Ce n'est point accident, mais c'est une sottise.
Je me hais de te voir ainsi mésestimée. T'aimant si dignement j'aime ta renommée.
Ainsi, sur chaque auteur, il trouve de quoi mordre ; - L'un n'a point de raison, et l'autre n'a point d'ordre ; - L'un avorte avant temps les oeuvres qu'il conçoit.
Aux rebelles vaincus il usait de douceur.
Chacun est artisan de sa bonne fortune.
C'est alors que la verve insolemment m'outrage.
Mais, Rapin, à leur goût, si les vieux sont profanes, Si Virgile, Le Tasse et Ronsard sont des ânes, Sans perdre en ces discours le temps que nous perdons, Allons comme eux aux champs et mangeons des chardons.
L'homme s'oppose en vain contre la destinée.
J'aurais en mon malheur - Quelque contentement à flatter ma douleur.
Le scandale, l'opprobre, est cause de l'offense. Pourveu qu'on ne le sçache, il n'importe comment.
L'oeil farouche et troublé, l'esprit à l'abandon.
La flamme de ton coeur par tes yeux étincelle.
Qui veut choisir souvent prend le pire.
Ce qui plait à l'homme sain, offense un chassieux.
Car c'est honte de vivre et de n'être amoureux.
Ma foi, les beaux habits servent bien à la mine, On a beau s'agencer, et faire les doux yeux, Quand on est bien parée, on en est toujours mieux.
Le péché que l'on cache est demi pardonné, La faute seulement ne gist en la deffence.