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Le suicide est l'ultime courage et la bravoure sublime des lâches.
Romain Guilleaumes
A en croire chaque homme, sa réussite se doit au mérite et son échec au destin. Le sort des autres, par contre, s'explique par la chance ou par l'incompétence.
Au grand dégoût de la jeunesse cruelle, la vie marque les corps de ses traces et cicatrices.
L'humanité ne désigne pas l'ensemble des hommes, mais l'infime part de survivance des élites passées. L'essentiel des humains ne naît que pour mourir, sans rien marquer, sans rien laisser, sans participer au devenir commun.
Aimer vraiment est le propre des âmes pures et des mémoires défaillantes.
Pour vaincre l'élitisme, il faut nourrir le peuple de connaissance. Jamais, hélas, le nombre n'a réellement eu faim ou soif de celle-ci. Et, quand on le force, il vomit ou défèque mais n'assimile rien.
Sans liberté, l'humain commun s'astreint au travail sous la contrainte ; libre, il choisit le même esclavage contre de l'argent.
L'angélisme voudrait punir le crime et compatir aux maux du criminel. C'est confondre cause et conséquence. Sans criminel, pas de crime !
L'amour exclusif et possessif, lorsqu'il réunit deux caractères semblables, réalise l'idéal amoureux qui oblitère le reste du monde.
Nous envions nos supérieurs et nous méprisons nos inférieurs. En cela, oui, nous sommes tous égaux.
La religion ? Une cagots phonie.
Si nous aimons tant parler à nos morts, n'est-ce pas que nous leur reconnaissons l'indicible mérite d'ignorer la contradiction ?
La souffrance naît de la connaissance car on ne peut souffrir de ce que l'on ignore. Vouloir l'élévation des humbles par l'instruction est la plus perverse expression du sadisme.
Tolérance rime avec complaisance dès qu'on éprouve quelque sympathie secrète pour des vices qu'il y aurait lieu de condamner.
Servir est la vocation de la religion. Servir Dieu ou les hommes, parfois ; servir les religieux, souvent.
La tolérance du vice est une vertu de la décadence.
Un peuple qui ne vise qu'à se divertir, voilà le blanc-seing des gouvernants.
L'on peut croire en la justice et se défier des juges, comme l'on peut croire en Dieu et se défier du clergé. La croyance en devient-elle stérile ou vaine pour autant ?
La démocratie, c'est le droit fondamental de dire tout ce que l'on pense... à condition que cela ne heurte pas la volonté du législateur !
Il n'est pas de bien aussi précieux que le sourire de ceux qu'on aime.
La démocratisation a ceci de fabuleux qu'elle place tout et n'importe quoi à la portée de tous. Désormais, règnent le prêt-à-porter, le prêt-à-consommer et le prêt-à-penser.
Selon la loi du pendule, la recherche de l'équilibre réclame que tout excès soit naturellement compensé par son contraire. La liberté débridée génère l'ostracisme et le fascisme.
Jamais pensée n'est vérité, elle n'est au mieux que solide conviction.
Toute dictature brûle d'abord les livres, car un peuple qui ne lit pas est servile. La force ne s'impose pas toujours pour y parvenir : regardez nos "démocraties"...
A présent que je n'ai plus rien à me dire, que ma compagnie me lasse, il serait sain que je songe à me quitter.
Vice chez l'homme est nature chez l'animal ; la quête du plaisir réduit le premier à l'état du second.
Celui qui cherche dans le livre de quoi servir son intérêt, et non de quoi s'interroger, est étranger à l'intelligence.
En politique, il y a intérêt à ce que l'ennemi soit fort et fasse peur pour que la masse des neutres prenne notre parti.
Rien n'est plus proche du merveilleux que la sensation d'aimer.
Le verbe clair n'est pas entendu, car imaginé compris sans effort. La compréhension résulte de la réflexion.
La bonne foi est un lieu commode pour y précipiter les fautes de l'ignorance.
La richesse crée les amitiés ; la pauvreté compte les amis.
Apprendre à se contenter de ce qu'il a est le premier instinct du loser.
La flamme qu'allume en moi le sourire d'une jolie femme m'illumine au lieu de me consumer.
L'ambition économique et sociale trahit une sérieuse maladie ophtalmologique. Comment expliquer autrement que l'on puisse voir grandes de viles bassesses humaines telles que l'argent, les apparats et la possession ?
Génocide : crime contre l'humanité ; humanité : crime contre la création. Qui nous jugera ?
L'amour se nourrit de tout pour bouleverser des vies jusque là bien ordonnées : d'un sourire, d'un regard, d'un effleurement, d'une pensée commune.
Fille de l'assurance, l'audace est mère de quelques échecs et de toutes les réussites.
Les voyages n'enrichissent plus que l'industrie du tourisme.
Le pacifiste par principe est un vaincu par nature.
Alors que nous n'avons pas de considération pour les vies terrestres autres qu'humaines, que dissimule notre quête de vies extraterrestres ?
Qu'est-ce le bonheur, sinon aimer la vie tout en aimant ceux qui nous aiment ?
Plus qu'un sens à la vie, il importe de trouver une justification à l'existence de chacun. A commencer par soi-même.
Au fond de lui-même, chacun abhorre la démocratie qui fait trop de cas de ceux qui ne pensent pas comme lui. Tous les hommes sont des dictateurs en puissance, très peu en ont l'étoffe.
Dans toute séparation, il y a la promesse d'une jouissance : celle d'être à nouveau à soi, exclusivement !
L'amitié est la communauté des secrets.
Subsister est le vivre des insoumis.
L'orgueilleux préfère n'être rien que pas grand chose.
Le roman est le genre littéraire idéal. Il permet de dire ce que l'on pense... sans avoir à le défendre.
Une brillante réussite sociale suppose l'abdication de la vertu.