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Si on ne peut avoir la réalité, un rêve vaut tout autant.
Ray Bradbury
Mars est un rêve romantique. Je suis sûr que les hommes vont mettre le pied sur la planète rouge. Pour moi, ce n'est qu'un premier pas. Après, le chemin des étoiles s'ouvrira à eux. Le seul danger est le déracinement.
C'est ce que l'homme a de merveilleux ; il ne se laisse jamais gagner par le découragement ou le dégoût au point de renoncer à se remettre au travail, car il sait très bien que c'est important et que ça en vaut vraiment la peine.
Le milieu familial peut défaire beaucoup de ce qu'on essaie de faire à l'école.
On se demande le pourquoi d'un tas de choses et on finit par se rendre très malheureux, à force.
La différence entre l'homme qui ne fait que tondre le gazon et un vrai jardinier réside dans le toucher, disait-il. L'homme qui tond pourrait tout aussi bien n'avoir jamais existé ; le jardinier, lui, existera toute sa vie dans son oeuvre.
Donnez à un bonhomme quelques vers à réciter et il se prend pour le roi de la Création.
Ma grand-mère a farci des dindes, des crabes et des choux. Elle a nettoyé des murs, des plafonds et les fesses des petits garçons. Elle a posé du papier peint, réparé des bicyclettes et des horloges, et a pansé mille et une blessures.
Pour tout ce qui existe, il est une saison. Oui. Un temps pour détruire et un temps pour construire. C'est cela. Un temps pour garder le silence et un temps pour élever la voix.
Si nous oublions à quel point la grande nature sauvage est proche de nous dans la nuit, elle viendra un jour nous emporter, car nous aurons oublié à quel point elle peut être terrible et bien réelle.
Il y a plus d'une façon de brûler un livre. Et le monde est plein de personnes se précipitant pour le faire, une allumette à la main.
On doit tous être pareils. Nous ne naissons pas libres et égaux, comme le proclame la Constitution, on nous rend égaux. Chaque homme doit être l'image de l'autre, comme ça tout le monde est content.
- Nous n'abîmerons pas Mars, c'est un monde trop vaste et trop avantageux. - Vous croyez ? Nous autres les Terriens avons le don d'abîmer les belles et grandes choses.
Fahrenheit 451 : température à laquelle le papier s'enflamme et se consume.
Il faut sans cesse se jeter du haut d'une falaise et se fabriquer des ailes durant la chute.
La science-fiction est la littérature la plus importante de l'histoire parce qu'elle est l'histoire des idées, l'histoire de nos civilisations naissantes.
La science n'est pas plus qu'une tentative d'explication d'un miracle inexplicable et l'art une interprétation de ce miracle.
Je suis en train d'être ironique. N'interrompez pas un homme en pleine ironie, ce n'est pas poli.
Puis, au vingtième siècle, on passe en accéléré. Livres raccourcis. Condensés, Digests. Abrégés. Tout est réduit au gag, à la chute.
Le mariage faisait les êtres vieux et routiniers avant l'âge.
De la maternelle à l'université et retour à la maternelle. Vous avez là le parcours intellectuel des cinq derniers siècles ou à peu près.
Peu importe ce que tu fais, disait-il, tant que tu changes une chose en une autre, différente de ce qu'elle était avant que tu la touches, une chose qui te ressemble une fois que tu en as fini avec elle.
Une présence ancienne ne sent-elle pas toujours l'arrivée d'une nouvelle ?
Mais voilà ce que l'homme a de merveilleux. Il n'est jamais découragé, dégoûté au point de tout abandonner, car il connaît très bien l'importance et la grandeur de la tâche.
Tout homme qui croit pouvoir berner le gouvernement et nous est un fou.
Mais un jour la Terre sera comme Mars aujourd'hui. Ca nous calmera. C'est une leçon de choses sur la civilisation.
Il doit y avoir quelque chose dans les livres, des choses que nous ne pouvons pas imaginer, pour amener une femme à rester dans une maison en flammes oui, il doit y avoir quelque chose.
