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Ah ! les oarystis ! les premières maîtresses ! L'or des cheveux, l'azur des yeux, la fleur des chairs, Et puis parmi l'odeur des corps jeunes et chers, La spontanéité craintive des caresses !
Paul Verlaine
Les belles, se pendant rêveuses à nos bras, Dirent alors des mots si spécieux, tout bas, Que notre âme, depuis ce temps, tremble et s'étonne.
Du houx à la feuille vernie Et du luisant buis je suis las, Et de la campagne infinie. Et de tout, fors de vous, hélas !
Les hauts talons luttaient avec les longues jupes, En sorte que, selon le terrain et le vent, Parfois luisaient des bas de jambes, trop souvent Interceptés ! - et nous aimions ce jeu de dupes.
Beautés mûres ou non, novices ou professes, - Et ne vivre plus qu'en vos fentes et vos raies.
Le pauvre ami ! Quelle verve drôle et quel drôle de corps : long comme une anguille, souple comme elle.
Ah ! qu'il est bon au retour, le foyer, Et qu'il est doux, le vieux lit de noyer, Quand on s'y couche, après un long voyage.
La chair, même la chair de la femme, proclame - Le cul, le vit, le torse et l'oeil du fier Puceau ; - Et c'est pourquoi, d'après le conseil à Rousseau - Il faut parfois poète, un peu "quitter la dame".
O la femme à l'amour câlin et réchauffant, - Douce, pensive et brune, et jamais étonnée, - Et qui parfois vous baise au front, comme un enfant.
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime, Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
Père, considérez le prix de votre enfant.
Les appas, mûrs mais durs qu'appète Ma fressure, quand tu es là Et, quand tu n'es pas là, ma tête !
La pédérastie est un cas bandable.
Toutes, oui, je vous aime, oui, femmes, je vous aime : -Excepté si par trop laides ou vieilles, dam !
Un vieux faune de terre cuite Rit au centre des boulingrins.
Nous proclamons à haute et intelligible voix que Mme Desbordes-Valmore est tout bonnement la seule femme de génie et de talent de ce siècle et de tous les siècles...
Dans ce café bondé d'imbéciles, nous deux - Seuls, nous représentions le soi-disant hideux - Vice d'être "pour homme" et sans qu'ils s'en doutassent - Nous encagnions ces cons avec leur air bonasse, - Leurs normales amours et leur morale en toc.
Je m'en soucie au point que, si tu veux, Tu peux t'aller faire lanlaire !
Il va rôdant comme un loup Et s'élance tout à coup Poussant un sombre hou-hou.
Les sanglots longs des violons de l'automne blessent mon coeur d'une langueur monotone.
Par instants je meurs la mort du pécheur Qui se sait damné s'il n'est confessé, Et, perdant l'espoir de nul confesseur, Se tord dans l'Enfer qu'il a devancé.
J'aime tes yeux pour leur liesse Et ton corps pour sa vénusté.
Nos repas sont charmants encore que modestes, - Grâce à ton art profond d'accommoder les restes.
Là-haut de grands nuages tors S'échevèlent avec furie.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore - Comme ceux des aimés que la Vie exila. - Son regard est pareil au regard des statues, - Et, pour sa voix lointaine, et calme, et grave, elle a - L'inflexion des voix chères qui se sont tues.
Et que le jersey pur et souple rampe au corps Que j'adore, et non plus de tels falbalas discords.
De la douceur, de la douceur, de la douceur !
Qu'importe ton passé, ma belle, Et qu'importe, parbleu ! Le mien : Je t'aime d'un amour fidèle Et tu ne m'as fait que du bien.
Non. Il fut gallican, ce siècle, et janséniste !
Même de jolies fautes de français, même d'adorables et rares, aussi bien, erreurs d'orthographe, mettaient un charme de plus dans ce courrier presque quotidien.
Alors le chevalier Malheur s'est rapproché, - Il a mis pied à terre et sa main m'a touché.
La vie humble aux travaux ennuyeux et faciles Est une oeuvre de choix qui veut beaucoup d'amour.
Je ne crois pas en Dieu, j'abjure et je renie Toute pensée, et quant à la vieille ironie, L'amour, je voudrais bien qu'on ne m'en parlât plus.
De la musique avant toute chose, Et pour cela préfère l'Impair Plus vague et plus soluble dans l'air, Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.
Je ne veux plus aimer que ma mère Marie.
Et toutes deux, avec des langueurs d'asphodèles, Tandis qu'au ciel montait la lune molle et ronde, Savouraient à longs traits l'émotion profonde Du soir et le bonheur triste des coeurs fidèles.
L'écartement des bras m'est cher, presque plus cher que l'écartement autre.
Fuis du plus loin la pointe assassine L'esprit cruel et le rire impur.
Vous connaissez tout cela, tout cela, et que je ne suis plus pauvre que personne, vous connaissez tout cela, tout cela mais ce que j'ai, mon Dieu, je vous le donne.
Pas un nuage, pas un souffle, rien qui plisse Ou ride cet Azur implacablement lisse Où le silence bout dans l'immobilité.
Donc, ce sera par un clair jour d'été ; Le grand soleil, complice de ma joie, Fera, parmi le satin et la soie, Plus belle encor votre chère beauté.
C'est l'extase langoureuse. C'est la fatigue amoureuse, C'est tous les frisons des bois Parmi l'étreinte des brises.
L'enfer, ce lieu Ne me parlant plus de Dieu ?
Plongé dans ce bonheur suprême De me dire encore et toujours, En dépit des mornes retours, Que je vous aime, que je t'aime !
Seins, fins régals des mains qu'ils gorgent de délices. - Seins lourds, puissants, un brin fiers et moqueurs, - Dandinés, balancés, et, se sentant forts et vainqueurs, - Vers nos prosternements comme regardant en coulisse.
Le ciel est, par-dessus le toit, - Si bleu, si calme ! - Un arbre, par-dessus le toit, - Berce sa palme !
Quelle est cette langueur - Qui pénètre mon coeur.
Les donneurs de sérénades - Et les belles écouteuses - Echangent des propos fades - Sous les ramures charmeuses.
Quant aux faiseurs de vers, ces vauriens, ces maroufles Ces fainéants barbus mal peignés, il les a Plus en horreur que son éternel coryza, Et le printemps en fleurs brille sur ses pantoufles.
Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête - Toute sonore encor de vos derniers baisers ; - Laissez-la s'apaiser de la bonne tempête, - Et que je dorme un peu puisque vous reposez.