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L'état social et politique d'une nation est toujours en rapport avec la nature et la composition de ses armées.
Numa Denis Fustel de Coulanges
On reconnaissait le citoyen à ce qu'il avait part au culte de la cité, et c'était de cette participation que lui venaient tous ses droits civils et politiques.
Les archontes athéniens, le jour de leur entrée en charge, montaient à l'Acropole, la tête couronnée de myrte, et ils offraient un sacrifice à la divinité poliade.
Il n'y avait rien qui fût plus à coeur à une ville que le souvenir de sa fondation.
Pour nous la maison est seulement un domicile, un abri ; nous la quittons et l'oublions sans trop de peine, ou, si nous nous y attachons, ce n'est que par la force des habitudes et des souvenirs.
Devant la richesse le sentiment le plus ordinaire n'est pas le respect, c'est l'envie.
Dans les cités anciennes la loi frappait les grands coupables d'un châtiment réputé terrible, la privation de sépulture.
L'homme peut bien dompter la nature, mais il est assujetti à sa pensée.
On appelait bourgeois au Moyen âge, non pas les habitants des villes, mais tout homme qui était sujet d'un Seigneur, en jouissant pourtant de la liberté civile.
Un magistrat en charge, c'est-à-dire un homme déjà en possession du caractère sacré et des auspices, indiquait parmi les jours fastes celui où le consul devait être nommé.
L'inégalité politique qui résultait de la différence des fortunes parut bientôt une iniquité, et les hommes travaillèrent à la faire disparaître.
Le mensonge cherche toujours à imiter la vérité.
La famille s'est approprié cette terre en y plaçant ses morts ; elle s'est implantée là pour toujours.
Ce feu était quelque chose de divin ; on l'adorait, on lui rendait un véritable culte.
Solon donna donc au peuple les droits civils et non les droits politiques.
Sans doute la pensée ne peut pas se dégager aisément des liens que lui a faits l'habitude.
Saint Louis nous apparaît à tous les moments de sa vie comme une de ces natures à la fois énergiques et délicates, chez qui la conscience domine l'intérêt, qui ne se dirigent que par la loi morale.
Tout ce qui était sacré donnait lieu à une fête.
La prière et l'offrande n'étaient adressées par chacun qu'à ses pères. Le culte des morts était véritablement le culte des ancêtres.
Jusque-là les hommes n'avaient compris l'autorité que comme un appendice du sacerdoce.
Le régime mérovingien est une monarchie absolue tempérée par l'assassinat.
Lorsque la série des révolutions eut amené l'égalité entre les hommes et qu'il n'y eut plus lieu de se combattre pour des principes et des droits, les hommes se firent la guerre pour des intérêts.
Les enfants nés de l'union d'un citoyen avec une étrangère étaient réputés bâtards.
Comment veut-on que des hommes à qui l'on ordonne le meurtre et l'incendie gardent dans leur for intérieur une idée nette du droit et du devoir ?
Il est attesté par tous les juriconsultes anciens que deux hommes ne pouvaient être agnats...
Mais où sont les hymnes des anciens Hellènes ? Ils avaient, comme les Italiens, des chants antiques, de vieux livres sacrés ; mais de tout cela il n'est rien parvenu jusqu'à nous.
Dans les problèmes difficiles que l'histoire offre souvent, il est bon de demander aux termes de la langue tous les enseignements qu'ils peuvent donner. Une institution est quelquefois expliquée par le mot qui la désigne.
La loi a dorénavant pour principe l'intérêt des hommes, et pour fondement l'assentiment du plus grand nombre.
Les Grecs n'ont jamais su concilier l'égalité civile avec l'inégalité politique.
La maison d'un grec ou d'un romain renfermait un autel ; sur cet autel il devait y avoir toujours un peu de cendre et des charbons allumés. C'était une obligation sacrée pour le maître de chaque maison d'entretenir le feu jour et nuit.
Zénon enseigne à l'homme qu'il a une dignité, non de citoyen, mais d'homme ; qu'outre ses devoirs envers la loi, il en a envers lui-même, et que le suprême mérite n'est pas de vivre ou de mourir pour l'Etat, mais d'être vertueux et de plaire à la divinité.
La mort fut le premier mystère ; elle mit l'homme sur la voie des autres mystères. Elle éleva sa pensée du visible à l'invisible, du passager à l'éternel, de l'humain au divin.
On se trompe gravement sur la nature humaine si l'on suppose qu'une religion puisse s'établir par convention et se soutenir par imposture.
Quand on est si facilement victorieux, on s'enivre de sa victoire.
Quelle que soit la forme de gouvernement, monarchie, aristocratie, démocratie, il y a des jours où c'est la raison qui gouverne, et d'autres où c'est la passion.
Si l'on veut définir le citoyen des temps antiques par son attribut le plus essentiel, il faut dire que c'est l'homme qui possède la religion de la cité.
L'agriculture alimente l'industrie, et l'industrie enrichit l'agriculture.
Les hommes sentent dans leur coeur qu'ils sont un même peuple lorsqu'ils ont une communauté d'idées, d'intérêts, d'affections, de souvenirs et d'espérances.
Les générations passent, les nations se dissolvent : la langue reste.
S'il est quelquefois possible à l'homme de changer brusquement ses institutions politique, il ne peut changer ses lois et son droit privé qu'aveclenteur et par degrés.
Regardez les institutions des anciens sans penser à leurs croyances, vous les trouverez obscures, bizarres, inexplicables.
Après une si longue compression la démocratie ne devait pas s'arrêter à des réformes politiques.
Les règles constitutives de cette monarchie furent très simples, et il ne fut pas nécessaire de les chercher longtemps ; elles découlèrent des règles mêmes du culte.
(L'histoire) n'est pas un art. Elle est une science pure.
L'argent parut. Or l'apparition de l'argent était une grande révolution.
Dans ces archives les faits étaient religieusement déposés à mesure qu'ils se produisaient.
Il y a des progrès qui s'accomplissent obscurément et qui pourtant décident de l'avenir d'une classe et transforment une société.
Une fois que la réflexion eût été ainsi éveillée, l'homme ne voulut plus croire sans se rendre compte de ses croyances, ni se laisser gouverner sans discuter ses institutions.
L'ancien droit n'est pas l'oeuvre d'un législateur ; il s'est, au contraire, imposé au législateur.
Le passé ne meurt jamais complètement pour l'homme. L'homme peut bien l'oublier, mais il le garde toujours en lui.