Images
Elle devait croire que j'en mourais d'envie au fond de l'avoir cet appartement... que ça me dérangeait, ce besoin...
Nathalie Sarraute
Mon père n'est pas toujours commode. Il est un peu brusque parfois, il peut être très insociable, je crois qu'il est assez timide, au fond.
Il y a là un manque de curiosité... comme une atrophie... Dans le vide qui s'est creusé en lui ... une atrophie... Oui, un manque de souplesse, une sorte de rigidité.
Je n'avais pas le temps, j'étais pressée... Les gens se figurent qu'on doitêtre toujours à leur disposition, ils sont drôles...
Cette image immuable, j'ai envie de la palper, de la caresser, de la parcourir avec des mots, mais pas trop fort, j'ai si peur de l'abîmer.
Il n'y a de fusion complète avec personne, ce sont des histoires qu'on raconte dans les romans - chacun sait que l'intimité la plus grande est traversée à tout instant par ces éclairs silencieux de froide lucidité, d'isolement...
Le monde familier, rassurant, apaisant est là autour d'elle de nouveau. Un sentiment délicieux de soulagement, de délivrance, s'échappe d'elle.
Elle est autoritaire... possessive... Elle donne pour dominer, pour nous garder éternellement en tutelle.
Il parait que tu leur as proposé de leur céder ton appartement.
Encore heureux s'il arrive à décrocher un poste quelconque, il n'est pas agrégé, sa thèse, je ne sais pas ce qu'elle vaudra...
Alain Guimiez... Voyons... il y a bien longtemps que je l'ai perdu de vue. Qu'est-il devenu, au fait ?
C'est une grave erreur que de parler d'écriture féminine ou masculine. Il n'y a que des écritures tout court et plus elles sont androgynes mieux ça vaut.
Elle est douillette, comme chacun sait. Elle n'aime rien tant que de se dorloter...
Vous le saviez ? - Mais bien sûr qu'on le savait. Ca crève les yeux voyons.
Il est bon à leur âge de s'affirmer contre nous, je trouve ça très sain.
Ah, vous pouvez le dire, les poêles Godin, il n'y a rien de tel, ça vaut le chauffage central. Ca ne s'éteint jamais. On les bourre le soir, le matin il n'y a qu'à vider les cendres.
Ils se tiennent en demi-cercle, serrés les uns contre les autres au coude à coude.
Je savais que ces mots tu m'aimes, je t'aime étaient de ceux qui le feraient se rétracter, feraient reculer, se terrer encore plus loin au fond de lui ce qui était enfoui... Et en effet, il y avait de la désapprobation dans sa moue, dans sa voix...
Il serait curieux de demander au plus averti et au plus sensible des lecteurs de révéler sincèrement ce qu'il perçoit.
Cette bergère énorme ici aurait un air saugrenu, grotesque, c'était ridicule de croire qu'elle pourrait changer cet aspect mesquin, étriqué, elle ferait ressortir encore l'exiguïté de la pièce : un vrai petit taudis.
Toute sincérité mérite un peu d'attention, une petite gratification, il faut bien, quand quelqu'un se livre ainsi à vous.
Je suis quant à moi, un homme tout simple. Je ne cherche pas la petite bête. Je n'aime pas les complications. Pourquoi creuser, fouiler ? La vie est bien assez compliquée comme ça.
Pourquoi ne fait-il pas porter plus souvent ses costumes au teinturier pour les faire détacher, nettoyer, délustrer, presser, repasser ?
Forme et fond étant une seule et même chose, comment pourrait-on exprimer un fond identique sous une forme différente ?
Ce grand type dégingandé que j'avais vu une fois avec elle... Assez antipathique au premier abord, mais après il a été très gentil...
Elle sait que bientôt il sera temps de faire griller les "buns" et de sonner la cloche pour le thé.
J'ai reçu un large livre relié, tout mince, que j'aime beaucoup feuilleter, j'aime écouter quand on me lit ce qui est écrit en face des images...
Les mots qui nous ont humiliés ... sont comme les projectiles qu'on n'a pas pu ou qu'on a négligé d'extraire aussitôt de la chair : ils restent enfoncés en nous, s'enkystent, risquent de former des tumeurs, des abcès où la haine peu à peu s'amasse.
Le mur d'un or comme celui de la meule, mais plus étouffé, tirant un peu sur le beige.
Vous savez que nous allons peut-être l'avoir, l'appartement de tante Berthe... Mais ça ne se fera pas tout seul, je le sais bien. Il y aura des difficultés... On a pensé à un échange à trois.
Et ses études pas terminées ? sa thèse de doctorat pas encore achevée ? Mais c'est si difficile, le doctorat de lettres surtout, c'est le plus dur de tous...