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Les historiens sont les éteignoirs de l'esprit. Ils réduisent la guerre de Troie à une querelle de marchands...
Roger Judrin
Ignorez-vous que, dans le dernier voyage, il n'y a pas de voyageur ?
Lorsque Dieu veut instruire de leur néant les idolâtres d'eux-mêmes, il se contente d'éterniser les adieux qu'ils disent à leur moi.
La sincérité est trop facile pour que la vérité ne soit pas difficile.
Les morts ne seraient à plaindre que s'ils assistaient à leur enterrement.
La foi... une aveugle qui donne des yeux à l'espérance.
Le public pense tout seul ce qu'on lui dicte.
La mort est si peu notre affaire, que personne ne s'enterre sois-même.
On ferme les yeux d'un mort, afin de ne plus voir qu'ils ne nous voient plus.
Le corps habite l'âme et il la mortifie.
Dans les jeunes étreintes on a peur de donner la vie ; dans les dernières, on redoute de donner la sienne.
Ce qui me gâte la plupart des livres, c'est qu'au lieu d'être faits pour le salut de l'auteur, ils saluent le public.
Il ne suffit pas que de bons sentiments soient faux pour que de mauvais sentiments soient vrais.
Nous serons ce que nous étions avant d'avoir été.
La précision des équivoques est l'un des charmes du style.
Venant de soi, on peut venir de loin.
Les écrivains sont des ours de société. Ils goûtent la solitude sur un théâtre.
On s'aperçoit de ce qu'on cherchait après qu'on a trouvé ce qu'on ne cherchait pas.
La difficulté d'écrire en prose vient de la facilité qu'a M. Jourdain pour en faire.
La vieillesse nous paraîtrait naturelle, si l'âme n'était que l'idée du corps.
Que d'écrivains ne sont immortels qu'avant leur mort !
Le sage fait son deuil de sa mort.
La soudaineté du dernier voyage nous épargne le poids des valises.
Le livre d'une vie est d'autant plus noir que les pages en sont blanches.
On ne se prépare pas plus à la mort qu'on ne s'était préparé à vivre.
Je t'aime, c'est-à-dire que j'aime en toi la différence qui nous empêche d'être différents.