Citations de Novalis

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Il n'y a que ce qui demeure qui soit digne de notre pleine attention : ce qui est durablement utile.

Notre moi est particulier et général, individu et espèce. La forme accidentelle ou particulière de notre moi ne cesse que comme forme isolée - la mort ne met un terme qu'à l'égoïsme seulement.

L'art d'écrire des livres n'est pas encore inventé. Mais il est sur le point de l'être. Des fragments de ce genre sont des semences littéraires.

Le mineur a dans les veines le feu intérieur de la terre qui l'excite à la parcourir.

... il faut que nous tâchions à nous rendre immortels.

Le rêve est souvent significatif et prophétique, car c'est une action de l'âme de la nature. Il repose par conséquent sur un ordre d'association. Il est aussi significatif que la poésie - sa signification étant désordonnée, il est entièrement libre.

Tout est magie, ou rien.

Mais combien peu sont capables d'un mariage véritable, et combien peu aussi peuvent supporter la solitude. Il y a des liaisons de toutes espèces. Le mariage est une liaison éternelle.

Il ne semble pas sage de vouloir pénétrer et comprendre un monde humain, sans avoir développé en soi une parfaite humanité.

La poésie est aux sentiments ce que la philosophie est aux pensées.

L'eau est une flamme mouillée.

Nous rêvons de voyager à travers l'univers ; l'univers n'est-il donc pas en nous ?

Les romans sentimentaux correspondent, en médecine, à des histoires de maladies.

Celui qui regarde la vie comme autre chose qu'une illusion qui se détruit elle-même est encore prisonnier de la vie.

Qu'est la religion, sinon une intelligence infinie, une éternelle union de coeurs qui s'aiment ?

Prier est dans la religion ce que penser est dans la philosophie. Prier, c'est créer de la religion.

Si la théorie devait attendre l'expérience, elle ne verrait jamais le jour.

Tout ce que nous voyons n'est-il déjà pas un larcin fait au ciel, les ruines immenses des gloires de jadis et les restes d'un abominable repas ?

Le jeune poète ne saurait être assez froid, assez réfléchi : l'usage authentique et mélodieux du langage exige toute l'attention d'un esprit vaste et calme.

Si vous apercevez un géant, regardez d'abord la position du soleil, et voyez si le géant n'est pas l'ombre d'un pygmée.

La liberté est une matière dont les phénomènes singuliers sont les individus.

Nous sommes liés de plus près à l'invisible qu'au visible.

L'homme ajoute à toute sensation une autre sensation aussitôt qu'il commence à penser.

Seule la faiblesse de nos organes et de notre contact avec nous-mêmes nous empêche de nous apercevoir dans un monde de fées.

Une loi est efficace d'après son concept. Une loi inefficace n'est pas une loi. La loi est un concept de cause, un mélange de force et de pensées.

La Nature entière n'exprime t-elle pas, comme le visage et les gestes, le battement des artères et les couleurs du teint, l'état de quelqu'un de ces êtres supérieurs et merveilleux que nous appelons les hommes ?

La vie ne doit pas être un roman que l'on nous donne mais que nous faisons.

Ce n'est pas le sujet qui est le but de l'art, mais l'exécution !

L'étreinte n'est-elle pas analogue à la communion ? Seul comprend le mystère du pain et du vin celui qui a bu sur des lèvres chaudes et aimées l'haleine de la vie.

Faut-il donc que ce qui est le plus vrai, le meilleur ait l'air si irréel, et que ce qui est irréel paraisse si vrai ?

L'absolu, tout ce qui est de l'absolu, doit obligatoirement être banni du monde et le quitter. C'est en ce monde, avec le monde qu'il faut vivre.

Le règne de la nuit ne connaît ni temps ni espace, le sommeil a pour lui toute l'éternité !

Penser, c'est parler. Parler ou faire, c'est la même opération, simplement modifiée. Dieu dit : que la lumière soit, et elle fut.

L'homme qu'anime l'esprit n'achoppe pas devant les barrières et les différences ; elles le stimulent plutôt. Seul l'homme dénué d'âme en sent le poids et l'entrave.

Où est l'enfance est l'âge d'or.

La nature est une baguette magique pétrifiée.

On doit écrire comme on compose de la musique.

Une fleur est un être entièrement poétique.

L'amour n'est rien d'autre que la suprême poésie de la nature.

Précisément ce que la parole a de propre, à savoir qu'elle ne se soucie que d'elle-même, personne ne le sait.

Le destin, c'est le caractère.

Il n'y a qu'un temple au monde, et c'est le corps humain.

Mon amour s'est transformé en flamme, et cette flamme consume peu à peu ce qui est terrestre en moi.

La mort, comme un sauveur, se tient aux côtés de la pauvre humanité, car sans la mort l'homme le plus fou serait le plus heureux.

Poser le Mal comme le contraire de la Vertu, c'est lui faire trop d'honneur.

Tout mystère vrai exclut de lui-même les profanes. Quiconque le comprend est de lui-même, et à bon droit, initié.

Le véritable acte philosophique est le meurtre de soi.

Nous comprendrons le monde quand nous nous comprendrons nous-mêmes, car nous en sommes des moitiés intégrantes.

L'amour est une répétition sans fin.

Où donc un enfant dormirait-il avec plus de sécurité que dans la chambre de son père ?

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