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Nérine : - Votre pays vous hait, votre époux est sans foi : - Dans un si grand revers que vous reste-t-il ? - Médée : - Moi, - Moi, dis-je, et c'est assez.
Pierre Corneille
Je ne le vois que trop, Photin et ses pareils - Vous ont empoisonné de leurs lâches conseils : - Ces âmes que le ciel ne forma que de boue...
On garde sans remords ce qu'on acquiert sans crimes.
J'ai souhaité l'empire et j'y suis parvenu.
Je deviendrais suspect à parler davantage.
Ma plus douce espérance est de perdre l'espoir.
Un homme un peu content et qui s'en fait accroire - Se voyant méprisé, rabat bien de sa gloire, - Et surpris qu'il en est en telle occasion, - Toute sa vanité tourne en confusion.
Qui ne peut rien prétendre a droit d'abandonner.
Souvent qui tarde trop se laisse prévenir.
Que l'amour aisément penche à la jalousie ! - Qu'on croit tôt ce qu'on craint en ces perplexités, - Où les moindres soupçons passent pour vérités !
Nous donnons bien souvent de divers noms aux choses : Des épines pour moi, vous les nommez des roses.
Si le ciel en naissant ne m'a fait grand seigneur, il m'a fait le coeur ferme et sensible à l'honneur, et je suis homme à rendre un jour ce qu'on me prête.
Il est tard, après tout, de m'en vouloir dédire. Aujourd'hui l'on s'assemble, aujourd'hui l'on conspire ; l'heure, le lieu, le bras se choisit aujourd'hui ; et c'est à faire enfin à mourir après lui.
Le jeu, ne vaut pas la chandelle.
Il est nécessaire que chaque acte laisse une attente de quelque chose qui se doive faire dans celui qui le suit.
Seigneur, dans sa cour même, et hors de l'Arménie, la vertu trouve appui contre la tyrannie.
Ainsi de notre espoir la fortune se joue : - Tout s'élève ou s'abaisse au branle de sa roue. - Et son ordre inégal, qui régit l'univers, - Au milieu du bonheur a ses plus grands revers.
Rodrigue, as-tu du coeur ?
S'attacher au combat contre un autre soi-même Attaquer un parti qui prend pour défenseur Le frère d'une femme et l'amant d'une soeur.
Quand on craint d'être injuste, on a toujours à craindre ; - Et qui veut tout pouvoir doit oser tout enfreindre, - Fuir comme un déshonneur la vertu qui le perd, - Et voler sans scrupule au crime qui le sert.
Et dans les plus bas rangs les noms les plus abjects - Ont voulu s'ennoblir par de si hauts projets.
Je vous aime - Beaucoup moins que mon Dieu, mais bien plus que moi-même.
Mon désespoir à tous m'abandonnoit en proie, et lorsque d'Alidor je me vis outrager, je fis armes de tout afin de me venger.
Il est beau de périr pour éviter un crime : Quand on meurt pour sa gloire on revit dans l'estime ; Et triompher ainsi du plus rigoureux sort, C'est s'immortaliser par une illustre mort.
Le mal passé en comparaison du présent n'était encore que sucre.
L'amour seul horizon est faiblesse, comédie ou soif de souffrir.
Quoi ? vous vous arrêtez aux songes d'une femme ?
Qu'aisément un esprit qui se laisse flatter s'imagine un bonheur qu'il pense mériter !
Qui se venge à demi court lui-même à sa peine : - Il faut ou condamner ou couronner sa haine.
Seigneur, de vos bontés il faut que je l'obtienne ; - Elle a trop de vertus pour n'être pas chrétienne.
Vous êtes généreux ; soyez-le jusqu'au bout.
Pratiquez vos conseils ou n'en donnez pas.
Rome, si tu te plains que c'est là te trahir, - Fais-toi des ennemis que je puisse haïr.
Qui se venge en secret, en secret en fait gloire.
On entreprend assez, mais aucun n'exécute ; il est des assassins, mais il n'est plus de Brute : enfin, s'il faut attendre un semblable revers, il est beau de mourir maître de l'univers.
Le pire des Etats, c'est l'Etat populaire.
Quand une femme a le don de se taire, Elle a des qualités au-dessus du vulgaire.
La vertu la plus ferme évite les hasards.
Je crains ce que je cherche, et je ne connais pas - De plus grand heur pour moi que d'y perdre mes pas.
Souvent je ne sais quoi qu'on ne peut exprimer - Nous surprend, nous emporte, et nous force d'aimer - Et souvent, sans raison, les objets de nos flammes - Frappent nos yeux ensemble et saisissent nos âmes.
Je suis maître de moi comme de l'univers : - Je le suis, je veux l'être.
L'empire est quelque chose, et l'Empereur n'est rien.
On retire souvent le bras pour mieux frapper. - Qui veut que je la trompe a droit de me tromper.
Je sais ce qu'à mon coeur coûtera votre vue, - Mais qui cherche à mourir doit chercher ce qui tue.
La conquête est pénible, et la perte facile.
Que je meure au combat, ou meure de tristesse, - Je rendrai mon sang pur comme je l'ai reçu.
Loin de vous il n'est rien qu'avec plaisir je voie, - Tout me devient fâcheux, tout s'oppose à ma joie : - Un chagrin invincible accable tous mes sens.
On est toujours trop prêt quand on a du courage.
Et ma tête abattue ébranlerait la vôtre.
A force d'être juste, on est souvent coupable.