La religion s'insère entre les fissures du mur de la technologie tel du lierre. Quel que soit l'état de la science, la question de la naissance de l'univers se posera toujours.
Les livres n'étaient qu'un des nombreux types de réceptacles destinés à conserver ce que nous avions peur d'oublier.
Les souvenirs sont comme des porcs-épics. Qu'ils aillent au diable ! Gare aux souvenirs ! Ils te rendront malheureux. Ils t'empêcheront de travailler. Ils te feront pleurer.
Et les musées, y êtes vous jamais allé ? Rien que de l'abstrait. C'est tout ce qu'il y a aujourd'hui. Mon oncle dit que c'était différent autrefois. Jadis, il y avait des tableaux qui exprimaient des choses ou même représentaient des gens.
Vis comme si tu devais mourir dans dix secondes. Regarde le monde. Il est mille fois plus extraordinaire que tous les rêves qu'on peut fabriquer en série dans les usines.
Il faisait partie de nous et, à sa mort, toutes ces choses sont mortes avec lui et il n'y avait plus personne pour prendre sa place.
Tout ce qui sort un peu de l'ordinaire est détestable pour l'Américain moyen.
Les bons écrivains touchent souvent la vie du doigt. Les médiocres ne font que l'éffleurer. Les mauvais la violent et l'abandonnent aux mouches.
Je bazarde les enfants à l'école neuf jours sur dix. Je n'ai à les supporter que trois jours par mois à la maison ce n'est pas la mer à boire. On les fourre dans le salon et on appuie sur le bouton.
On ne peut dire à quel moment précis naît l'amitié. Si l'on remplit d'eau une embarcation goutte à goutte, il en vient une dernière qui la fait chavirer ; ainsi quand les marques d'affections se succèdent, il en vient une dernière qui submerge le coeur.
On ne peut dire à quel moment précis naît l'amitié. Si l'on remplit un récipient goutte à goutte, il finit par y en avoir une qui le fait déborder ; ainsi, lorsque se succèdent les gentillesses, il finit par y en avoir une qui fait déborder le coeur.
Pour les Américains, c'est toujours resté un domaine à part. L'art est une ânerie qu'on relègue dans le galetas de l'idiot de la famille, une purge qu'on absorbe le dimanche, par petites doses, plus ou moins assaisonnée de religion.
La science n'est rien de plus que l'exploration d'un miracle que nous n'arrivons pas à expliquer, et l'art l'interprétation de ce miracle.
C'est un chouette boulot. Le lundi brûle Millay, le mercredi Whiteman, le vendredi Faulkner, réduis-les en cendres, et puis brûle les cendres. C'est notre slogan officiel.
Nous n'avons pas besoin qu'on nous laisse tranquilles. Nous avons besoin de vrais tourments de temps en temps. Ca fait combien de temps que tu ne t'es pas vraiment tourmentée ? Pour quelque chose d'important, quelque chose d'authentique ?
Il n'y a pas besoin de brûler des livres pour détruire une culture. Juste de faire en sorte que les gens arrêtent de les lire.
Derrière chaque livre il y a un homme.
Quand il est mort, je me suis aperçu que ce n'était pas lui que je pleurais, mais les choses qu'il faisait. J'ai pleuré parce qu'il ne les referait jamais.
Le bonheur, c'est ça l'important. S'amuser, il n'y a que ça qui compte. Et pourtant je suis là à me répéter : Je ne suis pas heureux, je ne suis pas heureux.
Après tout, on vit à l'époque du kleenex. On fait avec les gens comme avec les mouchoirs, on froisse après usage, on jette, on en prend un autre, on se mouche, on froisse, on jette.
On vit dans l'immédiat, seul le travail compte, le plaisir c'est pour après.
Chaque homme doit être l'image de l'autre, comme ça, tout le monde est content ; plus de montagnes pour les intimider, leur donner un point de comparaison. Conclusion : un livre est un fusil chargé dans la maison d'à côté. Brûlons-le. Déchargeons l'arme.
Vraiment, la connaissance est une bonne chose. Ne pas savoir ou refuser de savoir est mauvais, ou du moins amoral. On ne peut pas agir si on ne sait pas.