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La réceptionniste s'appelle Madeleine à en croire la médaille qui pend à son cou. Sans être belle, elle n'est pas laide. Disons qu'elle hésite entre les deux.
Pascal Garnier
J'écris tous mes livres avec la même sincérité. Que les lecteurs aient 8 ou 78 ans, on leur doit le même respect.
Un bon auteur, c'est un auteur qui ne se voit pas. Ce sont les personnages qui comptent. Que les gens se souviennent des personnages, d'une histoire, et pas du nom de l'auteur, c'est très bien. J'écris comme je regarde un feuilleton à la télé, en me demandant ce qui se passera demain.
J'ai le sentiment d'avoir attrapé quelque chose quand j'étais enfant, comme la queue du Mickey dans les manèges, et je me suis dit "ça, je ne le quitterai jamais". Quand tu l'as attrapée, tu ne la lâches plus, tu la tiens jusqu'à ta mort, c'est ta seule richesse.
La nouvelle, c'est comme un vol à la tire dans le métro, il faut être rapide, habile. Un roman, c'est un casse de banque, ça se prépare à l'avance, ça prend un an. L'important, c'est de se mettre en état d'écriture. Après, taper sur la machine ce n'est rien.
C'est l'incarcération qui pousse à aller au-delà des murs. Que faire d'un personnage beau, riche, en bonne santé, jeune et amoureux ? Si tout se passe bien pour lui, je n'écris pas cinq pages !
Je crois que dans le monde rien n'est défini, même pas la mort. Tout est aléatoire. Les gens cherchent à se rassurer, à confirmer leurs thèses, mais on est toujours sur un terrain mouvant.
Leur passé tenait dans une poubelle de table, leur présent dans l'écran d'une télé, et leur avenir dans le score des Bleus contre l'Italie.
J'ai dû couper bien des ponts derrière moi. Mais toutes ces cicatrices, il faut les porter comme des bijoux de famille. Les rides, les cicatrices, c'est la vie, tu la prends à pleins bras et tu en prends plein la gueule, mais c'est comme ça, il ne faut pas être tiède. Et c'est un fameux trouillard qui affirme ça !
Les rides, les cicatrices, c'est la vie, tu la prends à pleins bras et tu en prends plein la gueule, mais c'est comme ça.
Il y a des gens qui ont besoin de faire, moi, j'ai juste besoin d'être.
J'aime le choc de deux mots qui créent une image, un sentiment, une sensation physique...
Un jour, il faudrait bien inventer le ciseau à couper les ficelles, toutes les ficelles, celles qui nous lient étroitement les uns aux autres et abolir du même coup la loi de la pesanteur.
C'est le croche-pied de la vie qui fait basculer un destin. Cinq minutes avant de planter un couteau dans le dos de sa victime le criminel est encore un innocent. C'est cette bascule qui m'intéresse.
Le romancier est un marin à qui on dit "ton bateau est là, il faut que tu l'emmènes là", et entre les deux il n'y a rien, pas de balise Argos, rien. Quand je commence, je ne sais pas du tout ce qui peut se passer à la fin. Si je le savais, je ne l'écrirais pas. Je jette les dés sur la table. Tu gagnes ou tu perds.
T'es pire qu'un homme, t'es un ange, t'as pas de couilles !
La vie adulte, ce sont les rêves de gosse qu'on met en pratique.