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Quand on est jeune, on ne sait pas qu'on est jeune, puisqu'on le vit. On use sa jeunesse, mais on ne la vit pas. Beaucoup plus tard, on sait ce qu'est la jeunesse, et on peut la vivre
Michel Legrand
En 1967, je prends ma famille sous le bras et je pars à Hollywood. J'ai rencontré des musiciens chaleureux qui ont tout fait pour moi, surtout Henry Mancini, qui m'a trouvé des films. Ils m'ont dit : "On veut que tu fasses partie de notre groupe." C'est pas en France qu'on ferait ça, où on se cache de peur d'être volé par un collègue.
C'est le propre d'un compositeur pour l'image : s'adapter à tous les langages cinématographiques. D'un film à l'autre, comme un comédien, je change de personnage et de costume
Je suis un être heureux et léger de nature, mais dans tout ce que je fais la mort se présente toujours
L'écriture est quelque chose de mental. Tandis que jouer est une sensation essentiellement physique.
Je travaille mon piano tous les jours. Je ne peux pas m'endormir sans l'avoir travaillé. Alors comme ça, je suis dans une forme physique pianistique incroyable. J'ai jamais joué aussi bien que maintenant
J'aime jouer, diriger, chanter, écrire, et ce dans tous les styles. Cette diversité me préserve de l'uniformité.
Depuis mon enfance, mon ambition est de vivre complètement dans la musique. Mon rêve est que rien ne m'échappe. C'est la raison pour laquelle je ne me suis jamais arrêté à une seule discipline musicale. J'aime jouer, diriger, chanter, écrire, et ce dans tous les styles. Cette diversité me préserve de l'uniformité.
J'ai toujours habité la campagne. Pour une raison très simple. Je travaille le jour ou la nuit. Je ne peux pas avoir de murs mitoyens avec quelqu'un que je vais empêcher de dormir ou qui va m'empêcher de travailler en mettant la télévision. Je suis condamné, bienheureux, à vivre loin des autres.
Lorsqu'on fait la même chose toute sa vie, on s'use. Au bout d'une dizaine d'années, on est moins bon, on est las. Et si on n'arrête pas, on est foutu. J'ai toujours su arrêter en pleine gloire.
Je refuse de donner des conseils. Le conseil, c'est forcément un mensonge : ce qui m'est arrivé à moi ne serait pas arrivé à quelqu'un d'autre. Il faut travailler. Ça viendra ou ça viendra pas. Je ne vais pas dire : "Écrivez en mi bémol." Je n'ai jamais eu le sentiment d'être un professeur, je n'ai jamais donné de leçon. Mais des leçons, j'en ai pris, avec plein de gens
J'aime la vie grâce à la musique
Je ne crois pas à l'inspiration. C'est complètement bidon. On a tout en nous : la campagne, la ville, la guerre, la mort, le meurtre, l'amour, l'éternité, toutes les grandes, moyennes et petites émotions. Quand on se réveille le matin, on est chargé de ces sentiments. Il suffit d'aller les chercher.
Il faut créer en se laissant porter de façon un peu naïve, sans trop se poser de questions d'adulte.
J'aime la musique à la folie, et la musique m'a conduit à la vie. J'aime la vie grâce à la musique
J'ai besoin que le film vienne jusqu'à moi, me pénètre, et que tout à coup, naturellement, coulent de moi des partitions à l'infini.
Les chansons que j'entends à la radio, j'essaie de les rejouer, maladroitement. D'abord à un doigt, puis à une main et enfin à deux ; d'abord la mélodie puis les harmonies. Est-ce en décomposant que je suis devenu compositeur ?
Je n'ai jamais eu le sentiment d'être un professeur, je n'ai jamais donné de leçon. Mais des leçons, j'en ai pris, avec plein de gens.
Si mon enfance avait une couleur, ce serait le gris.
Tout le monde me disait "Tu sais, quand on est vieux, c'est terrible." Pas du tout, c'est le plus beau moment de la vie. J'ai 83 ans, j'ai de la chance d'être en pleine forme. C'est un bonheur fou, car avec toute la culture qu'on a accumulée toutes ces années, on devient jeune.