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Rien n'est impossible à la mauvaise volonté de l'homme.
René Barjavel
L'atome est Dieu. L'infiniment petit et l'infiniment grand se pénètrent et se confondent. La dimension est une erreur, à l'image de l'homme, et à son usage. L'homme est moyen, l'homme est médiocre, mais il habite l'infini et l'infini l'habite.
Les douces courbes innombrables qui font d'un corps de femme, pour l'homme qui en est amoureux, un paysage qu'il n'en finit pas de découvrir et que chaque mouvement rend nouveau comme au jour de la création.
La pitié peut être indifférente ou même accompagner la haine. La compassion réclame une sorte d'amour.
Ses paupières sont gonflées, le blanc de ses yeux est strié de rouge. Il ne peut plus dormir, il ne peut plus pleurer, il ne peut pas oublier, c'est impossible...
Le naturel est miraculeux.
Les amants inventent leur propre vocabulaire, mais il n'a de signification que pour eux.
Il ne suffit pas d'être en vie, il faut être vivant. C'est à dire savoir à chaque instant qu'on est au coeur d'un prodige et être en contact, en harmonie avec lui.
Le mieux est de faire de son mieux... Quand viendra le moment de ne plus rien faire je serai heureux d'être arrivé au bout de ma tâche...
En psychothérapie on préfère le choc qui nettoie au mensonge qui empoisonne.
Comment puis-je croire ce que je ne comprends pas ?
L'amour des premières années de la vie est peut-être plus important que tout. Il vous donne une foi dans le bonheur que l'on garde sans doute toujours.
- C'est diabolique, murmura Hono. - Laissez donc le diable tranquille, dit M. Gé, l'homme suffit...
Eût-elle vécu milles années, elle n'avait plus rien de semblable à connaître.
Rien ne justifie la souffrance des innocents. Le Tout n'est pas assez pour payer un agneau égorgé.
Pourquoi tuer ? - Pour survivre. - Et pourquoi survivre ? Pour tuer ?
L'amour, tel que nous le voyons trop répandu, accapare, s'approprie. Son vocabulaire le dit bien : Je te veux Je te prends Tu es à moi. Alors que l'amour tel que je le conçois est un don...
Quelle merveilleuse harmonie règne dans l'univers. Bien que pris dans le détail ça fasse un fameux merdier.
Comme la mort, la guerre est un phénomène biologique.
Le monde est infini non seulement dans toutes les directions de l'espace, mais aussi dans ses vérités.
Toutes les religions du monde nous racontent, à des détails près, la même histoire, comme si l'humanité toute entière avait bénéficié, à un moment de son existence, de la même connaissance et des mêmes certitudes.
Tout le monde n'est pas capable d'être heureux. Il y a des couples qui, simplement, ne sont pas malheureux. Il y a ceux qui sont heureux et ceux qui sont très heureux. Pour ceux-là, le mot bonheur ne suffit pas.
Ils riaient, pleinement heureux de se retrouver. Ils n'étaient jamais restés assez longtemps sans se revoir pour que la belle intimité de leur enfance se voilât de gêne quand la vie les réunissait de nouveau.
Tes devins sont des ânes, dit Merlin. Mais ce n'est pas leur faute s'ils se sont trompés, un âne ne sait que braire.
L'inutile et le superflu sont plus indispensables à l'homme que le nécessaire. Le chant du merle est inutile, la rose est superflue. Le travail est nécessaire...
(François) entreprit de fabriquer un alambic. Il nettoya une petite bombonne ..., la débarrassa de sa robe d'osier, perça le bouchon, y adapta un tuyau...
Ce qui, justement, fait le prix, la qualité de la vie humaine, c'est sa brièveté.
L'acharnement du malheur eut raison de l'acharnement du courage.
Les routes vers Dieu sont perdues. Dieu n'est plus accessible qu'aux aventuriers.
La mer, quand elle vous en veut, elle sait bien vous trouver, même si vous êtes pas embarqué.
Il y avait lui et elle, tout le reste n'était rien.
En parlant du pétrole : ... du jus de cadavres.
Mais si le Diable parle parfois, Dieu se tait, toujours. Il faut trouver les réponses seul.
Pour moi, rien n'est plus beau qu'un couple épanoui. L'homme et la femme qui réussissent ce prodige créent, ensemble, un troisième être qui dépasse chacun d'entre eux et qui les relie à l'harmonie du monde.
Dieu n'est pas bon non plus. Il suffit de jeter un coup d'oeil sur le monde pour se rendre à l'évidence. C'est la contradiction entre cette évidence et le bon Dieu vanté par des propagandistes puérils qui multiplie les incroyants.
Tout homme plongé dans l'obscurité écarquille les paupières comme si de plus de ténèbres absorbées pouvait naître la lumière.
La "réalité" matérielle n'était qu'un théâtre infini d'illusions, mais la beauté de ces illusions était réelle.
Le destin demande qu'on le force.
L'adorer ou le haïr est pareillement infantile.
Reste toi-même, aime ton métier. Tâche d'y réussir brillamment. Mais n'en éprouve aucune vanité. Une seule chose compte, une seule chose est belle : l'effort
Une seule chose compte, une seule chose est belle : l'effort.
Curieuse entreprise, d'écrire des souvenirs. On tire sur le fil, et on ne sait pas ce qui va en sortir. Comme ces illusionnistes qui extraient de leur bouche, suspendus en guirlande, une fleur, une lame de rasoir, une ampoule allumée, un petit lapin...
Les hommes croient choisir leur femme : c'est toujours la femme qui harponne. Mais sa décision n'est pas libre non plus. Elle est le résultat des rencontres, des humeurs, du milieu. On se marie par hasard. Il y a des hasards heureux.
Même devant un adversaire il n'y a pas d'humiliation à s'excuser quand c'est justifié. Se rendre compte qu'on a eu tort, c'est s'éclairer sur soi-même, et le reconnaître devant autrui c'est faire preuve de qualité.
Les hommes rêvent, se fabriquent des mondes idéaux et des dieux. Les femmes assurent la solidité et la continuité du réel.
Ce qui s'apprend sans peine ne vaut rien et ne demeure pas. Tu dois devenir ce que tu as l'ambition d'être en faisant transpirer ton corps et ton esprit.
On se sait jamais rien. Sauf ce qui est sans importance.
Comment auraient-ils pu savoir qu'ils commettaient une erreur tragique, que s'ils avaient choisi, au contraire, de commencer par l'homme tout aurait été différent ?
Les adversaires de la peine de mort guillotineraient volontiers les partisans de la peine de mort.
Nous savons au moins déjà une chose, c'est que l'homme est merveilleux, et que les hommes sont pitoyables.