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La peur est le plus puissant des moteurs. La peur transforme les hommes. Elle peut les détruire, ou bien les rendre invulnérables. La peur dope les esprits, ou les réduits en bouillie. Elle est instrument d'asservissement, elle n'a pas de limite. Qui contrôle la peur, contrôle l'homme, voire des foules entières.
Maxime Chattam
La nouvelle tomba en début d'après-midi. On avait trouvé le cadavre d'un homme, dans la zone où des résidents s'étaient plaints de pétards ou de coups de feu.
Tous les êtres du monde ne sont pas forcément gris... Nous n'avons aucune couleur, nous prenons celle de nos pensées, de nos actions. Et celles-ci sont aussi changeantes et diversifiées que la palette du peintre.
La première des qualités d'un tueur, l'art du caméléon, de s'adapter sans faire de vagues.
Chaque chose est une apparence. Et derrière chaque apparence se cachent ses arcanes : son essence réelle, sa vérité. La découvrir c'est la connaissance du monde. Le pouvoir.
Car elle ne reviendrait plus chez elle avant longtemps, ce pouvait être un mois, peut-être un an. Elle ignorait tout de sa destination.
La paranoïa est un virus qu'il suffit de transmettre dans les bonnes circonstances pour qu'il se développe tout seul.
Savez-vous, outre le sectarisme de leur idées, ce qui fait la différence entre des parties extrêmes et d'autres plus ouverts ? L'amplitude des mensonges. Les partis des extrêmes mentent plus largement et plus dangereusement.
Lorsque tu grimpes la dune, ne gaspille pas ton énergie à décrire ce qu'il y a de l'autre côté, attend d'être au sommet pour le découvrir.
La mutation socio-économique a terminé de nous engloutir avec la mondialisation.
L'innocence était l'unique sanctuaire du développement de l'équilibre chez un être humain. La matrice d'une psyché sereine. Et ces hommes se plaisaient à la corrompre, à l'anéantir. De toutes les manières, aussi souvent que possible.
Elle lisait la Bible, se posait des questions sur l'avenir de son âme, ce genre de foutaises. Je la rassurais en lui disant que c'étaient des conneries, il suffit de se pencher par la fenêtre et d'observer cette ville pour savoir que Dieu n'existe pas.
A deux c'est beaucoup plus facile, on prend moins de risques ! On assume à deux les actes de nos existences. C'est ça le secret. Ne pas prendre de risques inutiles.
Quand tout le monde fixe le même point, c'est qu'il y a quelque chose à y voir.
La maîtrise du temps était-elle synonyme d'apaisement ? Quiconque contrôle le temps peut figer une émotion et refaçonner les souvenirs.
La culture du résultat s'est inscrite dans nos systèmes de pensée. Sans que la morale y soit toujours associée. On a prôné la satisfaction à tout prix.
Noyer la fiction dans un bain de réalité est le meilleur moyen que je connaisse pour lui donner corps, pour la rendre plausible.
La mort dérange, on ne l'aime pas et lorsqu'elle se présente on préfère toujours qu'elle s'établisse assez loin de nos yeux.
La vérité a cela d'insupportable qu'elle s'effiloche avec le temps. Il faut savoir lui courir après comme derrière la plus belle fille du bal si vous ne voulez pas qu'elle aille se marier avec un autre.
Il ne faut pas du courage pour mourir. Juste renoncer à toute espérance.
Un reliquat de Babel. Voilà ce qu'était le Mont-Saint-Michel. Un doigt fier pointé vers les cieux. Le Mont jaillissait de cette mer, colossal, comme le tranchant d'un silex patiemment sculpté et posé sur un immense écrin de nacre.
Le 11 septembre 2001 a ouvert un nouveau siècle, celui des miroirs avec ce qu'ils renvoient de notre monde : l'apparence ; et ce qu'il y a derrière : une vision subjective de la réalité.
Les flics sont les témoins quotidiens de la folie humaine, en cela ils sont terriblement seuls.
Il n'existe pas furie plus grande que celle qui ne s'annonce pas.
