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Où le péril égale, et passe le plaisir, - Il faut se faire force, et vaincre son désir.
Pierre Corneille
Toutes les dignités que tu m'as demandées, Je te les ai sur l'heure et sans peine accordées.
Et de quoi que nous flatte un désir amoureux, - Toute excuse est honteuse aux esprits généreux.
Je t'adopte pour fils, accepte-moi pour père.
Un oracle jamais ne se laisse comprendre ; - On l'entend d'autant moins que plus on croit l'entendre ; - Et, loin de s'assurer sur un pareil arrêt, - Qui n'y voit rien d'obscur doit croire que tout l'est.
Aimez pour être aimée, et montrez-lui vous-même, En l'aimant comme il faut, comme il faut qu'il vous aime ; Et si vous vous aimez, gagnez sur vous ce point, De vous donner entière, ou ne vous donnez point.
Mais je m'étonne fort de voir à l'abandon - Du prince Héraclius les droits avec le nom.
Un tas d'hommes perdus de dettes et de crimes.
Il s'est fait admirer tant qu'ont duré ses frères ; Mais comme il s'est vu seul contre trois adversaires, Près d'être enfermé d'eux, sa fuite l'a sauvé.
Jamais étoile, lune, aurore, ni soleil, - Ne virent abaisser sa paupière (du dragon) au sommeil.
Cinna, tu t'en souviens, et veux m'assassiner.
Le trop de confiance attire le danger.
Et qu'enfin la clémence est la plus belle marque - Qui fasse à l'univers connaître un vrai monarque.
(Elle) lui gagnerait le coeur d'un prince libéral, - Et de tous ses trésors l'abandon général.
Pour la cause de Dieu s'offrir en sacrifice, - C'est courir à la vie, et non au supplice.
Rodrigue : - Qui l'eût cru ! - Chimène : - Qui l'eût dit ?
Un peu d'abaissement suffit pour une reine.
Un prince dans un livre apprend mal son devoir.
L'amour dont la vertu n'est point le fondement se détruit de soi-même, et passe en un moment.
Qui pardonne aisément invite à l'offense ; - Punissons l'assassin, proscrivons les complices. - Mais quoi ? toujours du sang, et toujours des supplices ! - Ma cruauté se lasse, et ne peut s'arrêter ; - Je veux me faire craindre, et ne fais qu'irriter.
Et le moindre moment d'un bonheur souhaité Vaut mieux qu'une si froide et vaine éternité.
Je choisis un époux avec des yeux de mère.
Je ne veux point de rois qui sachent obéir.
Conserver un rival dont vous êtes jaloux, c'est un trait de vertu qui n'appartient qu'à vous...
O combien d'actions, combien d'exploits célèbres Sont demeurés sans gloire au milieu des ténèbres, Où chacun, seul témoin des grands coups qu'il donnait, Ne pouvait discerner où le sort inclinait !
... quiconque prend se vend.
Plus l'offenseur est cher, et plus grande est l'offense.
Qui marche assurément n'a point peur de tomber : Dieu fait part, au besoin, de sa force infinie. Qui craint de le nier, dans son âme le nie : il croit le pouvoir faire, et doute de sa foi.
Cependant à Pompée élevez des autels : Rendez-lui les honneurs qu'on rend aux immortels ; Par un prompt sacrifice expiez tous vos crimes ; Et surtout pensez bien au choix de vos victimes.
L'obéissance est un métier bien rude.
Sur mes pareils, Néarque, un bel oeil est bien fort.
Apaisez donc sa crainte, et calmez la douleur dont son âme est atteinte. Elle revient.
On a peine à haïr ce qu'on a bien aimé. Et le feu mal éteint est bientôt rallumé.
Pour moi ! Mon ennemi ! L'objet de ma colère ! L'auteur de mes malheurs ! L'assassin de mon père !
Je satisfais ensemble et peuple et courtisans Et mes vers en tous lieux sont mes seuls partisans ; Par leur seule beauté ma plume est estimée : Je ne dois qu'à moi seul toute ma renommée.
Un véritable roi n'est ni mari ni père.
Je me défendrai mal : l'innocence étonnée - Ne peut s'imaginer qu'elle soit soupçonnée.
L'homme est changeant, et souvent il s'emporte avec empressement vers ce qu'il veut avoir.
Il est si naturel d'estimer ce qu'on aime Qu'on voudrait que partout on l'estimât de même.
Etant riche, on est tout.
Tombe sur moi le ciel, pourvu que je me venge !
Le peuple ici vous aime, et hait ces coeurs infâmes ; Et c'est être bien fort que régner sur tant d'âmes. Mais votre frère Attale adresse ici ses pas.
Je verrai leur amour, j'éprouverai sa force, sans flatter leurs desirs, sans leur jeter d'amorce ; et s'il est assez fort pour me servir d'appui, je le ferai régner, mais en régnant sur lui.
Pleurez, pleurez, mes yeux et fondez-vous en eau ! - La moitié de ma vie a mis l'autre au tombeau.
Le temps est un grand maître, il règle bien des choses.
Je l'ai vu cette nuit, ce malheureux Sévère, la vengeance à la main, l'oeil ardent de colère...
Leur abord fut bien prompt, leur fuite encor plus prompte.
J'en accepte l'augure, et j'ose l'espérer : ainsi toujours les dieux vous daignent inspirer !
Qui se vainc une fois peut se vaincre toujours.
Je cherche le silence et la nuit pour pleurer.