Images
Ce qu'il y a de plus douloureux dans la dentisterie moderne, c'est la facture, toujours présentée sans anesthésie.
Philippe Bouvard
Sans doute me passionnerais-je davantage pour le sort des déshérités lointains si j'étais capable de mieux situer leurs pays sur la carte. Pas de tripe humanitaire sans fibre géographique.
En d'autres temps, on les appelait parasites ou fâcheux. Aujourd'hui, on les baptise ventilateurs parce qu'ils croient produire le vent de la mode alors qu'ils ne brassent que les flatulences de leur médiocrité.
Vingt ans, c'est l'âge où l'on peut encore adopter un autre comportement quand on s'aperçoit qu'on s'est trompé...
Titres : Dans la vie comme dans la presse, sont d'autant plus gros qu'ils annoncent peu de choses.
Les Coiffeurs, simples jardiniers du système pileux supérieur, sont devenus les phares d'un Etat-bigoudi soumis à la dictature du peigne et placé sous la souveraineté du séchoir.
La panacée civique contre l'abstention ne consiste sans doute pas à rendre le vote obligatoire puisque la mesure aboutirait à demander leur avis aux gens qui n'en ont pas.
J'aime tellement rire que, aux instants où je suis payé pour divertir les autres, je me trouve dans la situation du cafetier qui boit son fonds.
Les impôts ont été inventés pour que tout le monde n'ait pas envie de réussir.
Les promesses du bonheur éternel dans l'au-delà et de résurrection finale eussent sans doute été plus crédibles si le Créateur de toute chose avait dispensé les défunts de l'ultime épreuve de la décomposition corporelle.
Les règlements de comptes se multiplient tellement sur l'île de Beauté qu'on en arrive à se demander si on ne solutionnera pas le dossier corse comme on a résolu le problème du milieu marseillais : par autoextinction.
La modestie est, par définition, le seul sentiment qui cesse d'exister à l'instant où on commence à l'évoquer.
Les nains vieillissent moins vite que les géants car, quand ils consultent, ils ont toujours l'air de sortir de chez un pédiatre.
Le marbre est le plancher des vivants et le toit des morts.
La chronique constitue le bâton de maréchal d'une carrière journalistique qui, permettant de ne plus parler que de soi, éloigne les mauvaises fréquentations auxquelles on doit d'avoir pris du galon.
Les avions furtifs font désormais la guerre sans pilotes à bord. Encore un coup dur pour l'emploi.
Dommage que la culture consiste de plus en plus à s'en remettre à d'autres du soin de penser.
Les mondanités offrent l'occasion de parler alors qu'on n'a rien à dire avec des gens que rien n'oblige à rencontrer.
Souvenirs : Objets assez laids qu'on rapporte de voyages qu'on a l'intention d'oublier.
Si l'on ne manque pas de brodeurs d'infortunes, il y a pénurie de ravaudeurs de réputations.
Le fait qu'on se confesse de plus en plus à la radio et de moins en moins dans les églises semble indiquer que la publicité est plus précieuse que le pardon.
A partir du moment où le plaisir des autres nous fait plaisir, les bons sentiments deviennent suspects.
Délations, confessions impudiques, rumeurs en tous genres : on se demande pourquoi l'Etat entretient encore plusieurs polices et des renseignements généraux. Les braves gens suffisent à la tâche...
Présentation de l'addition au restaurant : moment où celui qui va payer se renfrogn, e tandis que ceux qui ne paieront pas regardent ailleurs.
À une jeune accouchée qui vous présente son nourrisson, ne dites pas : Il pèse combien, votre rôti ?
Le journaliste idéal sous tous les gouvernements : le rédacteur anonyme et respectueux du Journal officiel.
Quand le plafond baisse il vaut mieux habiter près d'une Bourse que d'un aéroport : les petits porteurs font moins de bruit que les gros.