Images
Chacun sait que les histoires sont imaginaires. Nous savons qu'elles ne sont pas vraies même quand elles nous disent des vérités plus importantes que celles que nous pouvons trouver ailleurs.
Paul Auster
Plus misérable était la vie, plus proche on se trouvait de la vérité, du noyau rugueux de l'existence.
Le vrai but de l'art n'est pas de créer de beaux objets : c'est une méthode de réflexion, un moyen d'appréhender l'univers et d'y trouver sa place.
Pour moi, le problème du monde est avant tout un problème du soi, et la solution ne peut être trouvée qu'en partant de l'intérieur et en... passant ensuite à l'extérieur. La clé, c'est l'expression, et non pas la maîtrise.
Une fois qu'on a goûté au futur on ne peut pas revenir en arrière.
Dans un bon roman policier rien n'est perdu, il n'y a pas de phrase ni de mot qui ne soient pas significatifs.
Les vrais mariages sont toujours insensés.
La magie n'est pas seulement un rêve. Elle est réelle et porteuse de toutes les émotions de la réalité.
Il faut changer d'opinion. C'est dangereux d'être rigide dans la pensée. Mais c'est aussi dangereux d'être trop fluide. J'admire ceux qui ont le courage de changer d'avis de temps en temps, sur les choses, sur les personnes. C'est une vraie force.
Tout le monde est critique littéraire, de nos jours. Si on n'aime pas un livre, on menace l'auteur. Il y a une certaine logique dans cette façon de voir. Faire payer ce salaud pour ce qu'il vous a infligé.
Toute mort est unique.
C'est (l'amour) la seule force qui peut stopper un homme dans sa chute, la seule qui soit assez puissante pour nier les lois de la gravité.
On ne peut poser les pieds sur le sol tant qu'on n'a pas touché le ciel.
Une voix de femme qui parle, qui raconte des histoires de vie et de mort, a le pouvoir de donner la vie.
Une vie touche une autre vie, laquelle touche une troisième et très vite les enchaînements se font innombrables, impossibles à calculer.
Chacun n'a qu'un certain nombre de mots en lui.
L'univers pénètre en nous par les yeux, mais nous n'y comprenons rien tant qu'il n'est pas descendu dans notre bouche.
Si l'on n'envisage l'existence qu'en termes d'argent, on finit par la perdre de vue complètement.
Un mensonge ne peut jamais être effacé. Même la vérité n'y suffit pas.
Si on ment, autant le faire de façon à se mettre en danger.
S'intéresser aux mots, s'investir dans ce qui est écrit, croire au pouvoir des livres - voilà qui submerge tout le reste, et en comparaison notre propre vie se rapetisse considérablement.
Seule l'obscurité a le pouvoir d'ouvrir au monde le coeur d'un homme.
En racontant sa vie, Rousseau ment. Moi, non. Au contraire. Il faut être au plus près des souvenirs. Et dire clairement ce que l'on a oublié. Ce dont on ne se souvient plus.
Ne t'écarte pas de la vie, voilà ce que je dis. Je vais en faire ma devise. Es-tu d'accord avec moi ? Ne t'écarte pas de la vie, aussi fantastique, répugnante ou atroce soit-elle. Par-dessous tout, la liberté. Par-dessus tout, salis-toi les mains.
Un livre, c'est le seul lieu au monde où deux étrangers peuvent se rencontrer de façon intime.
Les bonnes choses n'arrivent que lorsqu'on renonce à les espérer ; à l'inverse, trop espérer, les empêche de se produire.
Dès lors qu'on est parent, il y a des devoirs qu'on ne peut esquiver, des obligations qu'il faut remplir, quel qu'en soit le prix.
Si on n'est pas prêt à tout, on n'est prêt à rien.
Il paraissait trop démocratique dans ses affections pour être capable de relations intimes durables avec une seule personne.
Rien n'est réel sauf le hasard.
Les chances perdues font autant partie de la vie que les chances saisies, et une histoire ne peut s'attarder sur ce qui aurait pu avoir lieu.
Au bout du compte, les livres relèvent moins du luxe que de la nécessité, et la lecture est une addiction dont il ne souhaite pas être guéri.
Les amis sont là pour cela, pour mettre les chagrins en commun.
Ecrire un roman, c'est raconter une histoire. Ce sont les gens que vous faites vivre qui donnent le ton du roman, la couleur des mots qui sortent de la plume.
Vient un moment où un homme peut choisir la mort plutôt que la vie.
Mais le hasard ne compte pas quand il s'agit d'événements réels, et le seul fait qu'une chose est improbable ne signifie pas qu'elle ne peut se produire.
Le ciel à Paris a ses propres lois qui opèrent indépendamment de la ville en dessous.
La pensée pense son idée.
Il est impossible, je m'en rends compte de pénétrer la solitude d'autrui. Si nous arrivons jamais, si peu que ce soit, à connaître un de nos semblables, c'est seulement dans la mesure où il est disposé à se laisser découvrir.
Quand des paroles sortent, s'envolent en l'air, vivent un instant et meurent, c'est ce qui s'appelle parler.
L'ébriété n'est jamais qu'un symptôme, pas une cause absolue.
L'hostilité peut être aussi une dimension de l'amour.
Négliger les enfants, c'est nous détruire nous-mêmes. Nous n'existons dans le présent que dans la mesure où nous mettons notre foi dans le futur.
Le progrès est un piège à souris, plus grand, plus efficace chaque mois : bientôt, nous serons en mesure de tuer toutes les souris d'un coup.
Je trouve toujours stimulant de découvrir de nouveaux exemples de mes préjugés et de ma stupidité, de me rendre compte que je ne sais pas la moitié de ce que je crois savoir.
Le dedans et le dehors ne peuvent être séparés sans causer de grands dommages à la vérité.
Il y a un monde de différence entre faire une chose et y penser. Sans cette distinction, la vie serait impossible.
Même un enfant sait que la vérité peut être utilisée à des fins trompeuses.
... j'ai compris que je ne vivrais pas éternellement. Il faut longtemps pour apprendre ça, mais, une fois qu'on le découvre, le changement intérieur est complet, on ne peut plus jamais redevenir tel qu'on était.
Le mariage : un marais, un exercice d'auto-mystification qui dure la vie entière.