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Toutes les deux ou trois générations, lorsque la mémoire s'étiole et que les derniers témoins des massacres précédents disparaissent, la raison s'éclipse et des hommes reviennent propager le mal.
Olivier Guez
Il y a dans le dribble quelque chose de très beau, un esthétisme fou, mais il y aussi une vraie violence. Le dribble est à l'image du Brésil. Comme la société où il a émergé, c'est un geste sans cesse sur le point de rupture.
Puissent-ils rester loin de nous, les songes et les chimères de la nuit.
Méfiance, l'homme est une créature malléable, il faut se méfier des hommes.
Je suis convaincu que le tiki-taka espagnol fut lui aussi une révolution tactique. Je suis convaincu qu'on en parlera dans 20 ans comme on parle aujourd'hui du Brésil de 1982, de la Hongrie de 1954 ou des Pays-Bas de 1974.
Il y a une croissance et une vieillesse des peuples et des langues, comme il y a des chênes, des pins et des fleurs, jeunes et vieux
Le beau jeu brésilien est un football multicolore et flamboyant, où les attaquants jouent de la hanche comme des danseurs de samba et des lutteurs de capoeira. C'est un jeu fait de fulgurances et d'improvisations individuelles, un jeu irrévérencieux.
Et même si vous n'aimez pas le foot ou la musique, vous ne pouvez qu'être séduit par un beau dribble ou la guitare de Baden Powell.
La conscience est une instance malade, inventée par des êtres morbides afin d'entraver l'action et de paralyser l'acteur.
Le dribble est né au Brésil, quand les joueurs noirs devaient sauver leurs peaux
L'Histoire est le récit des contradictions humaines ; capitalisme et communisme font de l'individu un insecte, le premier l'exploite, le second l'asservit. Seul le péronisme surpassera l'individualisme et le collectivisme. C'est un catéchisme simple et populaire qui offre un compromis inédit entre le corps et l'âme, le monastère et le supermarché
Le Brésil s'est converti aux schémas tactiques européens. Avec la mondialisation du foot, de nombreux joueurs brésiliens sont partis jouer en Europe, où ils ont musclé leur jeu. Le résultat a été une catastrophe lors de la coupe du monde 1990 mais a porté ses fruits en 1994. L'équipe championne du monde a pratiqué cette année là un jeu peu flamboyant mais avec succès.
"Audace et joie" – la devise de Neymar. Le football est sublime, puéril, et s'il suscite tant d'émotions, il le doit au dribble brésilien : un art libre, joyeux, passionné, habité par les mots.
Le dribble, c'est l'art d'éliminer, de tromper, de se jouer de l'adversaire. C'est un geste infantile et en même temps très sensuel où les passements de jambes font office de préliminaires.
L'humanité est une morphologie qui n'a pas plus de but et de plan que l'orchidée ou le papillon
Le vieil héritage ibérique du Brésil lui a donné la culture du beau geste et du panache. Ce qui compte pour les Brésiliens, c'est le talent, comme si un grand footballeur ne peut être qu'un surdoué, un joueur facile, un génie du dribble.
Les liens entre musique, danse et football sont très étroits au Brésil. Dans la samba comme dans le football, les mouvements des corps sont totalement spontanés.
Par opposition au jeu européen, physique et géométrique, le jeu brésilien est intimement lié à la notion de jouissance.
Barcelone, le Bayern de Guardiola et l'équipe d'Espagne pratiquent quant à elles un jeu qui ne tolère aucun temps mort. C'est un jeu en réseau, qui symbolise bien le XXIe siècle : les joueurs sont comme connectés, la balle circule à toute vitesse, constamment.
À Rio, vous pouvez rester des après-midi à regarder des gens jouer sur la plage. C'est un spectacle formidable.
L'amour lui avait fait oublier son incapacité à être au monde et à affronter sereinement l'Incertitude, ce pas de danse au-dessus du volcan que chaque être est condamné à esquisser dès la naissance.
N'est perdu que celui qui s'abandonne lui-même, sa fichue devise, sur ce point, au moins, il ne l'a pas trahi.
Au Brésil, quand on disserte sur le football, on voit toujours plus loin, plus grand, on exagère, on extrapole, on pense au monde et à l'humain dans toutes leurs démesures.
L'homme est un centaure mû par des désirs antinomiques et hostiles qui galope dans un nuage de poussière à la recherche du paradis.
Au Brésil, dans la vie comme dans le foot, on joue davantage qu'en Europe. Le plaisir, l'envie de faire le spectacle, de tromper l'autre, passe avant toute chose. La donne est différente en Europe et en France
À nation métisse, football fanfare. Le dribble est le reflet de l'ethos afro-brésilien, le reflet de deux traits de caractère : le goût du prestige personnel et plus encore la malandrade, c'est à dire la roublardise.