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si les humains ont un point commun, c'est d'inventer des mondes fictifs et de parvenir à y vivre, plutôt que dans le réel.
Roger-Pol Droit
Qui sait peu, ignore aussi très peu.
Les mots jamais ne vont parfaitement ? Ils sont approximatifs, glissants, suspects, déchus ? Eh bien, multiplions-les !
Le barbare n'est pas un étranger qui parle une autre langue, la sienne, mais l'étranger qui parle ma langue et qui l'écorche.
Aimer et vivre ne sont pas deux verbes distincts, ni deux états du corps différents, juste une seule et même intensité d'existence.
La consigne d'euphorie permanente et universelle me paraît terrifiante.
Percevoir l'esprit de chacune des religions est plus important que de dresser la liste des fêtes ou des règles alimentaires.
Un trait fondamental de la modernité : les barbares sont au-dedans. Le dehors est devenu interne.
Le sage, qui parvient à vivre selon la raison, a vaincu le tyran ou le fauve, qui était en loi-même.
Devenir attentif aux pièges des mots est une précaution philosophique de base.
Les philosophes sont chargés de veiller aux grands partages entre vrai et faux, être et néant, juste et injuste, même et autre.
La littérature est prostitution.
Les cultures sont devenues des sujets d'affrontement, outils d'affirmation collective et de quête d'identité.
L'amour est cette énigme qui inverse tout, c'est l'inverse du doute, de l'ignorance, de la raison.
N'importe quel voyage fait que les choses changent : matières, fonctions, emplacements, manières d'être.
Faire de la philosophie, ce n'est pas simplement penser, avoir des idées. C'est commencer à observer ses propres idées, un peu comme si on les regardait du dehors, comme si on voulait faire le ménage dans sa tête.
L'Amitié se noue ailleurs, en dehors, dans un espace qui ne se soucie ni des années, ni des mois, ni des jours.
L'histoire des sociétés modernes, c'est l'emprise progressive de l'heure exacte sur les vies humaines.
L'âme ? Ce n'est qu'un nom pour notre ignorance.
Méfiez-vous des philosophes faciles à lire.
On vit comme on pense, on vit petitement si l'on pense petitement, on vit librement si on pense librement.
Je suis convaincu que la philosophie n'existe au contraire que dans le détail, les singularités infimes, les tout petits faits.
L'éternité n'est pas ce qui dure pour toujours, mais bien plutôt ce qui demeure hors de la durée.
La vie privée l'a emporté sur la vie publique, l'être a remplacé le faire.
On vit petitement si l'on pense petitement. On vit librement si l'on pense librement. La pensée n'est jamais sans conséquence sur notre existence, personnelle ou collective.
Les philosophes devraient laisser l'amour tranquille, dans le fond, ils n'y comprennent pas grand-chose, parce qu'il n'y a en lui, somptueusement, rien à comprendre !
Nous avons peut-être une leçon à entendre de la présence muette et immobile des objets.