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Un principe de la vie parisienne était de ne jamais croiser le regard de quiconque, de ne jamais sourire et de marcher le plus vite possible.
Nicolas Tackian
Il ne faut jamais se moquer des petites filles qui jouent aux cow-boys, détestent la Reine des neiges et déchirent en cachette leurs vêtements roses en rêvant de conduire une voiture de police. "Plus le garçon est manqué, plus la fille est réussie" avait-elle lu un jour sur la couverture d'un magazine.
Quand on aime les gens, il faut leur dire. Après, il est trop tard.
Elle était seule dans les abysses, il n'y avait rien de plus froid que l'oubli.
La souffrance, la peur, la mort, on devine tout dans les yeux de quelqu'un.
Elle se tenait sur le bord d'un abîme dans lequel elle allait disparaître sans laisser la moindre trace. Les morts n'existent qu'à travers le souvenir des vivants et dans son cas, personne ne s'était manifesté, ni famille ni amis… Elle était seule dans les abysses, il n'y avait rien de plus froid que l'oubli.
Anna détestait les transports en commun. Elle considérait le métro comme la quintessence du malaise urbain. Un lieu de non-vie où s'expriment les facettes les plus sombres de l'être humain, de l'indifférence à la violence verbale ou physique. Anna avait toujours pensé que si Goethe avait été parisien, il aurait situé l'enfer de Dante sur la ligne
Il faut être en paix avec son passé pour pouvoir envisager l'avenir.
La souffrance transformait parfois les victimes au point de les rendre plus violentes que leurs bourreaux.
Les morts quittent notre monde et emportent avec eux leurs regrets et leurs déceptions. Mais qu'en est-il des vivants ?
La souffrance comme seul horizon laisse parfois entrevoir l'amortissement comme solution...
Comme disait le dalaï-lama, le pape ou une quelconque grosse tête, c'est quand on perdait tout qu'on prenait conscience de ce qu'on possédait réellement
Pour lui, l'existence se résumait à une longue phase dont la naissance formait la majuscule et la mort le point final.
Lorsque l'on aime un enfant, on le protège, même de lui-même.
Être grosse quand on est gamine c'est un peu comme se jeter dans une fosse aux lions avec des menottes : on a peu de chances d'en ressortir indemne. Alors elle avait morflé pendant des années, entre les boutades des garçons et les copines jamais avares en coups de surin dans les côtes flottantes
Les gens sont des moutons, ils ont beau se plaindre, manifester, ronchonner leur mécontentement toute la journée, ils se plient toujours aux règles : une sorte de fatalité nécessaire pour conserver l'équilibre entre les forts et les faibles.
Elle avait raison…Nous naissons seuls, nous mourrons seuls, mais au moins fallait-il essayer d'échanger un peu de chaleur pendant notre existence.
Pour comprendre la forme d'un arbre, il faut voir ses racines. On pousse tous en fonction de nos racines.
A force de côtoyer la mort et le milieu médical, on finissait par se négliger soi-même.
On a beau essayer d'oublier ses racines, ce sont elles qui vous nourrissent
Les morts n'existent qu'à travers le souvenir des vivants.
Le monde vivait maintenant dans la peur du croque-mitaine barbu Daesh, et le moindre paumé décérébré en profitait pour laisser éclater sa haine au grand jour.
Les blessures les plus graves sont celles qu'on ne verbalise jamais, celles qu'on garde inscrites au fond de son âme pendant toute son existence.
Notre corps et notre esprit nous envoient des messages en utilisant la douleur pour nous réveiller
Les yeux sont le miroir de l'âme, ils sont aussi notre fenêtre sur l'horreur de ce monde.