Images
On menait une vie dénuée d'ombres, dépourvue d'envers. On travaillait, on grandissait, on pensait à l'endroit.
Olivia de Lamberterie
Un suicide, c'est la double peine, la violence de la disparition génère un silence gêné qui prend toute la place, empêchant même de se souvenir des jours heureux. Moi, je ne voulais pas me taire.
La lecture est un endroit où je me sens à ma place. Lire répare les vivants et réveille les morts.
Un rien m'entame, un rien m'enchante, ai-je coutume de dire. La bonne blague, tout m'entame. Ma tête est folle et pleine d'effroi.
L'amour se nourrit d'absence
Quelle était la nature de cet invisible héritage lestant nos aubes avant de se dissoudre dans le rythme forcené des journées, toujours susceptible de resurgir au petit malheur la chance.
Je lis comme je respire, j'ai mes rituels, je commence par la page 66 pour voir si l'ouvrage en vaut la peine puis je dévore. J'adore cette existence parallèle, cette réalité augmentée.
Je suis ainsi faite que je n'ai pas besoin de voir les gens tout le temps pour les aimer. L'amour se nourrit d'absence.
Nous ne sommes plus tristes à en mourir, juste tristes à en vivre.
Lire permet non de fuir la réalité, comme beaucoup le pensent, mais d'y puiser une vérité.
Le désespoir peut me tomber dessus, mais la félicité aussi, même si la mélancolie continue de défigurer la réalité. Le verre à moitié plein ? Souvent, je ne vois même pas le verre