L'histoire a toujours eu son compte de dingues, mais aujourd'hui le problème n'est plus seulement génétique, il est devenu social.
L'innocence est l'unique sanctuaire du développement de l'équilibre chez un être humain.
L'homme doit brider ses pulsions dans sa vie en société. Ne pas laisser libre cours à ses désirs. La colère, la peur, la rage, tout doit être canalisé. La guerre, c'est faire sauter les verrous pour tuer sans plus se poser de questions. Et irrémédiablement, les instincts primaires émergent à nouveau. On ne peut dissocier la mort de la vie, la peur du courage, la rage du désir.
Des millions d'individus à qui on colle une pression énorme chaque matin pour qu'ils atteignent les objectifs, peu importe comment, au fil des jours, des années, cela transforme les esprits. Et cinquante ans plus tard, cela transforme une génération.
Quand il naît, l'homme est tout de suite entouré de barrières, de fonctions apprises, on lui fait son éducation, les parents et toutes les relations sociales de l'enfant annihilent au maximum ses instincts primaires et implantent la civilisation en lui.
Décidément, dit Lewis, les châteaux d'eau ils sont peut-être moches, mais ils nous auront drôlement aidés en attendant !
C'est dans les conditions extrêmes que l'homme révèle sa véritable nature. Par expérience, je dis que le mal est autant une essence dans le cosmos qu'une fièvre de notre société.
Deux adolescents venaient d'ouvrir le feu sur leurs camarades à dix jours d'intervalle. Les médias s'embrasaient. La population commençait à cuire dans son jus. Toute la ville tremblait dans l'incompréhension.
Lorsqu'on passe trop de temps à contempler ce qu'on a devant soi, on finit par ne plus le voir.
Le temps devient palpable dans la solitude. Et la culture moderne nous apprend à craindre l'un et l'autre.
Les fantasmes sont comme les fantômes : ils n'obsèdent et hantent que celui qui leur donne naissance.
C'est ça l'occulte, un vaste domaine de mystère pour si peu de réponses.
Les déchirements du passé ont parfois cet avantage qu'ils dispensent de mots et de gestes ceux qui ont souffert ensemble et soudent leurs coeurs, même après une longue absence.
J'invite tout le monde à cultiver, au contraire, son jardin de paranoïa. C'est aujourd'hui la seule clé pour comprendre réellement le monde.
Parce que, pour comprendre la violence, il faut la faire entrer en soi, et elle se répand doucement, elle infecte tout le système de pensée, elle colore les sentiments, teinte les fantasmes, c'est une vraie saloperie, vous comprenez ?
La force de l'adolescence, chaque matin, est une nouvelle aube, indépendante de la veille.
Dépasser l'apparence de l'âge pour ne garder que le substrat de l'être. C'est là qu'on trouve le meilleur de l'homme.
Ne vous fiez pas a ce que vous pensez. On a trop souvent des surprises.
Ne cède pas à l'imagination, c'est toujours le pire, elle ne sert que la littérature.
La violence. C'est comme une escarre, vous savez. Une fois que ça s'est installé sur vous, ça ne cesse de vous ronger.
La religion devient un moyen de mieux vivre, de mieux appréhender sa condition de mortel, on ne vit plus pour un Dieu, on y croit pour soi, et on vous le vend comme une forme d'anxiolytique spirituel, adapté en fonction des goûts.
L'amour que l'on trouve dans la nature n'est que chimique et éphémère, il n'est fait que pour rassembler deux individus en vue de la procréation.
Le désert c'était l'infini mis à la portée des hommes.
Nous nous gavons des ressources, nous pompons tout ce que nous pouvons, en songeant déjà à la prochaine planète qu'il nous faudra coloniser pour survivre.
Vous et moi savons que la violence est comme une drogue. On vient reprendre un shoot, et on le regrette aussitôt. Mais c'est plus fort que soi, pas vrai.
La machine à voyager dans le temps existe. C'est la magie. Et la magie existe bien. Dans les mots.