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C'est un de mes thèmes récurrents : l'utopie politique, l'idéalisme et ce qu'il devient lorsqu'il est confronté au réel. Même si le monde est désormais très hostile à cette idée d'utopie, même si sa défaite est une des caractéristiques essentielles de notre temps, et la source des problèmes géopolitiques contemporains majeurs, au fond, j'y crois encore. C'est une conviction ancienne.
Norman Rush
Si vous vous trouvez condamné à vouloir l'amour, il faut jouer tant qu'on le peut.
Et quand on y pense, la discrimination positive est une expression curieuse. C'est l'inégalité au service de l'égalité.
On représente souvent la littérature comme une pyramide au sommet de laquelle il y a les grands auteurs, ceux qu'on doit absolument lire, puis tous les autres, qu'on peut oublier. Je ne vois pas vraiment les choses ainsi.
L'amour est ardu. Ce que je veux dire, c'est que si vous vous trouvez condamné à vouloir l'amour, il faut jouer tant qu'on le peut. Bien évidemment, il serait beaucoup plus simple de jouer dans le camp masculin. Ils ne cherchent jamais l'amour pour l'amour, jamais. Ils cherchent des femmes.
L'amour est important, et les raisons pour lesquelles on le rencontre ou non ne le sont pas moins. Le nombre de femmes de ma génération auxquelles quelqu'un, avec le recul, fera référence comme leur "grand amour", quelles que soient les circonstances, sera infime.
J'ai grandi dans le nord de la Californie, mais mes grands-parents maternels étaient de La Nouvelle-Orléans et parlaient français. Ainsi, j'entendais le son de cette langue autour de moi durant mon enfance. Et une partie de mes influences viennent de la littérature française.
Je me croyais destiné à la poésie, mais ce n'était pas le cas.
Dans le camp masculin. Ils ne cherchent jamais l'amour pour l'amour, jamais. Ils cherchent des femmes.
Pour parvenir à écrire court, le romancier doit lutter contre le réalisme. Car il n'y a techniquement aucune limite à ce que vous pouvez décrire : trente pages ne suffisent pas à dire une toute petite pièce vide.
Le mot révolution ne signifie pas que celui qui gueule le plus fort se hisse au sommet pour toujours, mais simplement que la roue a fait un tour complet, qu'un tour de manivelle renverse les oppresseurs. Et quand on y pense, la discrimination positive est une expression curieuse. C'est l'inégalité au service de l'égalité.
J'aime aussi écrire les conversations, de longs dialogues dans lesquels se mêlent les mots prononcés et tout ce qui n'est pas dit mais se déchiffre entre les lignes. Mais, là encore, il faut savoir rester mesuré, même si ce n'est pas ma pente naturelle. Lire de la poésie m'aide à cela : ne pas trop écrire, rester sobre, chercher la concentration, la compression, comme font les poètes.
La description est un acte merveilleux auquel j'adore me livrer, même si je sais que, pour l'intérêt de l'histoire et du lecteur, il n'est pas forcément crucial de les multiplier dans un roman...
J'ajouterai que l'utopie est aussi un motif romanesque intéressant, quand on veut conjuguer le décryptage du monde et celui de l'intimité. Parce qu'après tout l'amour et l'amitié sont aussi des utopies.
Une partie de mes influences viennent de la littérature française.
Le fait est qu'on dispose d'environ dix secondes pour marquer les gens qu'on rencontre pour la première fois. Les gens vous jugent bien ou mal presque instantanément, sans même le savoir.
L'amour et l'amitié sont aussi des utopies.