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Droite et gauche qui ont internationalement semé la guerre contre l'islam politique récoltent nationalement la guerre de l'islam politique.
Michel Onfray
C'est sécurisant le rituel, mais il y a probablement quelque chose qui procède de la maniaquerie.
Quand peu parler s'accompagne de bien parler, parler juste et profond, le verbe est un trésor, et le silence aussi, puisqu'il le rend possible.
On n'a jamais supprimé un gramme de souffrance à qui que ce soit en se couvrant de douleur : avec ce mauvais calcul, on ne parvient qu'à la macération, à l'ajout de négatif au négatif.
La France n'est pas exsangue, ni moribonde. Le pessimisme ne renseigne que sur la bile noire de ceux qui le pratiquent comme on exploite un fonds de commerce.
Le ciel étoilé offre une leçon de sagesse à qui sait le regarder : s'y perdre, c'est se trouver.
Il règne une terreur idéologique activée par une mafia qui se réclame de la gauche.
La question que l'on devrait pouvoir poser, sans être assimilé à Marine Le Pen, c'est : est-ce qu'il y a une différence de nature entre un musulman pacifique et un terroriste, ou une différence de degré ?
Croquer la pomme, c'est avoir la bouche pleine, donc ne plus pouvoir parler. Qu'on se méfie du mutisme, il est démoniaque. Sur ce, je me tais.
La politique c'est de l'éthique, et l'éthique c'est de la politique.
La civilisation a étouffé le naturel en nous : découvrir la simplicité, savoir en quoi consiste une vie naturelle, une alimentation saine ne sont pas choses évidentes.
Je préfère un croyant intelligent à un athée imbécile.
Le silence est pris pour une agression, un désintérêt, alors que c'est le flux ininterrompu de mots qui est agression et désintérêt du monde.
Devant le spectacle de ce qui est, face à l'impossibilité d'échapper à la fatalité, il ne reste que le rire.
Le diable est là pour récupérer la mise : le rire est donc diabolique.
La morale que nous pratiquons, même la morale laïque et surtout la morale laïque ou laïcisée, est une morale chrétienne.
La gauche rend responsables Houellebecq, Finkielkraut et Zemmour des attentats du 7 janvier, car elle ne veut pas nommer islamistes ?
Seul penser la mort apprend à vivre ; ce qui se lit aussi à l'envers : seul penser la vie apprend à mourir.
Les religions font de leurs héros des figures de vérité intouchables dont la parole est d'or.
Manichéisme, psychologisation, moralisation, démagogie, populisme, haine de l'histoire et déconsidération de l'intelligence sont des recours dangereux pour des idéologies fallacieuses.
Je ne fais pas de l'argent l'horizon indépassable de toute éthique et de toute politique.
Dieu est mort ? Cela reste à voir... Pareille bonne nouvelle aurait produit des effets solaires dont on attend toujours, et en vain, la moindre preuve.
La mesure permet d'éviter la satiété qui engendre le dégoût. Trop avoir, tout avoir ne permet pas une satisfaction simple ni sereine.
La lucidité s'acquiert ainsi : ne pas se contenter de l'apparence, bien souvent trompeuse, récuser les évidences transmises de génération en génération pour préférer le travail philosophique, écarter les opinions, opter pour l'investigation.
La philosophie est d'abord un art de de penser la vie et de vivre de sa pensée, une vérité pratique pour mener sa barque existentielle.
L'habituel prix de la célébrité : être connu mais pas lu, puis aimé ou détesté pour de mauvaises raisons.
Jésus ne fut rien d'autre qu'un concept car les concepts ne crachent ni ne toussent, ne pètent ni ne rotent.
La philosophie n'est pas l'art d'un alphabet nouveau, mais celui de combinaisons nouvelles de mots anciens.
Dans une configuration mécaniste, il n'y a ni liberté, ni choix possible ; pas de paradis, pas d'enfer.
Plutôt la foi qui apaise que la raison qui soucie - même au prix d'un perpétuel infantilisme mental : voilà une opération de passe-passe métaphysique à un coût monstrueux !
La création d'arrière-mondes ne serait pas bien grave si elle ne se payait du prix fort : l'oubli du réel, donc la coupable négligence du seul monde qui soit.
Peut-être enfin que le rire n'est pas une création de Dieu, mais Dieu une création du rire ?
Le populisme est le plus dangereux des narcotiques, le plus puissant des opiums pour endormir et anéantir l'intelligence, la culture, la patience et l'effort conceptuel.
La citation obéit toujours à un principe d'enrégimentement. Utilisée à des fins hagiographiques, critiques ou dépréciatives, elle illustre, témoigne à charge ou à décharge, mais toujours elle bénéficie à l'usager.
Flatter le goût du peuple sous prétexte qu'il est majoritaire relève d'une logique spécieuse et directement inspirée de la loi libérale du marché.
Contraindre un philosophe à rentrer dans une case de l'histoire des idées contribue à le dévitaliser, voire à désamorcer son originalité. La réputation se réduit toujours à la somme des malentendus accumulés sur son compte.
J'ai souvent vu Dieu dans mon existence.
L'athée, avant de qualifier le négateur de Dieu, sert à poursuivre et condamner la pensée de l'individu affranchi, même de la façon la plus infime, de l'autorité et de la tutelle sociale en matière de pensée et de réflexion.
Le rire est associé au corps qu'on ne maîtrise plus, au corps qui déborde le corps, ce qui constitue un péché.
La plus belle réussite d'un dandy est l'emploi de son temps, et non son argent. Car il méprise l'or dans lequel croupissent les bourgeois. Son chef-d'oeuvre est sa liberté, l'acquisition de sa liberté.
Héraclite pleure parce qu'il sait qu'on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve.
Pas de haine pour l'agenouillé, mais une certitude de ne jamais pactiser avec ceux qui les invitent à cette position humiliante et les y entretiennent.
Depuis que je juge la gauche sur ce qu'elle fait plus que sur ce qu'elle dit d'elle, je ne me fais plus avoir par les étiquettes.
Seule une bonne et belle vie, bien remplie, bien pleine, pas ratée, permet d'aborder sereinement la mort.
La philosophie, l'art et la religion existent parce que la mort oblige les hommes à inventer des parades pour ne pas avoir à succomber et à trembler d'effroi devant elle.
Le pessimisme n'est autre que le produit de l'expérience, Il suffit de constater la réalité, d'être attentif au mouvement du monde pour conclure à l'évidence que le pire est toujours certain.
Si le royaume des cieux appartient aux pauvres, nul doute qu'au Vatican se compte un nombre considérable de damnés.
Le primitif subsiste dans le post-moderne, l'animal persiste en l'homme, la bête demeure dans l'homo sapiens.
Boire un vin, c'est avaler les atomes de pierre parfumant ce que l'on ingère.
Chacun conçoit qu'inscrit dans le temps, il subit ses effets et vieillit.