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Les jeunes gens qui n'ont pas la moindre notion d'histoire ou d'histoire des idées, incapables, par ignorance, par démission de l'école, de s'inscrire dans cette généalogie qui est celle de l'humanisme et des Lumières, n'ont aucune chance de se sentir français puisque être Français, c'est être héritier de cette histoire. Nous les avons privés de leur héritage.
Natacha Polony
Si nous voulons que notre école n'ajoute pas au malheur du monde, quand elle devait au contraire contribuer à le combattre, il faut sans doute retrouver cette certitude que le savoir libère les hommes en les inscrivant dans une continuité, celles des hommes qui les ont précédés, et dans une communauté, celle de la société dont ils partagent les valeurs.
Il existe en France des discriminations, des injustices. On peut ajouter que la destruction de l'école constitue la plus immense des injustices puisqu'elle pénalise en premier lieu ceux dont elle était le seul bien, les enfants de milieu défavorisé, et parmi eux, plus encore, ceux dont les parents ne parlent pas le français.
L'abandon de la France rurale, ringardisée par les médias et oubliée des politiques pour qui il n'y eut, pendant des années, de détresse et de pauvreté que dans les banlieues, nous raconte surtout à quel point nous avons totalement perdu de vue la dimension charnelle de l'identité française.
La famille, même, dernier noyau de transmission, est à l'agonie, victime d'un double mouvement : la fragilisation des liens par l'émergence d'un individualisme hédoniste valorisant les attachements affectifs, et donc éphémères, et le culte démocratique remettant en cause toute forme de hiérarchie, y compris entre parents et enfants.
Aussi, disons-le clairement, ce dont la France souffre aujourd'hui est avant tout une absence totale de maîtrise de la langue (ce qui, de la part de professeurs, pose tout de même un certain problème). Non, la France n'a jamais été un pays "multiculturel", mais un pays "multiethnique".
On réclame des aménagements dans les écoles publiques comme on réclame un menu sans gluten dans un restaurant. La crise que vit la France est avant tout une crise narcissique.
Big Brother, en l'occurrence les réseaux sociaux, vous surveillent.
Je crois à l'économie de marché, à partir du moment où elle est contrecarrée par des valeurs non marchandes, par des solidarités humaines, et à partir du moment où le marché ne s'étend pas à toutes les strates de la vie humaine. C'est un outil et pas un projet.
On offre gratuitement au GAFA du temps de cerveaux humains disponible.
Aujourd'hui, dans notre pays, le juif a été remplacé par le musulman. Il ne s'agit pas d'introduire une concurrence nauséabonde entre minorités. Mais plutôt de tirer les leçons d'un passé qui ne passe pas.
C'est la destruction des institutions chargées de transmettre les valeurs communes qui a fait le lit d'un multiculturalisme tout sauf libéral.
Le pessimiste est un empêcheur de consommer en rond. L'esprit lucide est quasiment un mauvais citoyen.
Il faut savoir ce qu'a été la France pour tracer un destin et inventer ce qu'elle doit être.
Le bonheur de simplement apercevoir un lièvre ou un oiseau n'a pas de prix.
Chacun sait pourtant, depuis le XVIIIè siècle, que la liberté de chacun s'arrête là où commence la liberté de l'autre, mais surtout que le bien commun n'est pas la somme des intérêts individuels.
Le droit à ne pas être offensé s'est transformé, sous l'action des minorités agissantes, en injonction à se taire.
La foi en l'école est tout ce qui nous reste de la pensée des Lumières et de son idéal d'émancipation par le savoir. A ceci près qu'on a gardé la foi mais qu'on a évacué le savoir.
Le "terrorisme" n'est plus dans le mode d'action de poseurs de bombe déterminés, mais dans la propagande de gourous qui utilisent par des vidéos et des discours n'importe quel déséquilibré comme une bombe lancée sur des passants. Ou n'importe quel fanatique armé d'une de ces kalachnikovs qui se promène librement dans les banlieues.
Tous les discours les plus convaincus et les plus lyriques sur les valeurs de la France, sur son histoire et sa mémoire qu'il faudrait transmettre aux jeunes gens venus d'ailleurs, ne sont que du vent pour qui ne se préoccupe pas d'abord de restaurer la mémoire vivante de la France à travers ses paysans, ses artisans et ses petites entreprises.
On peut avoir toutes les couleurs de peau, venir des confins du monde, et être citoyen français. Mais ce qui distingue la République française des autres démocraties libérales est justement qu'elle est un peu moins libérale puisqu'elle unit ces gens de toutes les origines en un peuple partageant une même culture.
Ce dont la France souffre aujourd'hui est avant tout une absence totale de maîtrise de la langue.
Le capitalisme n'est plus un système de production par le capital, mais un système de production de capital, favorisé par le crédit, les dettes et la création monétaire de banques centrales.