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Les histoires sont des faits faux composés sur des faits vrais, ou bien à l'occasion des vrais.
Montesquieu
Quand les maîtres cesseront d'enseigner, les élèves pourront enfin apprendre.
Le feu me monta au visage, et je crois que pour peu que j'eusse parlé, je n'aurais pu m'empêcher de le brusquer.
Je remarquai d'abord un homme dont la simplicité me plut ; je m'attachai à lui, il s'attacha à moi ; de sorte que nous nous trouvions toujours l'un auprès de l'autre...
Ils disaient (les Troglodytes) : Qu'ai-je affaire d'aller me tuer à travailler pour des gens dont je ne me soucie point ?
Dans toute magistrature, il faut compenser la grandeur de la puissance par la brièveté de sa durée.
L'effet ordinaire des colonies est d'affaiblir les pays d'où on les tire, sans peupler ceux où on les envoie.
Dans des temps d'ignorance, l'abrégé d'un ouvrage fait souvent tomber l'ouvrage même.
Tous les gens timides menacent volontiers. C'est qu'ils sentent que les menaces feraient sur eux-mêmes une grande impression.
Que ne puis-je t'exprimer ce que je sens si bien ? et comment sens-je si bien ce que je ne puis t'exprimer ?
La liberté elle-même est apparue intolérable aux nations qui n'ont pas été habituées à en jouir.
Si nous connaissions bien le prix d'un véritable ami, nous passerions notre vie à le chercher.
Solon divisa le peuple d'Athènes en quatre classes.
La crainte est un ressort qu'il faut ménager ; il ne faut jamais faire de loi sévère lorsqu'une plus douce suffit.
L'histoire du commerce est celle de la communication des peuples.
On est heureux que quand on tient dans ses bras ce que l'on aime.
On ne peut se mettre dans l'esprit que Dieu, qui est un être sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps tout noir.
Il y a bien peu de femmes assez abandonnées pour porter le crime si loin. Elles peuvent bien se relâcher des devoirs extérieurs que la pudeur exige ; mais, quand il s'agit de faire les derniers pas, la nature se révolte.
Les lois qui font regarder comme nécessaire ce qui est indifférent, ont cet inconvénient, qu'elles font considérer comme indifférent ce qui est nécessaire.
Voici comment je définis le talent : un don que Dieu nous a fait en secret, et que nous révélons sans le savoir.
Comment peut-on être Persan ?
On ne veut pas mourir. Chaque homme est proprement une suite d'idées qu'on ne veut pas interrompre.
Nous recevons trois éducations, une de nos parents, une de nos maîtres d'école et une du monde. La troisième contredit tout ce que les deux premieres nous apprennent.
Les hommes sont extrêmement portés à espérer et à craindre, et une religion qui n'aurait ni enfer ni paradis ne saurait guère leur plaire.
Les conjurés n'avaient formé de plan que pour la conjuration et n'en avaient point fait pour la soutenir.
Je n'ai plus que deux affaires : l'une de savoir être malade, l'autre de savoir mourir.
La liberté est le droit de faire tout ce que les lois permettent ; et si un citoyen pouvait faire ce qu'elles défendent, il n'aurait plus de liberté, parce que les autres auraient tout de même ce pouvoir.
Je n'ai pas été fâché de passer pour distrait : cela m'a fait hasarder bien des négligences qui m'auraient embarrassées.
Il faut plaindre les gens malheureux, même ceux qui ont mérité de l'être, quand ce ne serait que parce qu'ils ont mérité de l'être.
Je n'ai pas aimé à faire ma fortune par le moyen de la Cour ; j'ai songé à la faire en faisant valoir mes terres et à tenir toute ma fortune immédiatement de la main des dieux.
Du temps de Charlemagne, on était obligé, sous de grandes peines, de se rendre à la convocation pour quelque guerre que ce fût.
A mesure que j'entrais dans les pays de ces profanes, il me semblait que je devenais profane moi-même.
Une chose n'est pas juste parce qu'elle est la loi, mais au contraire elle doit être la loi parce qu'elle est juste.
Je disais sur les amis tyranniques et avantageux : L'amour a des dédommagements que l'amitié n'a pas.
J'ai assez aimé à dire aux femmes des fadeurs, et à leur rendre des services qui coûtent si peu.
Il ne faut pas beaucoup d'esprit pour montrer ce qu'on sait ; mais il en faut infiniment pour enseigner ce qu'on ignore.
Plus d'Etats ont péri parce qu'on a violé les moeurs que parce qu'on a violé les lois.
Ne sentirons-nous jamais que le ridicule des autres ?
L'esclavage proprement dit est l'établissement d'un droit qui rend un homme tellement propre à un autre homme, qu'il est le maître absolu de sa vie et de ses biens.
L'ouvrier qui a donné à ses enfants son art pour héritage, leur a laissé un bien qui s'est multiplié à proportion de leur nombre. Il n'en est pas de même de celui qui a dix arpents de fonds pour vivre, et qui les partage à ses enfants.
J'ai ouï parler d'une espèce de tribunal qu'on appelle l'Académie française. Il n'y en a point de moins respecté dans le monde ; car on dit qu'aussitôt qu'il a décidé, le peuple casse ses arrêts, et lui impose des lois qu'il est obligé de suivre.
Le coeur n'est jamais le coeur que quand il se donne, parce que ses jouissances sont hors de lui.
Si le hasard d'une bataille, c'est-à-dire une cause particulière, ruine un Etat, il y avait une cause générale qui faisait que cet Etat devait périr par une seule bataille.
La justice élève sa voix ; mais elle a peine à se faire entendre dans le tumulte des passions.
Sous Néron, on demanda au Sénat qu'il fût permis aux patrons de remettre en servitude les affranchis ingrats...
Il y a de tels climats où la physique a une telle force que la morale n'y peut presque rien. Laissez un homme avec une femme ; les tentations seront des chutes, l'attaque sûre, la résistance nulle. Dans ces pays, au lieu de préceptes, il faut des verrous.
Je n'ai jamais eu de chagrin qu'une heure de lecture n'ait dissipé.
Je suis homme avant d'être Français.
La loi devrait être comme la mort, elle n'épargne personne.
Rien ne donne plus de force aux lois que la subordination extrême des citoyens aux magistrats.