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Se fondre dans la simplicité d'un jardin, retrouver chaque jour cette nature généreuse, est peut-être une façon de consentir encore au monde.
Maud Simonnot
Je me demande pourquoi je suis là. Pourquoi nous sommes tous là. Je préfèrerais me promener dans la nature et observer les animaux. Ils sont plus heureux que nous. Ils ne vont pas à l'école pourtant ils sont plus heureux, c'est sûr. Ils se roulent dans l'herbe, dorment au soleil. Ils n'ont pas de montre.
En l'accompagnant dans ce jardin qu'elle crée par tous les temps, je songe que la vitalité organique des plantes doit être un remède à la mélancolie. Se fondre dans la simplicité d'un jardin, retrouver chaque jour cette nature généreuse, est peut-être une façon de consentir encore au monde.
On le tient entre ses deux mains, ce nourrisson réfugié dans une noix, si petit, si doux. Les reflets d'or clair de ses cheveux. Et ce regard un peu volé qui ne le quittera plus. Lunaire. Oui, c'est ça, un enfant céleste.
Les personnes libres trouvent ce à quoi elles aspirent - c'est leur privilège.
Face aux courants marins et aux vents, tant qu'on lutte contre on n'avance pas, alors que si on les utilise on peut aller où on veut.
Je comprends enfin cette notion enseignée dans un cours de philosophie : l'aventure, plus qu'une interruption du cours des événements ou un voyage vers un ailleurs inconnu et exaltant, est surtout une disposition à être dans le temps.
Je ne crois pas que l'amour tienne du translucide, du cristallin. Loin d'éclaircir le monde il serait plutôt pour moi ce qui lui donne ses fonds sablonneux, sa profondeur, sa moiteur. Une énigme.
Pour mon anniversaire, il m'avait offert un livre de Georges Bataille dont il avait marqué une phrase : "L'être aimé pour l'amant est la transparence du monde." Je n'ai jamais pu lui dire mais je ne crois pas que l'amour tienne du translucide, du cristallin. Loin d'éclaircir le monde il serait plutôt pour moi ce qui lui donne ses fonds sablonneux, sa profondeur, sa moiteur. Une énigme.