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La littérature n'a rien à voir avec la richesse du vocabulaire, sinon le plus grand des chefs-d'oeuvre serait le dictionnaire.
Paul Léautaud
Je n'est jamais eu de chance avec les femmes. Il est toujours arrivé un moment où leur bêtise a dépassée mon amour.
Une femme peut aimer à la folie, elle garde toujours du sens pratique. J'ai connu une femme si économe en toutes choses qu'en faisant l'amour elle regardait à sa jouissance.
Mais quand M. Alfred Mortier écrit Sylla, il ne me montre que de l'habileté. C'est un beau tour de force, mais non de la force.
On demandait dans un cercle ce qu'est au juste une femme convenable. L... fit cette réponse : Une femme qui ne convient pas.
Au-dessus du devoir, il y a le bonheur.
Il n'y a pas comme les femmes laides pour trouver les autres affreuses.
Le ressentiment est une grande consolation.
Chacun a son adorée, chacun la trouve la plus belle, chacun débite sa romance, chacun est persuadé d'avoir en elle un objet sans pareil pour le plaisir, chacun voit l'éternité dans son amour.
Il y a une jouissance dans les ruptures, si on ne se laisse pas prendre par la pitié.
Il n'est pas de sentences, de maximes, d'aphorismes, dont on ne puisse écrire la contre-partie.
C'est un charabia sans nomà force de vague, de fioriture et de mots prétentieux.
Dire qu'il faudra partir un jour, alors que tant de gens continueront à faire l'amour.
Avoir de l'esprit. Plaire aux femmes. Rien qui s'oppose davantage.
Il y a des gens qui savent se caser. Il est vrai que c'est tout ce qu'ils savent.
C'est un des comiques de l'amour qu'entre amants chacun s'imagine avoir dans l'autre un objet à plaisir unique au monde.
L'amour, c'est le physique, c'est l'attrait charnel, c'est le plaisir reçu et donné, c'est la jouissance réciproque, c'est la réunion de deux êtres faits l'un pour l'autre.
J'ai écrit un jour : Le mariage fait des cocus et le patriotisme des imbéciles. J'aurais pu ajouter, et je l'ajoute aujourd'hui, pour le patriotisme : et des coquins.
Ne conseiller personne, ne rien révéler, indiquer à personne. Pourquoi hâter et favoriser le développement d'autrui ?
L'amour n'a que faire des qualités morales.
Je repense à cette idée que j'avais en 1897, d'écrire moi- même une étude sur moi. On n'est pas beau après l'amour.
La forme n'est souvent qu'une mise en scène qui déforme.
Libéré. Il est remarquable que le même mot s'emploie pour les soldats et pour les forçats.
On se porte si bien, quand on aime.
Je viens encore de voir la mort de près, signe que l'on vieillit quand le nombre de nos morts augmente.
Les hommes aiment, les femmes se laissent aimer.
Les histoires d'amour et de rupture c'est comme les histoires de chasse : assommant.
Ci-gît Paul Léautaud - Plus connu : Maurice Boissard. - Quand on l'enterra : "C'est bien tôt !" - Dirent quelques-uns, mais à part - Beaucoup pensèrent : "C'est bien tard."
Etre grave dans sa jeunesse, cela se paie, souvent, par une nouvelle jeunesse dans l'âge mûr.
C'est une force que d'admirer rien.
Mon choix est fait et je le résumerai ici : j'aimerais mieux avoir été Chamfort que Baudelaire. Rien ici-bas n'a répondu à mon désir. Moi-même je me suis déçu.
Toutes les femmes écrivent. On ne trouve même plus de femme de ménage.
L'intelligence ? une question de chimie organique, rien de plus. On n'est pas plus responsable d'être intelligent que d'être bête. Il n'y a pas plus à être fier de l'un qu'à rougir de l'autre.
Il est plus difficile de rendre que de ne pas recevoir.
Le bien mal acquis profite toujours à quelqu'un.
Quand on est fou d'une femme, on a beau savoir ce qu'on devrait faire, on fait le contraire.
Notre tempérament, notre caractère, nos passions, sont nos maîtres. Nos actions, nos goûts, notre conduite, sont commandés par eux.