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Et puis, pendant la cinquantaine, il faut se préparer à l'étape suivante qui, elle, sera réellement éprouvante, on va voir mourir ceux qu'on aime, par exemple. Et se rapprocher soi même de la mort. Une des choses que je voudrais apprendre, c'est comment aller vers les ténèbres.
Nuala O'Faolain
Puis j'étais entrée dans la quarantaine. Le jeu - le jeu de la séduction - occupait une place si centrale dans ma vie que j'avais de la peine à croire qu'il touchait à sa fin. Et, à l'approche de la cinquantaine, ç'avait été comme si les gradins se vidaient et que je me retrouvais seule au milieu d'une arène déserte.
Un jour, je me suis dit que des millions de couples ne communiquaient pas, même quand ils parlaient la même langue.
Au lieu de concevoir les journées comme des étendues sans fin, sans cigarettes, intolérables, je me suis arrangée pour entraîner mon esprit à être ici et maintenant, là où je pouvais prendre la décision répétée de ne pas fumer.
Personne ne possède sa propre histoire. Quelqu'un d'autre peut arriver et s'en emparer, comme un coucou s'approprie un nid. Et les histoires ont une vie après la mort, aussi.
Les animaux sont à l'opposé du vide froid - ils sont denses, chauds et singuliers et ne cherchent pas de réponses parce qu'ils ne savent pas qu'il y a des questions.
Je ne connais pas d'autre événement qui cause autant de douleur et de destruction, et qui est aussi peu compréhensible, que la fin de l'amour.
Ne vous lamentez pas si la vie est injuste envers vous. Il n'y a pas de justice.
En grimpant sur mes propres mots et ceux des autres, le trajet n'a cessé de me pousser plus haut. L'écriture m'a ramenée des mondes souterrains. J'ai été mon propre Orphée.
Il n'y a rien d'amusant à se trouver encore jeune quand tout le monde vous trouve le contraire.
L'amour que l'on donne et que l'on reçoit revêt une infinie variété de formes et de figures. Qui sait à quoi il ressemblera la prochaine fois ?
La passion n'était-elle pas la chose au monde la plus proche d'une tornade ? Si envahissante lorsqu'elle était là, si totalement disparue une fois enfuie ?
Passé cinquante ans, il peut nous arriver de sentir notre identité vaciller parce qu'elle n'est plus confortée par le regard des autres.
D'emblée, on aime les animaux tels qu'ils sont, sans songer à vouloir les changer.
C'est ton opinion de toi-même qui rend ta vie grande ou petite.
Il est des êtres aimés que nous ne faisons que rêver. Ils ne sont pas de vraies personnes pour nous ; ils sont l'incarnation d'un rêve. Nous déployons nos manques et nos besoins au dessus d'eux, et pendant que nous rêvons, nous croyons qu'ils peuvent remplir le puits sans fond où le manque et le besoin sont infiniment renouvelés.
La cinquantaine, c'est l'adolescence qui revient de l'autre côté de la vie adulte - le serre-livres correspondant - avec ses troubles de l'identité, ses mauvaises surprises physiques et la force qu'il faut pour s'en accommoder.
Au fond, très peu de gens sur cette Terre cherchent à comprendre les autres. L'analyse est une maladie propre aux classes éduquées du monde occidental.
La majorité des femmes de quarante ans et plus détestent leur corps nu, d'après une nouvelle enquête ; elles lui attribuent une note de trois et demi sur dix, contre sept sur dix au corps de leur jeunesse. Vous ne trouvez pas ça affreux, les filles ? Haïr son propre corps !
Il y a des êtres aimés que nous ne faisons que de rêver.
L'art ne s'achète pas. L'art ne se laisse pas dicter sa portée. Il choisit lui-même le moment de la révéler.