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J'aime à faire l'amour, j'aime à parler aux femmes A mettre par écrit mes amoureuses flammes.
Pierre de Ronsard
Mais toujours le plaisir de douleur s'accompagne.
Quand tu verras tant de farceurs aux villes, Sauteurs, bouffons, bateleurs inutiles, Qui vont plongeant le peuple en volupté.
Vous serez au foyer une vieille accroupie Regrettant mon amour et votre fier dédain Vivez si m'en croyez n'attendez à demain, Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie.
Songes qui, sans tromper par une vanité, - Dessous un voile obscur montrent la vérité.
On ne meurt point, on change seulement - De forme en autre, et ce changer s'appelle - Mort, quand on prend une forme nouvelle...
Un roi sans la vertu porte le sceptre en vain.
Les bons ouvriers le commence par le milieu, et savent si bien joindre le commencement au milieu, et le milieu à la fin, que de telles pièces rapportées font un corps entier et parfait.
Comme un qui prend une coupe, - Seul honneur de son trésor ? - Et de rang verse à sa troupe - Du vin qui rit dedans l'or.
La jeunesse des Dieux aux hommes n'est donnee - Pour gouspiller sa fleur, ainsi qu'on void fanir - La rose par le chauld, ainsi mal gouvernee - La jeunesse s'enfuit sans jamais revenir.
Le jour tant soit il court vaut mieux que la nuitée.
Donc, si vous me croyez mignonne, - Tandis que vostre age fleuronne - En sa plus verte nouveauté, - Cueillez cueillez vostre jeunesse : - Comme à ceste fleure la vieillesse - Fera ternir vostre beauté.
A toute heure, en tous lieux ensemble nous irons, Et dessous même loge ensemble dormirons.
Las ! Voyez comme en peu d'espace, Mignonne, elle a dessus la place, Las ! las ! ses beautez laissé cheoir.
L'entendement humain, tant soit-il admirable, Du moindre fait de Dieu sans grâce n'est capable.
J'aime fort les jardins qui sentent le sauvage, - J'aime le flot de l'eau qui gazouille au rivage.
J'ai gravé sur le tronc nos noms et nos amours, Qui croîtront à l'envi de l'écorce nouvelle.
Tel fleurit aujourd'hui qui demain flétrira, - Tel flétrit aujourd'hui qui demain fleurira.
Je veux lire en trois jours l'Iliade d'Homère...
Ce qui a été, et cela qui doit être, De ce qui est passé doit recevoir son être ; Le fait sera défait, et puis sera refait, Et puis, étant refait, se verra redéfait.
Je m'épris en Anjou d'une belle Marie Que j'aimai plus que moi, que mon coeur, que ma vie !
Malheureux qui se fie en un enfant qui vole, - Qui a l'esprit soudain, les effets inconstants, - Qui moissonne nos fleurs avant nostre printans, - Qui nous paist de créance et d'un songe frivole.
Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain ; Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie.
Devant les yeus nuict et jour me revient Le saint portrait de l'angélique face, Soit que j'escrive, ou sit que j'entrelasse Mes vers au luth, tousjours il m'en souvient.
Je suis des tiens, il faut que je t'enseigne Place à loger : va-t'en où pend l'enseigne Du Chevalier, le logis y est bon.
Votre oeil me fait un été dans mon âme.
Comme on voit sur la branche, au mois de Mai, la rose En sa belle jeunesse, en sa première fleur, Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur, Quand l'Aube de ses pleurs au point du jour l'arrose.
L'amoureux qui attend se vieillit en un jour.
Rien çà-bas qui ne soit par naturel devoir, Esclave de labeur : non seulement nous hommes, Qui vrais enfants de peine et de misère sommes, Mais le Soleil, la Lune et les Astres des Cieux Font avecques travail leur tour laborieux.
Cueillez, cueillez votre jeunesse : Comme à cette fleur, la vieillesse fera ternir votre beauté.
D'un gosier masche-laurier J'oy crier Dans Lycofron ma Cassandre, Qui prophetize aux Troyens Les moyens Qui les reduiront en cendre.
La Poésie n'était au premier âge qu'une Théologie allégorique, pour faire entrer au cerveau des hommes grossiers par fables plaisantes et colorées les secrets qu'ils ne pouvaient comprendre.
Si j'étais nain, j'aurais toute chose à souhait, J'aurais soixante sols par jour et davantage, J'aurais faveur du Roy, caresse, et bon visage, Bien en point, bien vêtu, bien gras, et bien refait.
Par le plaisir faut tromper le trépas.
L'avenir appartient à celui qui le mérite.
Il faut connaître aussi le vice revêtu D'un habit vertueux, qui d'autant plus offense, Qu'il se montre honorable, et a belle apparence.
Je n'avais pas quinze ans que les monts et les bois - Et les eaux me plaisaient plus que la cour des rois.
Belle fin fait qui meurt en bien aimant.
Ce sont les seuls interprètes des vrais Dieux que les poètes.
Un Prométhée en passion je suis, Et pour aimer perdant toute puissance, Ne pouvant rien je fais ce que je puis.
Courage amis ! c'est maintenant qu'il faut, Vous dont le sang est généreux et chaud, Accompagner cette belle entreprise.
Marie, qui voudrait votre beau nom tourner, Il trouverait Aimer
Passant, j'ay dit, suy ta fortune - Ne trouble mon repos, je dors.
Les Hymnes sont des Grecs invention première Callimaque beaucoup leur donna de lumière, De splendeur, d'ornement.
Adieu, chênes, couronne aux vaillants citoyens, Arbre de Jupiter, germes dodonéens, Qui premiers aux humains donnâtes à repaître...
Pigeons, qui vous baisez d'un baiser savoureux, - Tourtres qui lamentez d'un éternel veuvage, - Rossignols ramagers qui d'un plaisant langage - Nuit et jour rechantez vos versets amoureux.
La parole, Ronsard, est la seule magie, - L'Ame par la parole est conduite et régie, ... - Car toujours la parole est maîtresse du coeur.
La matière demeure et la forme se perd.
La Loi ne sert de rien, quand la Vertu nous garde.
Ecoute bûcheron, arrête un peu le bras ! Ce ne sont pas des bois que tu jettes à bas ; Ne vois-tu pas le sang, lequel dégoûte à force, Des Nymphes qui vivaient dessous la dure écorce.