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Dans le village, il n'y avait plus de vieux. Il y avait en revanche beaucoup d'enfants, très jeunes. La famine avait dévoré la base et le sommet de la pyramide des âges. L'avait rabotée jusqu'à en faire une tige de bilboquet.
Paul Greveillac
L'information est un pouvoir. Les états totalitaires, mieux que les autres, l'ont toujours compris
La peinture traditionnelle chinoise est l'acte d'un lettré, capable de lui donner par le Verbe la résonance longue d'un monde en creux.
Ce dont il avait tâché de se préserver, avec une certaine réussite, pendant plus d'un an, l'avait enfin contaminé : l'angoisse du miroir où l'on ne voit que soi
Mais pour tenter de s'approprier un sujet, d'y insuffler le -soi-, il faut savoir en parler. Le transcender par le verbe. Et c'est pourquoi il faut maîtriser, dans la peinture traditionnelle chinoise, l'art d'écrire, avant celui de peindre
Bref, comme pour toute oeuvre d'art, on s'arrangera avec la réalité. On déplaça avec soin les pièces à conviction, afin qu'elles racontent l'histoire souhaitée..
La forêt bruissait. Au printemps, elle avait procréé comme jamais. Le silence des années de désertion animale, de famine humaine, était un lointain souvenir. La vie, de nouveau, mettait la mort au sol
Pour des millions de soviétiques, les années Khrouchtchev devaient rester comme un âge d'or relatif, coincé entre les tenailles terrifiantes et arbitraires du stalinisme et les années de plomb autarciques de Brejnev. Et ce court âge d'or suffit à semer le germe de l'impertinence. À lever une génération de malappris, qui iraient peupler les rangs de la dissidence.
Le brouillard faisait au monde une page blanche
Il pensait au contraire que l'éducation était importante. Qu'il fallait que son fils apprît à lire et à écrire. Pour mieux savoir peindre et atteindre à la "Triple perfection "- alliage de la peinture, de la calligraphie et de la poésie.
Dans les pays vraiment révolutionnaires, vraiment égalitaires, la hiérarchie saute toujours aux yeux.
Mais il apparaissait que des dactylos aux administrateurs, des secrétaires aux éditeurs politiques de littératures ruse (dont il faisait partie) et étrangère, peu se souciaient de lire, et encore moins de contrôler la production littéraire. Pour leur rendre justice : la production littéraire soviétique vacillait comme une flamme que l'on soumettait trop souvent au vide d'une cloche renversée.
La situation prit un tour politique : pourquoi un piéton devrait-il s'arrêter au rouge, sachant que le rouge est la couleur de la révolution ? Au contraire, ne devrait-il pas plutôt sauter de joie et, plein d'allant et de confiance dans le Grand Timonier, traverser d'un pas sûr ?
Parce que notre but est de bâtir la nouvelle Chine triomphante, quiconque éprouve de la nostalgie n'a pas tué le bourgeois en lui.
Il n'avait désormais de cesse de s'émerveiller devant la multiplicité des formes que prenait la beauté. Les hibiscus étaient en fleur. Les femmes aussi. La Révolution culturelle, d'ailleurs, n'y était pas pour rien. La coupe "ras les oreilles", si l'on veut, c'était un peu l'équivalent de l'introduction du pantalon chez la femme en Occident.
Li Fang, plus que jamais était heureuse. Si l'on définit le bonheur comme un état de satisfaction matérielle et de la gratification sociale. Si, le bonheur, c'est d'être un petit chien qu'on caresse, qu'on gâte, et qui sait rester à sa place