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Votre visage est si doux - comme si vous aviez sans cesse conscience de ce qu'il nous faut mourir.
Peter Handke
Nous n'avons rien à vous raconter. Il n'y a pas de dialogues. Nous ne sommes pas en situation. Nous n'avons pas d'échanges avec vous.
En Amérique, il n'y a pas de chemins, il n'y a que des routes.
Quand une nation perd ses conteurs, elle perd ses enfants.
L'homme dont je rêve sera celui qui aime en moi la femme qui ne dépend plus de lui. -Et qu'aimerez-vous en lui ? - Cette sorte-là d'amour.
Une des pensées d'avenir de l'adolescent c'était de vivre plus tard avec un enfant. L'image d'une entente muette, de cours échanges de regards : on s'accroupissait, une chevelure, une raie irrégulière, on était près et loin en heureuse harmonie.
Ici dans le cadre prospère de propriétaires fonciers où la vie ne consiste qu'à imiter ce qu'on voit à la télévision.
Nous (les Américains) ne passons pas notre temps à vouloir être seul ; on devient méprisant quand on reste seul, on ne fait plus que se renifler soi-même et quand on n'a plus que soi-même comme interlocuteur, on s'arrête de parler dès le premier mot.
Je suis si seul que le soir avant de m'endormir, je ne trouve personne à qui penser, simplement parce que de toute la journée, je n'ai été en compagnie de personne. Et comment écrire, si on n'a personne à qui réfléchir ?
La liberté de vos rêves ne doit pas céder à la logique de la scène.
Il fut étonné par lui-même, proche du tressaillement depuis longtemps oublié.
... une voix qu'on distinguait au milieu de tout rassemblement, même quand elle ne parlait pas fort.
Dans ma mansarde je me mets moi aussi souvent à la lucarne rien que pour voir les nuages. Alors je sens que je vis encore.
Vous ne pensez rien. Vous ne pensez à rien. Nous pensons à votre place. Vous n'acceptez pas que nous pensions à votre place. Vous voulez rester objectifs. Vos pensées sont libres. Tout en le disant, nous nous glissons insidieusement dans vos pensées.
Même quand les phrases ont l'apparence d'une citation, elles ne doivent à aucun moment faire oublier qu'elles s'appliquent, pour moi du moins, à quelqu'un de particulier - et pour qu'elles me paraissent utilisables, il faut que l'idée centrale, forte et bien pesée, soit ce prétexte personnel, privé si l'on veut.
Nous (les Américains) avons été éduqués à toujours voir la nature avec un frisson moral. Sous chaque coup d'oeil sur un canon, il pourrait y avoir une phrase de la Constitution des Etats-Unis.
Il y en avait, il y a dix ans, de ces choses qui m'intimidaient ! La poésie concrète, Andy Warhol, et puis Marx et freud et le structuralisme - et les voici envolés..., et rien ne doit plus oppresser quiconque si ce n'est le poids du monde.
Etre seul produit la souffrance la plus glacée, la plus dégoûtante qui soit : on devient inconsistant.
Un sanglot ridicule dans les toilettes quand j'étais petit, quelqu'un qui se mouche, des yeux rouges et battus. Elle était ; elle fut ; elle ne fut rien.