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Je n'écris pas des romans pour les vendre, mais pour obtenir une unité dans ma vie ; l'écriture est pour moi une colonne vertébrale.
Michel Butor
Les poètes sont les chercheurs et les techniciens du langage. Et moi, c'est en travaillant sur le langage que je puis le mieux changer le monde.
Il ne peut y avoir de réalisme véritable que si l'on fait sa part à l'imagination, si l'on comprend que l'imaginaire est dans le réel, et que nous voyons le réel par lui.
Ne sait si le rire est comme on le dit le propre de l'homme mais s'il est absent l'homme l'est aussi.
Le dandysme, forme moderne de stoïcisme, est finalement une religion dont le seul sacrement est le suicide.
On écrit pour changer son existence. Et on ne peut changer son existence qu'en essayant de changer celle des autres. Reste à savoir si le roman est un bon instrument pour y parvenir.
Il y a dans toute oeuvre d'art une tentation surmontée de suicide.
Le roman est le laboratoire du récit.
Notre existence quotidienne est un mauvais feuilleton par lequel nous nous laissons envoûter.
Le premier moteur de la recherche archéologique sous toutes ses formes est l'émerveillement ; le désir d'une connaissance historique exacte ne vient qu'après.
J'ai vu des textes alizés déployer des nuages de paysage en gouttelettes.
La nouvelle apparition de l'enfant qui dort au fond de nous-mêmes, recouvert par une si épaisse nappe de déceptions et d'oublis, exige attention et silence.
Au-delà de la fenêtre, la pluie est devenue plus violente, frappant la vitre de grosses gouttes qui commencent à descendre lentement en traçant des ruisseaux obliques.
Quand j'écris, je veux faire de la peinture et de la musique en même temps, et ça donne de la littérature.
Il me faut écrire un livre ; ce serait pour moi le seul moyen de combler le vide qui s'est creusé, n'ayant plus d'autre liberté.
Dans le roman, ce que l'on nous raconte, c'est donc toujours aussi quelqu'un qui se raconte et nous raconte.
Je me suis toujours méfié des maîtres, mais je les ai passionnément interrogés, et l'on trouvera leurs leçons dans toutes mes audaces.
Ce cordon de phrases est un fil d'Ariane parce que je suis dans un labyrinthe, parce que j'écris pour m'y retrouver.
Mon nom est celui d'un oiseau migrateur. Un peu difficile à porter parce que le butor est très décrié. Autrefois, c'était une insulte terrible. Je m'y suis beaucoup intéressé, c'est devenu une sorte de totem.
Nous irons tenter notre chance ensemble. Ce serait bien le diable...
Faire de la peinture, ou de la littérature, ce serait donc bien apprendre à mourir, trouver le moyen de ne pas mourir dans la sottise de cette mort que les autres avaient en réserve pour nous et qui ne nous convient nullement.
Chaque mot écrit est une victoire contre la mort.
Toute tête est un entrepôt, où dorment des statues de dieux et de démons de toute taille et de tout âge, dont l'inventaire n'est jamais dressé.
Toute notre expérience de la peinture comporte en fait une considérable partie verbale. Nous ne voyons jamais les tableaux seuls, notre vision n'est jamais pure vision.