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Il n'est pas au pouvoir de notre volonté de ne pas souhaiter d'être heureux.
Nicolas Malebranche
La plus belle, la plus agréable, et la plus nécessaire de toutes nos connaissances, est sans doute la connaissance de nous-mêmes.
Par ce mot, entendement pur, nous ne prétendons désigner que la faculté qu'a l'esprit de connaître les objets du dehors sans en former d'images corporelles dans le cerveau pour se les représenter.
Les inclinations des esprits sont au monde spirituel ce que le mouvement est au monde matériel.
Dieu est esprit, il pense, il veut ; mais ne l'humanisons pas : il ne pense et ne veut pas comme nous.
La connaissance que nous avons des autres hommes est fort sujette à l'erreur si nous n'en jugeons que par les sentiments que nous avons de nous-mêmes.
La plus forte union naturelle que Dieu ait mise entre nous et ses ouvrages est celle qui nous lie avec les hommes avec lesquels nous vivons.
Le néant n'est point si terrible que cet état désolant de vivre sans ce qu'on aime.
L'esprit de l'homme n'étant point matériel ou étendu, est sans doute une substance simple, indivisible, et sans aucune composition de parties.
L'imagination est la folle du logis.
Les courtes peines, et qui sont suivies de bonheur, ne détruisent pas le goût des plaisirs, au contraire, elles l'aiguisent.
Comme les yeux ont besoin de lumière pour voir, l'esprit aussi a besoin d'idées pour concevoir.
L'attention est une prière naturelle par laquelle nous obtenons que la raison nous éclaire.
Lorsque l'erreur porte les livrées de la vérité, elle est souvent plus respectée que la vérité même.
Les préjugés occupent une partie de l'esprit et en infectent tout le reste.
Un homme sans la grâce peut se donner la mort, il peut désirer de rentrer dans le néant. Mais le néant n'est point si terrible que cet état désolant de vivre sans ce qu'on aime. Le néant est un milieu entre le bonheur et le malheur.
Dieu ne parle pas, mais sa voix est distincte ; il éclaire peu, mais sa lumière est pure.
Dieu n'agit point par des volontés particulières que la nécessité de l'ordre ne le demande.
Il faut dire les choses comme elles sont : le plaisir est toujours un bien, et la douleur toujours un mal ; mais il n'est pas toujours avantageux de jouir du plaisir, et il est quelquefois avantageux de souffrir la douleur.
Il faut toujours rendre justice avant que d'exercer la charité.
Pauvre caton, tu t'imagines que ta vertu t'élève au-dessus de toutes choses.
Comme l'écriture est faite pour les simples comme pour les savants, elle est pleine d'anthropologie.
Qu'admirez-vous dans la divinité si vous n'en connaissez rien ?
Il y a bien des gens que la vanité fait parler grec, et même quelquefois d'une langue qu'ils n'entendent pas.
Nous conjecturons que les âmes des autres hommes sont de même espèce que la nôtre. Ce que nous sentons en nous-mêmes, nous prétendons qu'ils le sentent.
La preuve de l'existence de Dieu la plus belle, la plus relevée, la plus solide et la première, ou celle qui suppose le moins de choses, c'est l'idée que nous avons de l'infini.
Un fort grand nombre d'esprits superficiels qui n'approfondissent jamais rien.
De toutes les sciences humaines, la science de l'homme est la plus digne de l'homme.
On ne doit jamais aimer absolument un bien si l'on peut sans remords ne le point aimer.
Ceux qui imaginent fortement les choses, les expriment avec beaucoup de forces, et persuadent... plutôt par l'air et par l'impression sensible que par la force des raisons.
Ce ne sont pas nos sens qui nous trompent, mais c'est notre volonté qui nous trompe par des jugements précipités.
L'attention n'est que le retour et la conversion de l'esprit vers Dieu, qui est notre seul maître et qui seul nous instruit de toute vérité.