Images
Voilà une quinzaine de jours que, malgré l'anémiant séjour au foyer, j'ai repris le dessus.
Romain Rolland
S'il est vrai que la vérité est Dieu, il me paraît qu'elle manque d'un attribut bien important de Dieu : la joie. Je ne conçois pas un Dieu sans joie.
Leurs oeuvres sont de magnifiques architectures de sons, aux lignes et aux rythmes touffus, d'une abondante beauté, d'abord plus formelle qu'expressive.
Naïfs contradicteurs ! C'est à eux que l'on doit de connaître et d'aimer les génies interdits !
Qui veut vivre doit s'adapter aux conditions nouvelles de la vie.
Il faisait cela simplement, - avec une simplicité exagérée. Il avait le tort de dire un peu trop qu'il était simple et sincère : mais le plus fort, c'est qu'il l'était.
Il faut être très poli avec les puissances mystérieuses.
Celui qu'on aime a tout droit contre vous, même de ne plus vous aimer.
Il semble que dans sa communion de tous les instants avec la nature, il ait fini par s'en assimiler les énergies profondes.
Ce n'est pas que je regarde, ainsi que vous, la guerre comme une fatalité. Un Français ne croit pas à la fatalité. La fatalité, c'est l'excuse des âmes sans volonté. La guerre est le fruit de la faiblesse des peuples et de leur stupidité.
Il lisait énormément et se tenait à l'affût de toutes les idées neuves...
La violence n'est le Credo d'aucune religion.
Les gens prudents agissent d'après les lois de la saine raison. Je ne suis pas ainsi ; je suis un homme qui agit d'après ses impulsions.
C'étaient des artistes pauvres, - un compositeur, entre autres, - qui ne pouvaient arriver, non seulement au succès, mais à s'exprimer eux-mêmes : ils étaient tout heureux que leur pensée se réalisât par Christophe.
Il avait des accointances parmi les hommes au pouvoir, et jusque dans le monde de la police.
Nous ne choisissons point. Notre destin choisit. Et la sagesse est de nous montrer dignes de son choix, quel qu'il soit.
M'aimes-tu parce que tu m'aimes, ou parce que je t'aime ?
Quand rien n'entrave l'action, l'âme a bien moins de raison pour agir ... quand le temps est compté et les paroles mesurées, on ne dit rien de trop et on prend l'habitude de ne penser que l'essentiel. Ainsi on vit double, ayant moins de temps à vivre.
En l'absence de l'âme, le corps va son chemin.
Lorsque la volonté se tait, l'instinct parle ; en l'absence de l'âme, le corps va son chemin.
Peut-être percevait-il l'agacement de Christophe, dont le premier mouvement était toujours d'impatience, lorsqu'il voyait paraître à la porte la figure barbue...
Oh ! Dieu, comme je t'amoure !
L'homme n'a droit à rien. Rien ne lui appartient. Il faut qu'il conquière chaque chose, a nouveau, chaque jour.
On ne revient pas au passé. Il faut continuer sa route.
Tout ce qui vaut quelque chose n'a pas de pire ennemi - non pas ce qui est mal (les vices ont leur prix) - mais ce qui est habituel. L'ennemi mortel de l'âme c'est l'usure des jours.
Il faut aimer la vérité plus que soi-même, mais son prochain plus que la vérité.
Le théâtre doit être une lumière pour l'intelligence.
Premiers accords du prélude à la symphonie, qui se déroula avec ma vie, non sans incidents variés, fantaisies contrapuntiques, sautes de rythmes et modulations inattendues.
Jamais on ne sentait dans leur art une force de la nature. Ils mondanisaient tout : l'amour, la souffrance, la mort.
Quand l'homme se reconnaît trop faible pour réaliser ses désirs et satisfaire son orgueil, il les reporte, enfant, sur ses parents, homme vaincu par la vie, sur ses enfants à son tour.
Au siècle précédent, ils avaient été frottés de jansénisme frondeur.
Seule, elle ne fût point sortie ; le bruit de la rue l'effarait.
Il le traite avec une bonté affectueusement protectrice ... il le regarde comme un enfant qu'il faut guider.
La douleur est comme la passion. Pour s'en délivrer, il faut l'assouvir, toute.
Ainsi, c'est du haut d'une foi que Tolstoï édicte ses jugements artistiques.
Tout homme qui est un vrai homme doit apprendre à rester seul au milieu de tous, à penser seul pour tous - et au besoin contre tous.
Certes, il ne manque pas, dans les fastes chrétiens, de saints au coeur plus ferme qui n'hésitèrent jamais à fouler intrépidement aux pieds leurs affections et celles des autres.
Les sombres adagios pleurent au milieu des symphonies.
On ne gagne rien à ce personnage d'homme malheureux : on se fait détester.
Le chagrin aiguise les sens ; il semble que tout se grave mieux dans les regards, après que les pleurs ont lavé les traces fanées des souvenirs.
Le hasard sait toujours trouver ceux qui savent s'en servir.
Il avait de la famille une conception religieuse, antique, presque barbare.
L'histoire doit avoir pour objet l'unité vivante de l'esprit humain. Elle doit donc maintenir la cohésion de toutes ses pensées.
Il faut du temps à l'âme pour s'accoutumer à la douleur. Elle a un tel besoin de la joie que, quand elle ne la possède pas, il faut qu'elle la crée.
Un amour-propre hérissé. Un rien le froissait et il avait peur d'être froissé, et surtout de le montrer ; car c'est une faiblesse et il faut se garder de donner prise à l'ennemi.
On ne fait pas ce qu'on veut. On veut, et on vit : cela fait deux.
Cette horrible peur ... de mourir avant l'âge l'obsédait, l'accablait, le talonnait à la fois.
Son austérité puritaine, son accent héroïque, s'opposent rudement aux rigueurs efféminées de l'art léonardesque.
Chacun porte au fond de lui comme un petit cimetière de ceux qu'il a aimés.
Ce pouvoir délirant d'extase et de désespoir, cette abondance d'amour et de haine, cette ivresse perpétuelle de vie.