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Tout doit tendre au bon sens : mais, pour y parvenir, Le chemin est glissant et pénible à tenir ; Pour peu qu'on s'en écarte, aussitôt l'on se noie. La raison pour marcher n'a souvent qu'une voie.
Nicolas Boileau
Dans ses prétentions une femme est sans borne.
Que vous sert-il qu'un jour l'avenir vous estime ?
Tout esprit orgueilleux qui s'aime Par mes leçons se voit guéri, Et dans mon livre si chéri Apprend à se haïr soi-même.
Le vrai peut quelquefois n'être pas vraisemblable.
Aux plus savants auteurs comme aux plus grands guerriers, Apollon ne promet qu'un nom et des lauriers.
Ce ne sont que festons, ce ne sont qu'astragales.
Que les vins deviennent pour moi vins de Brie.
Ce ne sera pas une petite affaire pour moi que la prise des eaux, qui sont, dit-on, fort endormantes et avec lesquelles néanmoins il faut absolument s'empêcher de dormir.
Tel fut ce roi des bons chevaux, Rossinante, la fleur des coursiers d'Ibérie, Qui, trottant jour et nuit et par monts et par vaux, Galopa, dit l'histoire, une fois en sa vie.
C'est d'un roi que l'on tient cette maxime auguste, Que jamais on n'est grand qu'autant que l'on est juste.
Il n'est point de serpent ni de monstre odieux, Qui par l'art imité ne puisse plaire aux yeux, D'un pinceau délicat l'artifice agréable Du plus affreux objet fait un objet aimable.
Dans le réduit obscur d'une alcôve enfoncée S'élève un lit de plume à grands frais amassée.
Gardez qu'une voyelle à courir trop hâtée Ne soit d'une voyelle en son chemin heurtée.
Un livre vous déplaît : qui vous force à le lire ? Laissez mourir un fat dans son obscurité : un auteur ne peut-il pourrir en sûreté ?
Soyez plutôt maçon, si c'est votre talent.
Qui voudra s'abaisser à me servir d'appui ?
J'appelle un chat un chat, et Rollet un fripon.
Dès que j'y veux rêver, ma veine est aux abois.
Chez nos dévots aïeux le théâtre abhorré - Fut longtemps dans la France un plaisir ignoré.
Non, pour louer un roi que tout l'univers loue, Ma langue n'attend pas que l'argent la dénoue.
Dans le crime il suffit qu'une fois on débute ; Une chute toujours attire une autre chute.
Hormis toi, tout chez toi rencontre un doux accueil : L'un est payé d'un mot, et l'autre d'un coup-d'oeil. Ce n'est que pour toi seul qu'elle est fière et chagrine : Aux autres elle est douce, agréable, badine.
C'est une précieuse. - Reste de ces esprits jadis si renommés, - Que d'un coup de son art Molière a diffamés.
C'est un droit qu'à la porte on achète en entrant.
Tel vous semble applaudir, qui vous raille et vous joue.
Tant de fiel entre-t-il dans l'âme des dévots ?
La rime, au bout des mots assemblés sans mesure, Tenait lieu d'ornements, de nombre et de césure.
Mais, pour un vain bonheur qui vous a fait rimer, Gardez qu'un sot orgueil ne vous vienne enfumer.
Et que mon coeur, toujours conduisant mon esprit, Ne dit rien aux lecteurs qu'à soi-même il n'ait dit. Ma pensée au grand jour partout s'offre et s'expose, Et mon vers, bien ou mal, dit toujours quelque chose.
Aimez qu'on vous conseille, et non pas qu'on vous loue.
Finissons ; mais demain, muse, a recommencer.
L'ignorance vaut mieux qu'un savoir affecté.
C'est avoir profité que de savoir s'y plaire.
La satire ne sert qu'à rendre un fat illustre : C'est une ombre au tableau, qui lui donne du lustre.
Ma muse en l'attaquant, charitable et dicrète, - Sait de l'homme d'honneur distinguer le poète.
L'honneur de le louer m'est un trop digne prix.
La nature, féconde en bizarres portraits, - Dans chaque âme est marquée à de différents traits.
Entre vivre et accepter de vivre, il y a un fossé.
Une pensée neuve : c'est au contraire une pensée qui a dû venir à tout le monde, et que quelqu'un s'avise le premier d'exprimer.
Comme on voit les frelons, troupe lâche et stérile, - Aller piller le miel que l'abeille distille.
Un lecteur sage fuit un vain amusement Et veut mettre à profit son divertissement.
Faire dire aux roseaux par un nouvel organe : Midas, le roi Midas a des oreilles d'âne.
Travaillez pour la gloire, et qu'un sordide gain - Ne soit l'objet d'un illustre écrivain.
Le pénible fardeau de n'avoir rien à faire.
Le vrai seul est beau, le vrai seul est aimable, il doit régner partout et même dans la fable.
L'esprit n'est point ému de ce qu'il ne croit pas.
Tes écrits, il est vrai, sans art et languissants, Semblent être formés en dépit du bon sens...
Ami de la vertu plutôt que vertueux.
Aimez-vous la muscade ? on en a mis partout.