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L'empereur s'était arrêté à Lyadi, à quatre lieues du champ de bataille ; la nuit venue, il apprend que Mortier, qu'il croit derrière lui, l'a dépassé.
Philippe-Paul de Ségur
L'empereur écoute encore ... chaque décharge le déchire, car il ne s'agissait plus pour lui de conquérir, mais de conserver.
Quand on a peur de la joie, il reste la douleur.
Il envisage aussitôt le mal et le remède : il s'arrête, fait volte-face, déploie ses divisions à droite du grand chemin, et contient dans la plaine les colonnes russes...
Qu'est-ce que la guerre ? un métier de barbares où tout l'art consiste à être le plus fort sur un point donné.
On ne concevait pas comment la tête de cette colonne pourrait traîner et soutenir dans une si longue route une aussi lourde masse d'équipages.
Il fit dépouiller les églises du Kremlin de tout ce qui pouvait servir de trophée à la grande armée.
Alors, s'exaltant pour exalter : Eh quoi ! c'est vous, ajoute-t-il, que cette pensée n'enflamme point ?
Il est seul maintenant. Parce que c'est ainsi. Parce que c'est cela, être humain. Seul parmi les hommes. Seul parmi des millions. Et qu'il n'y a de compagnonnage possible qu'une fois épousée cette solitude, une fois passé par son crible.
On vit une terre toute piétinée, nue, dévastée, tous les arbres coupés à quelques pieds du sol.
Là, au milieu des chefs rassemblés, entouré de leurs regards inquiets et qu'il suppose désapprobateurs, il semble vouloir les repousser.
On s'y défendit comme des vainqueurs se défendent, en attaquant.
Pressé d'échapper au sentiment intérieur qui l'oppresse, il semble vouloir s'étourdir en s'abandonnant à une joie expansive.
Il fallut qu'un Italien, le colonel Delfanti, s'élançât le premier ; alors les soldats s'ébranlèrent, et la foule suivit.
Le 23 octobre, à une heure et demie du matin, l'air avait été ébranlé par une effrayante explosion ; Mortier avait obéi, le Kremlin n'existait plus.
Il venait de se passer non loin de là une échauffourée sur laquelle Murat se taisait : notre avant-garde avait été culbutée.