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La maison d'arrêt porte bien son nom. Ici, hormis les trafics en tout genres, toute la vie s'arrête, ou à peu près.
Pierre Lemaitre
Ce qui est difficile ce n'est pas d'être chômeur, c'est de continuer à vivre dans une société fondée sur l'économie du travail. Où que vous tourniez les yeux, il n'est question que de ce qui vous manque.
J'adore Internet. Tout s'y trouve. Quoi que vous cherchiez de moche, c'est le seul endroit au monde où vous êtes certain de le trouver. Le Net doit ressembler à l'inconscient des sociétés occidentales.
Toute histoire doit trouver sa fin, c'est dans l'ordre de la vie. Même tragique, même insupportable, même dérisoire, il faut une fin à tout.
Faire mine de s'interroger n'est qu'une manière de recouvrir une décision discutable d'un semblant de rationalité.
Plus on espère la paix, moins on donne de crédit aux nouvelles qui l'annoncent, manière de conjurer le mauvais sort.
Dans la vie, il y a toujours quelques instants de vérité. Rares, c'est sûr.
Quand l'armistice devint enfin une perspective raisonnable, l'espoir d'en sortir vivant commença à tarauder les plus pessimistes.
Somme toute, une guerre mondiale, ça n'était jamais qu'une tentative de meurtre généralisée à un continent.
On imagine souvent que les puissants sont grands, on est surpris de les trouver normaux.
Il n'y a peut-être rien de plus pénible dans l'existence que les gens faciles à vivre.
A la guerre, on veut des morts franches, héroïques et définitives, c'est pour cette raison que les blessés, on les supporte, mais qu'au fond, on ne les aime pas.
Elle les avait démasqués de loin, les petits ambitieux qui la trouvait banale vue de face, mais très jolie vue de dot.
Alors, quand vous croisiez un clébard sautillant comme une danseuse et tenant dans sa gueule un cubitus de poilu, votre sang ne faisait qu'un tour. Vous aviez envie de comprendre.
La vie nous rattrape toujours, rien à faire, on ne s'échappe pas, jamais.
Les chefs veulent gagner le plus de terrain possible, histoire de se présenter en position de force à la table des négociations.
Le pays tout entier était saisi d'une fureur commémorative en faveur des morts, proportionnelle à sa répulsion vis-à-vis des survivants.
En fait, ce sont souvent les événements qui décident pour nous. D'où la nécessité de calculer. D'anticiper.
Albert gesticule en tous sens. Ses poumons se remplissent de moins en moins, ça siffle quand il force. Il se met à tousser, il serre le ventre. Plus d'air.
M. Pericourt n'avait pas insisté, bataille perdue d'avance. Il s'était contenté, prudent, d'imposer des limites. Chez les bourgeois cela s'appelle un contrat de mariage.
Les choses les plus attendues arrivent souvent par surprise.
La vie d'Albert tient à peu de chose : il ne sera pas fusillé parce que, ce mois-ci, ce n'est pas à la mode.
Malgré son agacement, M. Péricourt avait vis à vis de Labourdin des bontés d'agriculteur. Expliquez-moi ça, lui disait-il parfois avec cette patience qu'on ne prodigue qu'aux vaches et aux imbéciles.
Le net est un immense supermarché tenu par des assassins. On y trouve tout, armes, drogues, filles, enfants, absolument tout. Ce n'est qu'une question de patience et de moyens.
La rumeur est une sauce fragile, elle prend ou elle ne prend pas.
La seule critique définitive est la création.
Il le constatait depuis sa démobilisation : pour vivre tranquille, mieux valait remiser dans le tiroir ses galons de vainqueur.