Citations de Michel Onfray

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Un souvenir de souvenir devient une mémoire.

Que veulent les femmes ? On pourrait répondre : avant toute chose, et pour plus longtemps qu'on ne l'imagine, qu'on leur parle.

Je préfère les girondins fédéralistes et provinciaux aux jacobins centralisateurs et coupeurs de têtes.

Trois millénaires témoignent, des premiers textes de l'Ancien Testament à aujourd'hui : l'affirmation d'un Dieu unique, violent, jaloux, querelleur, intolérant, belliqueux, a généré plus de haine, de sang, de morts, de brutalité que de paix.

Quand la croyance fâche avec l'immanence, donc soi, l'athéisme réconcilie avec la terre, l'autre nom de la vie.

Il n'est d'autre remède aux tyrannies que de cultiver l'énergie des puissances singulières, des monades.

Le silence de Dieu permet le bavardage de ses ministres qui usent et abusent de l'épithète : quiconque ne croit pas à leur Dieu, donc à eux, devient immédiatement un athée.

La négativité de Mai 68, l'est dans la mesure où l'oeuvre reste à accomplir et n'a pas été terminée.

Très probablement, la joie philosophique consiste à vivre au-dessus des contingences habituelles, à côté des préoccupations du plus grand nombre, dans un autre endroit que sur la scène triviale du quotidien de l'homme de la rue.

La philosophie est art de vivre, ou elle ne mérite pas une heure de peine.

Oxymore, drôle de mot, drôle de son. On entend presque occis-mort, ce qui, pour le coup, définit le pléonasme ou la redondance...

L'écriture peut-elle viser autre chose qu'une mise au point avec soi, une catharsis, une purification aristotélicienne ? Viscérale, sincère, authentique, la fabrication d'un livre obéit aux lois de la psychologie des profondeurs.

On peut même penser que la fin du monopole des professionnels de la religion sur le religieux a libéré l'irrationnel et généré une plus grande profusion de sacré, de religiosité et de soumission généralisée à la déraison.

Redescendre le ciel sur terre, voilà l'objectif de tout philosophe hédoniste. Et pour ce faire, la religion campe l'ennemi prioritaire. Les religions plutôt, toutes.

L'athée que je suis ne pas juge autrui sur le fait qu'il croie ou non en Dieu, mais sur ce qu'il fait de son athéisme ou de sa foi.

La gauche se croit antifasciste comme Jean Moulin quand elle appelle à interdire le parti de Marine Le Pen.

J'ai construit ma vie pour n'avoir rien à demander à personne.

La musique romantique, c'est la nuit et le nocturne, l'amour impossible, le combat avec les dieux. C'est le fantastique, le mystérieux, la nuit de Walpurgis.

La gourmandise, ce n'est pas manger trop, c'est prendre du plaisir à manger. Alors qu'il n'y a aucune raison de s'interdire le plaisir de manger, de boire, de converser, d'écouter de la musique, de voyager.

L'idée du corps ou le concept du corps, c'est la réalité du corps et la réalité de la chair.

Tant que la religion reste une affaire entre soi et soi, après tout, il s'agit seulement de névroses, psychoses et autres affaires privées. On a les perversions qu'on peut, tant qu'elles ne mettent pas en danger ou en péril la vie d'autrui.

Le style est donc ce qui permet le redressement, ce qui autorise qu'on congédie l'avachissement, la tendance du réel qui échappe à la volonté.

Hitler justifie son action en célébrant Jésus chassant les marchands du Temple pendant que Martin Luther King légitime sa non-violence en citant lui aussi les Evangiles.

Je tiens toujours Diogène pour la plus haute figure de l'Antiquité grecque, bien au-delà de Platon, contre qui il disait qu'un philosophe qui n'a jamais gêné personne n'est pas vraiment un philosophe.

Les religions sont des occasions de cristalliser des énergies qui sont aveugles.

Le philosophe, c'est celui qui, dans la simplicité, voire le dénuement, met de la pensée dans sa vie et sa vie dans sa pensée.

L'athéisme n'est pas une thérapie mais une santé mentale recouvrée.

