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Et tout le reste est littérature.
Paul Verlaine
Qu'as-tu fait, ô toi que voilà - Pleurant sans cesse, - Dis, qu'as-tu fait, toi que voilà - De ta jeunesse ?
Aime-moi, Car, sans toi, Rien ne puis, Rien ne suis.
Ce qu'il nous faut à nous, c'est l'étude sans trêve, C'est l'effort inouï, le combat non pareil, C'est la nuit, l'âpre nuit du travail, d'où se lève Lentement, lentement, l'oeuvre, ainsi qu'un soleil !
Elle voulut aller sur les flots de la mer, Et comme un vent bénin soufflait une embellie, Nous nous prêtâmes tous à sa belle folie...
Prends l'éloquence et tords-lui son cou !
On est le Diable, on ne le devient point.
Ces souvenirs, va-t-il falloir les retuer ?
- Te souvient-il de notre extase ancienne ? - Pourquoi voulez-vous donc qu'il m'en souvienne ?
Voulant te fuir (fuir ses amours ! Mais un poète est si bête) J'ai pris, l'un de ces derniers jours La poudre d'escampette.
O ! Qui dira les torts de la rime.
Il faut que le coeur le plus triste cède A l'immense joie éparse dans l'air.
Ah ! les premières fleurs, qu'elles sont parfumées ! - Et qu'il bruit avec un murmure charmant - Le premier oui qui sort de lèvres bien-aimées !
O triste, triste était mon âme - A cause, à cause d'une femme.
Je commençai, comme je devais finir, avec du zèle et du succès dans l'intervalle, par être un cancre, mot affreux, sens large et plus clément que rébarbatif au fond, et les punitions ne me furent pas épargnées par l'excellent professeur.
La chair est sainte ! Il faut qu'on la vénère. C'est notre fille, enfants, et notre mère, Et c'est la fleur du jardin d'ici-bas ! Malheur à ceux qui ne l'adorent pas !
Même j'ai retrouvé debout la Velléda, Dont le plâtre s'écaille au bout de l'avenue, Grêle, parmi l'odeur fade du réséda.
Mortel, ange ET démon, autant dire Rimbaud...
Ecoutez la chanson bien douce - Qui ne pleure que pour vous plaire, - Elle est discrète, elle est légère : - Un frisson d'eau sur la mousse !
D'une liqueur, délice et gloire de l'esprit. Puis l'enfant se fait homme ou devient jeune fille. Et cependant que croît sa chair pleine de grâce Son âme se répand par-delà la famille Et cherche une âme soeur, une chair qu'il enlace.
Au calme clair de lune triste et beau - Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres - Et sangloter d'extase les jets d'eau - Les grands jets d'eau sveltes parmi les marbres.
Rien de plus cher que la chanson grise - Où l'Indécis au Précis se joint.
Il n'est pas bon d'aller troubler dans son sommeil La nature, ce dieu féroce et taciturne.
Nous avons tous trop souffert, anges et hommes, De ce conflit entre le Pire et le Mieux.
Fi de la sole normande, Fi de l'entrecôte au jus, Puisque tous ces jours-ci j'eus La satisfaction grande D'être végétarien.
Tu crois aux contes de fées, Aux jours néfastes, aux songes. Moi je ne crois qu'en tes mensonges.
Et vos seins, double mont d'orgueil et de luxure - Entre quels mon orgueil viril parfois se guinde - Pour s'y gonfler à l'aise et s'y frotter la hure : - Tel un sanglier ès vaux du Parnasse et du Pinde.
Tes yeux sont les plus beaux du monde Et de ton sein je suis avide.
L'espoir luit comme un brin de paille dans l'étable... - L'espoir luit comme un caillou dans un creux.
La plaine brille au loin et fume. Un oblique rayon venu Du soleil surgissant allume Le fleuve comme un sabre nu.
Oh ! l'absence ! le moins clément de tous les maux ! Se consoler avec des phrases et des mots, Puiser dans l'infini morose des pensées De quoi vous rafraîchir, espérances lassées, Et n'en rien remonter que de fade et d'amer !
Et vraiment, quand la mort viendra, que reste-t-il ?
Il est grave : il est maire et père de famille. - Son faux-col engloutit son oreille. Ses yeux - Dans un rêve sans fin flottent insoucieux, - Et le printemps en fleur sur ses pantoufles brille.
Pauvres gens ! l'Art n'est pas d'éparpiller son âme : - Est-elle en marbre, ou non, la Vénus de Milo ?
O le frêle et frais murmure !
Si ces hiers allaient manger nos beaux demains ?
Travaille, vieux soleil, pour le pain et le vin. - Nourris l'homme du lait de la terre et lui donne - L'honnête verre où rit un peu d'esprit divin. - Moissonneurs, vendangeurs, là-bas, votre heure est bonne.
Ah, quand refleuriront les roses de septembre !
Tu crois au marc de café, Aux présages, aux grands jeux : Moi je ne crois qu'en tes grands yeux.
J'ascende les trois marches de l'estrade.
Mignon, discret, doux petit chose - A peine ombré d'un or fluet, - T'ouvrant en une apothéose - A mon désir rauque et muet.
Qui peut, sans frémir, - Juger sur la terre ?
Oh ! La nuance seule fiance Le rêve au rêve et la flûte au cor !
Tournez, tournez, bons chevaux de bois, - Tournez cent tours, tournez mille tours, - Tournez souvent et tournez toujours, - Tournez, tournez au son des hautbois.
Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? L'automne - Faisait voler la grive à travers l'air atone, - Et le soleil dardait un rayon monotone - Sur le bois jaunissant où la bise détone.
Murs blancs, toit rouge, c'est l'Auberge fraîche au bord - Du grand chemin poudreux où le ciel brûle et saigne, - L'auberge gaie avec le Bonheur pour enseigne. - Vin bleu, pain tendre, et pas besoin de passeport.
Je ne crois qu'aux heures bleues Et rose que tu m'épanches Dans la volupté des nuits blanches !
Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là, - Simple et tranquille.
Et si profonde est ma foi Envers tout ce que je croi Que je ne vis plus que pour toi.
Bon chevalier masqué qui chevauche en silence, Le Malheur a percé mon vieux coeur de sa lance.