Citations de Maurice Druon

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C'est toujours sur une démission collective que les tyrans fondent leur puissance.

Il n'y a d'hommes dignes d'exercer le pouvoir que s'ils ont assez de force d'âme pour le refuser.

Il est presque impossible de traiter du pouvoir sans traiter du savoir. Les formes diverses que peut prendre le gouvernement des hommes découlent en grande partie de l'idée qu'ils se font de l'univers.

Et comme l'usage interdisait aux invités de dépasser les boutons, force était aux jeunes gens de demeurer sur place.

Le képi déforme la tête.

Soudain elle entendit des récris, et sonner des bien-aller sur sa gauche, et la voix des piqueux soutenant les chiens.

Elle pouvait indiquer un envoûteur qui, par image de cire bien travaillée, aiguilles plantées et conjurations prononcées, ferait oeuvre nocive sur Mahaut.

Il en est des défauts comme des phares des automobiles : seuls ceux des autres nous aveuglent.

Qu'est-ce que le pouvoir ? C'est la réponse à la volonté de chaque individu d'être premier, irremplaçable et constamment prioritaire.

On ne rencontre guère, pour se déclarer satisfaits du pouvoir, que ceux qui y participent.

L'histoire est semée de mots dont on dit qu'ils ont fait fortune !

Les fidélités ne s'obtiennent pas sans bienfaits.

Le métier de mari n'est si difficile que parce qu'il n'a pas de vacances. Créez des week-ends conjugaux et tout ira bien.

Il est toujours plus facile d'être un révolté que d'être un chef.

Marcher devant le troupeau ne signifie jamais qu'on cesse d'en faire partie.

Les honneurs sans le pouvoir sont les pierres tombales de nos ambitions.

Les tragédies de l'Histoire révèlent les grands hommes ; mais ce sont les médiocres qui provoquent les tragédies.

Les grandes personnes ont, sur toute chose des idées toutes faites qui leur servent à parler sans réfléchir. Or, les idées toutes faites sont généralement des idées mal faites.

Penser que le monde est sans ordonnance divine ne paraît pas possible.

Souvent la passion meurt de ce qui l'a fait naître.

Il n'y a d'intérêt à vivre que si on se dévoue pour des choses qui vous dépassent. Ne se consacrer qu'à sa propre personne serait terriblement décevant.

Le pouvoir, de même que l'amour, l'art ou la découverte, prend ses racines dans la mort.

Qui dit équilibre dit menace qu'il se rompe. Aucune stabilité n'est jamais qu'équilibre.

Aimer un être, c'est lui accorder une préférence, lui reconnaître une primauté, donc un pouvoir. Etre aimé, c'est se voir reconnaître cette prépondérance. Nos rapports amoureux sont des rapports de puissance à puissance.

Selon les ordres de monsieur le marquis, commença le piqueux, je viens frapper à ma brisée de onze heures. Le cerf est lancé aussitôt.

Elle sentit toute l'inutilité, tout le ridicule qu'il y avait, au premier tiers du XXe siècle, à poursuivre pendant des heures le volcelest d'un cerf, la petite empreinte fourchue enfoncée dans les glèbes labourées et les prairies humides.

Eh bien, ma femme était barrée... Parfaitement. Et elle a dit que j'étais impuissant.

Béatrice mit, pour se laisser ferrer, juste le temps nécessaire à bien s'assurer prise sur celui qui la voulait prendre.

Le dieu père est mort. Et l'Eglise est comme une vieille veuve qui fait du charme vainement à la jeunesse.

Il ne faut pas juger avec nos yeux instruits d'aujourd'hui mais avec nos yeux aveugles d'hier.

Le fractionnement du pouvoir est la plus sûre manière d'en empêcher l'abus.

Un grand médecin est d'abord un guérisseur qui d'autre part a appris la médecine.

C'est un travers des Français, lorsqu'ils sont dans la difficulté politique, de chercher des modèles étrangers plutôt que d'appliquer avec scrupule et exactitude les lois qui leur sont propres.

Le sourire de biais, la démarche dandinante, il se déplaçait avec la satisfaction d'un conservateur de musée montrant une collection.

L'humanité ne trouvera son salut que lorsqu'elle se sera remise à construire des temples.

Un homme puissant flatte plus son interlocuteur par une confidence que par un compliment.

Tout homme qui exerce un art, et quel que soit cet art, et même tout homme qui acquiert une oeuvre d'art, cherche à prolonger sa durée biologique, à se rattacher au passé et à se projeter dans l'avenir.

S'imposer sans proposer n'est que funeste orgueil.

Les militaires sont souvent de naturel indécis, ce qui les prédispose à l'obéissance et leur fait perdre beaucoup de batailles.

Les princes médiocres ne tolèrent qu'un entourage de flatteurs qui leur dissimulent leur médiocrité.

L'amour n'est pas seulement une flamme, c'est une forge. Aimer, c'est brûler, certes ; c'est se consumer l'un l'autre, mais pour bâtir ensemble.

Le crime d'Etat a toujours besoin d'être couvert par une apparence de légalité.

Pour la grande, l'immense majorité des créateurs, il y a une volonté évidente de se survivre, ou de faire survivre ce que l'on a devant soi.

Mais c'est mal aimer ceux qu'on aime que de vouloir faire leur bonheur malgré eux.

Une tradition, ce n'est jamais qu'un progrès qui a réussi.

Les hommes politiques mesurent leur pouvoir au nombre des faveurs qu'on vient leur demander.

La conscience est un tribunal qui casse vite ses sentences.

La bêtise n'interdit pas l'entreprise, au contraire ; elle en masque les obstacles et fait apparaître facile ce qui, à toute tête un peu raisonnante, semblerait desespérée.

Le style est l'expression de la pensée.

Il n'y a pas d'oeuvres populaires destinées à un public spécifique, peu ou moyennement cultivé. Les oeuvres populaires doivent s'adresser à tous les publics et être assez accessibles pour être reçues par tous.

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