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Est-ce une loi inéluctable que chacun passe à côté de son bonheur et s'évertue à le mendier ailleurs ?
Rex Desmarchais
L'absence grandit l'être aimé, le pare de qualités que souvent il n'a pas, estompe les défauts qu'il a.
Les fiancés voient des qualités dans leurs défauts réciproques. Ce privilège ne dure pas. La vie conjugale ne permet plus des erreurs de jugement. Nul mariage ne résiste à l'intimité.
La femme n'a pas réussi à conserver le monopole du péché de curiosité.
Il faut, dans l'oeuvre de chair, que les deux partenaires divaguent ensemble. Sinon, l'un mesure le ridicule de l'autre et en garde la plus méprisante mémoire.
Nous avons affaire à des hommes. Nous serions naïfs d'espérer uniquement de l'intelligence et du dévouement. C'était fatal que nous rencontrions aussi l'abjection, la sottise.
Plus nous éprouvons d'amour pour quelqu'un, plus nous souhaitons lui manifester nos qualités et lui cacher nos défauts.
L'homme s'enorgueillit des analyses subtiles de son intelligence, mais la femme possède un instrument moins logique et plus aigu qui scrute davantage l'avenir : l'intuition...
Rien n'est plus irritable que l'indépendance de l'adolescent. Si on froisse en lui ce droit qu'il vient de se découvrir avec ravissement, il se rebiffe et fait par révolte le contraire de qu'on lui commande.
Un chef, c'est la colonne vertébrale d'une nation.
Chacun veut tenter sa propre expérience ; chacun la tente à ses dépens. Les leçons d'une génération ne servent jamais à la suivante.
Chaque personne, si misérable, si démunie qu'elle soit, apporte quelque chose que nulle autre ne saurait offrir.
L'imagination, c'est la forme suprême de l'intelligence. C'est elle qui vivifie la faculté d'analyse et la faculté de synthèse. Ceux qui en sont dépourvus se contentent d'être des érudits ou des gens d'esprit.
La littérature n'est-elle jamais autre chose qu'un refuge contre l'angoisse ?
L'épuisement physique a ce don de nous anéantir, de nous plonger dans une ivresse où se brouillent toutes les notions.
La personne que nous aimons sans être aimé voit dans nos générosités une dépendance de plus qu'elle contracte envers nous et rien ne lui répugne davantage que de sentir se multiplier les liens la joignant à qui elle n'aime pas.
Nos révoltes, nos haines, nos blasphèmes souvent sont-ils autre chose que la forme exaspérée de l'amour ?
Le tragique de la vie, c'est que nous ne savons guère tirer parti des instants favorables.
On ne tire de soi la vie et la beauté qu'au détriment de sa chair...
Les bonheurs dont nous avons perdu l'espérance sont, sans doute, les meilleurs à recevoir, ceux qui nous émeuvent le plus profondément.
Personne n'est jamais maître du génie ; certains cerveaux en subissent les manifestations mais le talent obéit à une culture, à une discipline. Il se maîtrise. Le talent perfectionne. Le génie consume.
Briser une femme, c'est encore la meilleure façon de l'attirer à soi.
Seule la douleur qu'on ressent et qui nous affole explique parfois celle que l'on cause.
On prétend que l'ambition exclut l'amour. Les deux peuvent cohabiter, l'une se logeant au cerveau, l'autre au coeur.
La raison est bien simple qui fait qu'un être que nous aimons sans en être aimé nous fuit, mais elle est si cruelle que nous nous épuisons à en inventer d'autres, plus consolantes.
Il faut de l'héroïsme pour remplir le rôle mesquin que chaque jour nous propose.
Peut-être sommes-nous solidaires de ceux qui nous aiment ? L'admiration qu'ils ont pour nous grandit. Qu'on les déprécie, nous sommes dépréciés un peu.
Croissant, le désir laisse foisonner les illusions ; accompli, il les fauche.
Baiser. Que de misères n'oublions-nous pas dans ces secondes de vertiges ! Et le châtiment, au sortit de ces enlacements, c'est le retour à la lucidité, le reflux du passé qui revient, de l'avenir qui se dessine.