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Ce qu'on fut, on peut le devenir moins.
Pierre Bergounioux
Qu'on le sache ou non, le veuille ou pas, on est foule, chacun.
Les gestes les plus décisifs ne paient pas forcément de mine.
Le gamin, je le vois nettement. Il accuse, au minimum, cinq ans, puisque ce qui précède est frappé d'amnésie et, au maximum, sept, parce que c'est cette année-là que grand-père nous a quittés. Or, sa longue silhouette maigre se dresse dans mon souvenir.
Il était cinq heures lorsque le téléphone a sonné. Je suis souvent levé à cette heure où la nuit règne encore mais, ce matin-là, je dormais et c'est en rêve que j'ai su que mon père était mort.
Un manant de l'Ancien Régime serait dépaysé s'il perçait jusqu'à nous le mur du temps. Mais son étonnement serait peu de chose à côté de celui dont nous serions frappés s'il nous était donné d'assister à la partie que les prochaines décennies vont jo
Les morts existent deux fois : dehors, avant, et ensuite, dedans. Peut-être même que leur existence seconde l'emporte en étendue et en vigueur sur la première.
A quoi je pense ? Mais à ce qui s'en va.
La vie comprend deux périodes distinctes d'inégale longueur : l'une qui s'apparente à l'éternité parce qu'on y voit ni mal ni fin, l'autre qu'on appelle la vie quand il s'avère qu'elle s'achemine vers la cessation.