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J'ai si longtemps respiré l'air des forêts, l'air vibrant de neige, je me suis si souvent mêlée aux Blancheurs vastes et désertes, que mon âme est un peu l'âme des louves fuyantes.
Renée Vivien
Mon Amour, ma Maîtresse, ma Douceur parfaite je t'envoie mon coeur dans un baiser. Ah ! ta divine dernière lettre ! Je pense à toi avec tant de ferveur douloureuse !
Ecrivez-moi encore, encore... Je bois vos paroles comme si je les aspirais sur vos lèvres.
Je défends mon bonheur, comme on fait des trésors, Contre les regards durs et les bruits du dehors.
Mon existence est comme un voyage accompli. C'est le calme, c'est le refuge, c'est l'oubli.
Je crus pendant une seconde qu'elle était devenue folle, elle aussi. Et je hurlai de joie, semblable à un Indien qui se venge. Elle ne se troubla point. Elle était habituée à mon humeur fantasque. Elle me méprisait trop pour me craindre.
Je tâchai de retrouver au fond de ma mémoire, plus épuisée qu'une coupe vide, quelques mots de prière... Et des pensées libidineuses vinrent me tourmenter, pareilles à de rouges diablotins.
Dans mon âme a fleuri le miracle des roses. Pour le mettre à l'abri, tenons les portes closes.
Pleurons avec la voix des femmes malheureuses - Sur la jeunesse morte et sur l'amour qui fuit - Malgré les bras tendus des tristes amoureuses.
Voici descendre enfin sur nous la belle nuit Si douce à qui se meurt, à qui se désespère,
J'ai reçu le cher anneau avec une immense joie. Et le doux symbole de ces coeurs unis m'a rendue heureuse infiniment. Je me sens chaque jour plus fervemment éprise. Vous êtes en moi, vous êtes autour de moi, vous êtes devenue ma pensée même.
De si loin, mon désir te cherchera. Et tu sauras que, par la pensée, je te possède à nouveau. Jamais tu ne fus plus belle ni plus adorable que pendant ces derniers jours si parfaitement beaux.
Je suis reconnaissante à la vie de m'avoir accordé un si beau bonheur, un rêve si extraordinaire. Car jamais un poète ne vécut un songe plus adorable : jamais aucun poète n'aura une aussi merveilleuse maîtresse. Je t'adore.
Toute la poésie cachée qui était en moi s'est réveillée, dans la chaude lumière de ce radieux paysage, je sentais une émotion inconnue m'agiter, c'était le papillon de l'âme qui s'éveillait au fond de sa chrysalide et qui sentait palpiter ses ailes.
Je comprends mieux, en les frôlant, les choses belles, Je partage leur vie intense en les touchant. C'est alors que je sais ce qu'elles ont en elles De noble, de très doux et de pareil au chant.
Je possède, en mes doigts subtils, le sens du monde, Car le toucher pénètre ainsi que fait la voix, L'harmonie et le songe et la douleur profonde Frémissent longuement sur le bout de mes doigts.
Je suis l'être qui domine et qui protège. Je t'aime d'un amour impérieux et doux. Je t'aime comme un amant et comme une soeur.