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Ce qui distingue la poésie de la parole machinale, c'est que la poésie justement nous réveille, nous secoue en plein milieu du mot.
Ossip Mandelstam
L'amour et la peur ne connaissent pas d'issue.
La bibliothèque de la prime enfance est un compagnon de route pour la vie entière.
Il n'est pas rare d'entendre dire : Bon, mais tout cela c'est d'hier. Or je dis que cet hier n'est pas encore venu, qu'il n'a pas réellement existé.
Car l'amour et la peur ne connaissent pas d'issue : Plus lourd que le platine est l'anneau de Saturne L'échafaud de velours noir tendu Et le visage éclatant de beauté.
En me privant des mers, de l'élan, de l'envol, Pour donner à mon pied l'appui forcé du sol, Quel brillant résultat avez-vous obtenu, Vous ne m'avez pas pris ces lèvres qui remuent.
Il ne me reste qu'un seul souci sur terre, un souci d'or : porter le poids du temps.
Le parler du père et le parler de la mère, n'est-ce pas de leur fusion que se nourrit le nôtre tout au long de la vie, à eux qu'il doit son caractère ?
Oui, j'entendais, avec la finesse d'une ouïe tendue par la batteuse lointaine dans la campagne, gonfler et s'alourdir non point l'orge dans les épis, non point la pomme du Nord, mais le monde, le monde capitaliste gonfler pour tomber !
Rage littéraire ! Si tu n'existais pas, avec quoi d'autre aurais-je pu te manger, sel de la terre ? Tu sers d'assaisonnement au pain insipide de l'intellection, tu es la joyeuse conscience de l'injustice, un sel de conspiration qu'on se transmet de décennie en décennie, avec des courbettes de vipère, dans une salière en verre taillé présentée sur une serviette !
Je désire non point parler de moi, mais épier le siècle, le bruit et la germination du temps. Ma mémoire est hostile à tout ce qui est personnel