Citations de Pierre Reverdy

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Le rêve est un tunnel qui passe sous la réalité. C'est un égout d'eau claire, mais c'est un égout.

Le meilleur argument que les femmes puissent invoquer en leur faveur, c'est qu'on ne peut pas s'en passer.

Quand tu rencontres la douceur, sois prudent, n'en abuse pas, prends garde de ne pas démasquer la violence.

A quelque chose, bonheur aussi est bon.

Il y a des auteurs qui écrivent avec de la lumière, d'autres avec du sang, avec de la lave, avec du feu, avec de la terre, avec de la boue, avec de la poudre de diamant et ceux qui écrivent avec de l'encre. Les malheureux, avec de l'encre simplement.

Les yeux sont les miroirs du corps, ils en disent beaucoup plus long sur l'état de nos viscères que sur celui de notre âme ou de notre esprit.

Le merveilleux n'est pas ici ou là, il est en face, toujours en face. Inutile de regarder ailleurs, ni plus haut ni plus bas.

L'éthique, c'est l'esthétique du dedans.

Il ne faut pas oublier que religieux n'est pas plus synonyme de saint que soldat ne l'est de héros.

L'esprit a créé le temps et il le trouve long. Comme il n'a pas créé la vie, il la trouve toujours un peu courte.

Le contemplatif est celui pour qui l'envers vaut plus que l'endroit.

Le fini ne se distingue de l'infini que par l'imperfection.

Il n'y a qu'une chose qui se démode : la mode, et c'est la mode qui emporte le succès.

On est orgueilleux par nature, modeste par nécessité.

Vieillir, c'est aussi savoir combien de choses peut emporter le vent.

Il est remarquable que ce soit dans les périodes où la société donne à l'individu le moins de garanties et d'avantages qu'elle lui demande le plus de sacrifices et d'efforts.

La société, ce n'est pas l'Etat. L'Etat n'est que le gérant d'une société anonyme qu'il a pris l'engagement de servir, mais qu'il ne se charge, en réalité, que d'exploiter.

C'est l'orgueil qui fait dire non, et la faiblesse oui. La modestie peut également dire les deux sans passion.

Si les glaces de verre sont flatteuses pour toi, supprime-les. Ne te regarde pas en dehors mais en dedans, il y a là un sombre miroir sans complaisance.

Pour ceux qui le servent, l'art est un but ; pour ceux qui s'en servent il n'est qu'un moyen.

La main de Dieu nous paraît souvent rude parce qu'il traite ses amis débiles avec un gant de crin.

La mauvaise conscience, c'est pour les hommes ; les femmes l'ont presque toujours bonne, quand elles en ont.

Rares ceux qui, dans leur vie et dans leur art, savent rejoindre le tact et la mesure en passant par la démesure.

L'art c'est l'effort constant de ceux qui veillent à fixer dans le temps la saveur de la vie.

Que resterait-il de l'histoire du monde, si l'on n'admettait que l'erreur fait partie de la réalité ?

J'ai tellement besoin de temps pour ne rien faire, qu'il ne m'en reste plus assez pour travailler.

Aucune liberté formelle ne pourra jamais remplacer ce qui est l'âme même de la poésie.

La caresse est le produit d'un long polissage de la bestialité.

Mais au fond, il n'y a pas d'amis, il n'y a que des complices. Et quand la complicité cesse, l'amitié s'évanouit.

La réalité, elle serait très bonne et très simple, si l'homme ne s'était pas mis en tête de vouloir expliquer ce qu'elle est.

Il n'est de supportable que ce et ceux qu'on n'est pas obligé de supporter.

On appelle défauts ce qui, chez les gens, nous déplaît, et qualités ce qui nous flatte.

On ne peut plus dormir tranquille quand on a une fois ouvert les yeux.

Mais je porte caché au plus haut des entrailles - A la place ou la foudre a frappé trop souvent - Un coeur ou chaque mot a laissé son entaille - Et d'où ma vie s'égoutte au moindre mouvement.

Les civilisations sont les fards de l'humanité.

Aimer, c'est permettre d'abuser.

Plus les rapports des deux réalités rapprochées seront lointains et justes, plus l'image sera forte.

La poésie est à la vie ce qu'est le feu au bois. Elle en émane et la transforme.

La vie est une chose grave. Il faut gravir.

Le style, bon ou mauvais, je parle de ce qui caractérise un écrivain, ce n'est pas le premier jet, mais l'état où il laisse la chose écrite, celui auquel il n'éprouve plus le besoin de rien changer.

La liberté ne se conquiert jamais au détriment de celle des autres. Etre libre, c'est dominer. Dans le dernier cas, la liberté n'est acquise qu'au détriment de soi.

Le monde est ma prison - Si je suis loin de ce que j'aime.

Le poète pense en pièces détachées, idées séparées, images formées par contiguïté ; le prosateur s'exprime en développant une succession d'idées qui sont déjà en lui et qui restent logiquement liées.

Un bon poème sort tout fait.

A partir d'un certain âge les artistes ont beaucoup plus besoin d'admirateurs que d'amis.

Le grand, le vrai, le profond hypocrite est celui qui a su cacher à tous qu'il l'est et qui sait agir de franchise absolue avec lui-même. Celui qui commet des hypocrisies sans s'en rendre compte n'est pas un hypocrite, c'est un naïf.

Le présent est fait de déformations du passé et d'ébauches imprécises de l'avenir. Et quoi qu'on fasse, le présent n'est jamais qu'une vaste et bruyante fabrique du passé.

On croyait qu'il était à la tête d'une immense fortune - on ne se doutait pas qu'il était à ses pieds.

Le moi est haïssable. Aimer le prochain comme soi-même, c'est tout dire.

La moquerie est la fiente de l'esprit critique.

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Philippe Boucher Carl Reysz Neil Postman Jean-Luc Lagarce Jean Le Pelletier Arnaud Desjardins John Harbison Patricia Cornwell Alain Boudet Colette Godard Andrée Ferretti Lucien Tendret