Depuis deux mille ans, ceux qui ont ri et fait l'éloge du rire ont cheminé en marge du judéo-christianisme.

Je me souviens d'une belle phrase de Nietzsche qui écrivait qu'un homme qui ne dispose pas des deux tiers de son temps pour son propre usage n'est pas un homme libre.

Je crois au génie du peuple tant que les médias de masse ne l'abrutissent pas pour le transformer en masse abêtie.

Savoir qu'on ne descend jamais deux fois dans le même fleuve c'est savoir qu'on va mourir un jour.

Les bibliothèques ne servent qu'à cela : offrir des occasions de méditer, penser, réfléchir sa vie, son existence.

Disons-le d'une première manière, indicative, avant de préciser plus avant : tout est acceptable qui procure de la jouissance, tout est condamnable qui génère de la souffrance.

La vie philosophique oblige à l'essai - pas forcément à la réussite - d'une mise en conformité des propos théoriques et des comportements pratiques.

Mon corps paraissait s'échapper d'une faille pratiquée au rasoir sur ce que je ressentais comme le revers de mon coeur. La béance absorbait ma chair, mon sang et tout ce qui aurait pu se présenter sous forme d'âme.

Et là, tout devient simple. Il faut aimer ce qui advient, "amor fati", "aime ton destin", voilà ma formule pour toute chose. C'est d'ailleurs la formule de la joie, sinon du bonheur - du moins de la conjuration du malheur.

L'hédonisme comporte une partie bien souvent oubliée. L'aspect positif de recherche du plaisir éclipse la plupart du temps son corrélat : l'évitement du déplaisir.

Puisque Dieu donne aux hommes la possibilité de vivre dans le plaisir, qu'est-ce qui justifie qu'on y renonce ? Quelle étrange perversion ? Sinon une singulière haine de soi, une pulsion de mort retournée contre sa propre personne...

C'est fini, l'époque où je croyais aux bateleurs de la politique politicienne.

Et il me plait que cette généalogie de l'athéisme philosophique procède d'un prêtre : l'Abbé Meslier, saint, héros et martyr de la cause athée enfin repérable...

Volontarisme, aristocratisme et esthétisme, autant de vertus inactuelles, au sens de Nietzsche, car cette époque est tout entière faite d'avachissement, d'uniformité et de laideur.

Toute cuisine révèle un corps en même temps qu'un style, sinon un monde : lorsque enfant il m'a fallu comprendre ce qu'étaient la pauvreté et les fins de mois de mes parents, ce sont les oeufs ou les pommes de terre qui me l'ont signifié.

Le langage, loin de combler l'abîme qui sépare les êtres, creuse la distance, il met en évidence la solitude et l'impossibilité de communiquer.

L'espèce d'onction du suffrage universel donne l'impression que notre président de la République, en France, est un peu un monarque, est un peu une espèce de roi qui serait oint des huiles saintes du peuple.

Etre de gauche, ça ne procède pas de la raison et du raisonnable, être de droite non plus.

Quand le philosophe digne de ce nom travaille, le prêtre recule.

Si les dieux existent, c'est en tant que composés d'atomes subtils.

Il est riche pour un homme qui donne de savoir garder par-devers soi une part de mystères qui entretiennent le caractère précieux et rare du lien. Jamais on ne donne tant que dans ce que l'on épargne du don : là est la richesse.

Dans notre rapport à l'autre sexe, à notre désir et notre plaisir, nous agissons en chrétiens - même si nous nous croyons athées, agnostiques ou mécréants.

Pourquoi faut-il que les hommes soient si peu conscients du fait que, dans quelques secondes ou dans quelques dizaines d'années, ce qui est identique en regard de l'éternité, ils sont tous condamnés à mort et qu'ils devraient vivre en conséquence ?

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Jean-Paul II Richard Lucerios Joseph Roux Claude Monet Patrick Pelloux Glenn Lee Beck Émile Ollivier Charles Mordaunt Linda Evangelista Antoine de Jomini Maud Tabachnik Gérard Bonjour