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La raison est la seule chose qui nous rend hommes.
René Descartes
L'aveugle est le mieux placé pour faire de la géométrie.
L'envie est une tristesse mêlée de haine, la pitié une tristesse mêlée d'amour.
L'amour est incomparablement meilleur que la haine, elle ne saurait être trop grande ; joignant à nous de vrais biens, elle nous perfectionne d'autant.
Je crains plus la réputation que je ne la désire, estimant qu'elle diminue toujours en quelque façon la liberté et le loisir de ceux qui l'acquièrent.
Je ne suis pas de ceux qui estiment que les larmes et la tristesse n'appartiennent qu'aux femmes, et que, pour paraître homme de coeur, on se doive contraindre à montrer toujours un visage tranquille.
Je mettais entre les excès toutes les promesses par lesquelles on retranche quelque chose de sa liberté.
L'évidence et la certitude de l'intuition ne sont pas seulement requises pour les simples énonciations, mais aussi pour toute espèce de démarche discursive.
On connaîtra bien qu'il est malaisé, en ne travaillant que sur les ouvrages d'autrui, de faire des choses fort accomplies.
Il n'y a certes aucune affinité ni aucun rapport, au moins que je puisse comprendre, entre cette émotion de l'estomac et le désir de manger.
Au lieu que c'est une vertu d'avoir pitié des moindres afflictions qu'ont les autres, c'est une espèce de lâcheté de s'affliger pour les nôtres propres.
La vénération est un mélange d'admiration et de crainte.
Par le nom de pensée, je comprends tout ce qui est tellement en nous, que nous en sommes immédiatement connaissants. Ainsi toutes les opérations de la volonté, de l'entendement, de l'imagination et des sens, sont des pensées.
Ainsi les plus généreux ont coutume d'être les plus humbles.
Le désir est une passion qui regarde l'avenir.
Il y a beaucoup plus de sûreté et plus d'honneur en la résistance qu'en la fuite.
Ce qui est ordinairement le plus envié, c'est la gloire.
On peut dire qu'il y a plus d'analogie ou de rapport entre les couleurs et les sons qu'entre les choses corporelles et Dieu.
Ainsi souvent lorsqu'on dort, et même quelquefois étant éveillé, on imagine si fortement certaines choses qu'on pense les voir devant soi ou les sentir en son corps, bien qu'elles n'y soient aucunement.
Si nous comptons les moments, les jours, les années, nous finirons par compléter la somme des siècles.
L'admiration est une subite surprise de l'âme, qui fait qu'elle se porte à considérer avec attention les objets qui lui semblent rares et extraordinaires.
Que la liberté de notre volonté se connaît sans preuve, par la seule expérience que nous avons.
C'est proprement ne valoir rien que de n'être utile à personne.
Il est certain que le nombre infini des figures suffit à exprimer toutes les différences des choses sensibles.
Si un homme vaut plus, lui seul, que tout le reste de sa ville, il n'aurait pas raison de se vouloir perdre pour la sauver.
La joie est une agréable émotion de l'âme, en laquelle consiste la jouissance qu'elle a du bien que les impressions du cerveau lui représentent comme sien.
La technique nous rend comme maîtres et possesseurs de la nature.
La maxime que j'ai le plus observée en toute la conduite de ma vie a été de suivre seulement le grand chemin, et de croire que la principale finesse est de ne vouloir point du tout user de finesse.
La tristesse est causée par le mal présent ; la tristesse du bien passé est le regret.
Lorsqu'on emploie trop de temps à voyager, on devient enfin étranger en son pays.
On ne peut se passer d'une méthode pour se mettre en quête de la vérité des choses.
Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée : car chacun pense en être si bien pourvu, que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose, n'ont point coutume d'en désirer plus qu'ils en ont.
Sur un seul point, la puissance de Dieu est en défaut : il ne peut faire que ce qui est arrivé ne soit pas arrivé.
Souvent une fausse joie vaut mieux qu'une tristesse dont la cause est vraie.
Mais qu'est-ce donc que je suis ? Une chose qui pense. Qu'est-ce qu'une chose qui pense ?
Pour atteindre la vérité, il faut une fois dans la vie se défaire de toutes les opinions qu'on a reçues, et reconstruire de nouveau tout le système de ses connaissances.
Le corps d'un homme vivant diffère autant de celui d'un homme mort que fait une montre ou autre automate (c'est-à-dire autre machine qui se meut de soi-même).
J'ai en quelque façon premièrement en moi la notion de l'infini, que du fini, c'est-à-dire de Dieu, que de moi-même.
Ce qu'on nomme communément envie est un vice qui consiste en une perversité de nature qui fait que certaines gens se fâchent du bien qu'ils voient arriver aux autres hommes.
J'appelle absolu tout ce qui contient en soi la nature pure et simple que l'on cherche.
L'homme est une chose imparfaite qui tend sans cesse à quelque chose de meilleur et de plus grand qu'elle-même.
Il y a toujours plus de sûreté en la défense qu'en la fuite.
C'est proprement avoir les yeux fermés, sans tâcher jamais de les ouvrir, que de vivre sans philosopher.
La Théologie enseigne à gagner le Ciel ; La Philosophie donne moyen de parler vraisemblablement de toutes choses, et de se faire admirer des moyens savants.
L'homme n'a de connaissance des choses naturelles que par les moyens de la correspondance avec ce qui tombe sous les sens.
Il n'y a rien qui soit entièrement en notre pouvoir sinon nos pensées.
Je demeurais tout le jour seul, enfermé dans un poêle, où j'avais tout loisir de m'entretenir de mes pensées.
La joie et le désir produisent l'espérance, comme le désir et la tristesse engendrent la crainte : ces deux passions s'accompagnent tristesse due à la même cause, qui a d'abord produit la joie.
Le remords de conscience est une tristesse causée par le doute que nous avons sur la bonté de notre action.
Les passions sont toutes bonnes de leur nature et nous n'avons rien à éviter que leurs mauvais usages ou leurs excès.
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