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J'ai toujours joué des personnages difficiles. Je m'attache plus aux oeuvres qu'aux rôles. Je ne cherche pas à être le héros.
Michel Piccoli
Aujourd'hui, tout est devenu un commerce : l'art, l'existence, la sexualité, la quête du bonheur… Pourtant, c'est l'essentiel ! Chercher à s'épanouir simplement en restant honnête vis-à-vis de soi-même, sans s'être jamais mal vendu ou avoir été mal acheté, c'est pas mal non ?
Comme on a un coup de foudre pour une fille, on peut avoir un coup de foudre pour un homme. J'ai eu un coup de foudre pour Godard.
J'ai eu beaucoup de chance dans ma vie. J'ai rencontré des êtres d'exception.
Quand j'aurai vécu la moitié de l'éternité, je viendrai sur terre pour vous le dire. Je ferai une conférence de presse...
Bien sûr, je me souviens. Les événements restent précis dans ma tête, mais je n'ai pas de nostalgie. Je n'ai aucun regret sur les ratages et ne tire aucune gloire de mes réussites.
Le bonheur est toujours une quête à renouveler.
Être décoré, ça signifie la mort comme pour les papillons.
J'aurai bien voulu être médecin, mais j'étais trop paresseux. On devient acteur par paresse.
Les passions qui existent entre une femme et un homme ne peuvent pas être atteintes par les catastrophes du monde.
Je ne l'admets pas toujours mais je le comprends : certains mensonges sont indispensables.
Être comédien, c'est un métier difficile. Il faut résister aux lumières, au temps qui passe.
Si l'on n'épouse pas les questions, les doutes et les délires de la société, pas la peine d'être acteur.
La vraie question est celle du désir. Le mien, c'est de défendre un art qui s'interroge sur le pourquoi et le comment de l'existence. Je ne suis pas un acteur commercial. Je n'en tire aucune gloire, mais j'en suis fier. J'ai toujours été ainsi, depuis mes débuts.
Nous sommes des loueurs de miroirs que nous offrons au public afin que ce dernier se contemple.
J'ai souvent été un double.
Au cinéma, on n'a pas besoin d'avoir appris le métier d'acteur pour être magnifique. Il y a la dimension de l'écran, le secret de la salle, la beauté de votre partenaire. On est dans le mythe, mais ce ne sont pas les acteurs qui fabriquent cette magie. On est comme des marionnettes tributaires du cadrage, de la lumière, du montage. Au théâtre, l'acteur est davantage maître du résultat.
Les femmes incarnent l'espérance de vie, l'espérance de la séduction de la vie, pas seulement de la séduction vulgaire mais essentielle et admirable. Il y a maldonne dans la célébration que l'on fait à l'homme devant la femme soumise, esclave et faiseuse d'enfants ou faiseuse d'anges. Je crois que les femmes sont beaucoup plus responsables de l'existence et de la vie que les hommes.
Je n'ai pas choisi ce métier par fuite ou en pensant que j'allais gagner des millions et faire une carrière à Hollywood. Non, j'allais en cours comme on va en apprentissage. J'étais heureux d'apprendre des textes, de jouer la trahison, la passion. De jouer à séduire.
Parvenu à un certain âge, on vous épingle Lear comme une décoration. Je n'ai jamais aimé être décoré. Encore moins épinglé. C'est très beau, mais ça signifie la mort comme pour les papillons.
L'une des plus belles joies, c'est de découvrir.
J'ai fait un pacte avec Dieu. Je sais que je vivrai la moitié de l'éternité. Comme je ne crois pas en Dieu, m'amuser à dire que j'ai fait un pacte avec Lui et que grâce à ça, je ne mourrai pas, c'est plutôt réjouissant...
Acteur est un métier où il faut toujours se perfectionner, c'est un métier plein d'aléas où rien n'est jamais établi.
L'acteur n'existe que dans le regard des autres.
Je ne sais toujours pas si c'est un métier, si c'est pas la farce d'un métier. Il faut être farceur pour être acteur, faut pas être solennel, faut pas se dire qu'on est créateur, c'est pas vrai. On est créateur à deux, au moins avec l'auteur et aussi avec le metteur en scène, ça fait trois et aussi avec le partenaire, ça fait quatre.
J'ai toujours navigué entre mes passions personnelles et mes passions professionnelles. En fait, je me suis totalement investi dans tout ce que j'ai entrepris, quel que soit le domaine. Je me suis beaucoup amusé et, heureusement, ça continue.
J'ai une sorte d'inconscience, qui vient surtout de mon plaisir de vivre. Parce qu'avec toutes les personnes qui m'étaient indispensables pour respirer et qui, au fur et à mesure, sont mortes. Je continue pourtant à vivre et à travailler gaiement. C'est ça qui me trouble le plus. Cet espèce d'égoïsme extraordinaire.
Le cinéma… Il a fallu que je rencontre Jean-Pierre Melville pour commencer à m'y intéresser. Bien avant Le Doulos – le seul de ses films que j'ai tourné et qui a été le premier pour lequel des critiques m'ont remarqué –, Melville s'était pris d'amitié pour moi.
Vous savez, passer son temps à bouleverser - ou à s'amuser à bouleverser - les autres, c'est une belle vie. Vous ne croyez pas ?