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C'est un tort d'exiger la vérité pour ensuite s'en plaindre.
Paule Saint-Onge
En fin de compte, on ne peut attendre le salut que de soi- même. Mais vaut-il la peine de se sauver ?
Le conditionnel est la plus jolie conjugaison du monde, et il va sans dire, la plus confortable.
Toute vie est sans doute un enchaînement d'erreurs à peu près inévitables.
A frotter, jour après jour, les barreaux de sa cage pour la rendre plus attrayante et à s'y cogner le nez le reste du temps, l'oiseau finit-il par en oublier sa chanson...
Accepter l'abnégation, chez ceux qu'on aime, est aussi difficile que de supporter leur égoïsme.
La déception de celui qui s'est cru une vocation de grand mystique et s'aperçoit finalement qu'il est déjà bien difficile d'être tout bonnement fidèle.
Le seul moyen de chasser un démon est parfois de lui céder.
La vérité, c'est que, face à certaines personnes, on ne peut se payer le luxe d'être soi-même. Au fond, qui suis-je ?
Accepter que l'être qui a été et sera encore pour soi un refuge et un bien devienne parfois une chaîne, peut-être est-ce l'unique moyen de rendre au couple une certaine grandeur ?
Enfance, seul âge de la vie où le bonheur puisse être un état.
Comme on devient horriblement raisonnable quand on y est contraint ! Aussi raisonnable que le nageur épuisé, repoussé d'une rive à l'autre à coups de triques et qui consent enfin à se laisser couler.
On fuit ceux à qui on a trop d'obligation.
Quelle fatalité terrible quand un homme rencontre, du vivant de sa femme, une autre femme avec qui il serait heureux de partager sa vie, si la première n'était pas là !
Il n'y a pas d'exemple de mariage réussi, quand, dans un couple, c'est la femme qui est la plus intelligente.
Peut-être n'y a-t-il que deux sortes d'hommes : les fidèles qui, à force de tyrannie, vous font porter leur fidélité comme une lourde chaîne et les légers qui, le temps d'une rencontre, vous enveloppent d'une illusoire chaleur, mais vous vous êtes à peine détournée que vous êtes sortie du champ de leurs pensées
Ne retenir, des parcelles de vérités entrevues, que celles qui vous aident à survivre, c'est peut-être, en fin de compte, la seule sagesse.
La plupart des gens ne font pas ce qu'ils veulent et les rares qui dérogent amènent des catastrophes.
Il est dur de mesurer ses propres limites, d'admettre que ce qu'on avait pris pour des sentiments d'exception n'était en fin de compte, que des amours ordinaires, avec leurs intermittences, leurs élans et leurs reprises.
La femme n'a, en somme, devant la millénaire inconscience de l'homme, qu'une alternative : la souffrance ou le durcissement.
Même chez les jaloux, l'instinct de conservation est tel qu'il leur fait préférer, en fin de compte, l'image de la réalité qu'on leur présente à celle qu'ils devinent et redoutent de voir confirmer.
L'hypocrisie peut être une forme presque héroïque de charité !
L'objet d'un amour est secondaire. Le plus important, le plus révélateur de la personnalité intime, c'est la façon d'aimer.
Quand on tient à ses souvenirs, on devrait fuir comme la peste les endroits où l'on a été heureux.
L'amour, il faut que ça se gagne et que chaque sacrifice accompli pour lui l'approfondît au lieu de l'amoindrir.
Tant que dure l'amour, la lucidité parle moins fort que l'indulgence.
Les êtres ne se rencontrent à peu près jamais, sauf quelques heures ici et là dans toute existence ; c'est ça le drame.
Un libertin habile à cacher ses fredaines fait moins souffrir qu'un honnête homme qui n'a pas la force de garder pour lui ses tentations.
Sous peine d'assurer le triomphe du chat, la souris torturée doit mimer l'indifférence. Ce sont là les raffinements de la vie civilisée.