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Aussi longtemps qu'on s'entend, qu'on partage, on vit ensemble.
Simone Veil
Et puis, combien de fois ai-je entendu des gens s'étonner : Comment, ils sont revenus ? Ça prouve bien que ce n'était pas si terrible que ça.
La politique me passionne, mais, dès qu'elle devient politicienne, elle cesse de m'intéresser.
Il n'y a rien de plus ennuyeux qu'une réunion électorale. Un jour, je me suis endormie pendant mon propre discours.
J'ai commencé ma vie dans l'horreur, je la termine dans le désespoir.
Ce bonheur est difficile à restituer en mots parce qu'il était fait d'ambiances calmes, de petits riens, de confidences entre nous, d'éclats de rire partagés, de moments à tout jamais perdus. C'est le parfum envolé de l'enfance.
Au fond, ce sont toujours aux faibles que l'on fait la morale, tandis qu'on finit par blanchir les puissants.
Un peuple, pour vivre, doit toujours pouvoir connaître son passé, le juger, l'assumer
Aujourd'hui, d'une certaine façon, je ne ferme pas la boutique de mes idées, et si je travaille moins naguère, je persiste à défendre les causes qui me paraissent justes, dans le contexte des réalités contemporaines.
Le danger n'est plus qu'on ne parle pas de la Shoah, mais qu'on en parle à mauvais escient.
La mauvaise conscience générale permet à chacun de se gratifier d'une bonne conscience individuelle : ce n'est pas moi qui suis responsable, puisque tout le monde l'est.
Je trouve que le temps passant, on vit de plus en plus facilement ensemble.
J'ai le sentiment que le jour où je mourrai, c'est à la Shoah que je penserai.
Je n'aime pas l'expression "devoir de mémoire". En ce domaine, la notion d'obligation n'a pas sa place. Chacun réagit selon ses sentiments ou son émotion. La mémoire est là, elle s'impose d'elle-même ou pas. Il existe si elle n'est pas occultée une mémoire spontanée : c'est celle des familles. Autre chose est le devoir d'enseigner, de transmettre. Là, oui, il y a un devoir
Quel fut le sort de mon père et de mon frère ? Nous ne l'avons jamais su [...] Je repense à nos efforts, à toutes les trois, pour le convaincre de ne pas nous suivre, et une épouvantable tristesse m'étreint de savoir que nos arguments, loin de le sauver, l'ont peut-être envoyé à la mort. Jean avait alors 18 ans.
C'est ici, où le mal absolu a été perpétré, que la volonté doit refaire surface pour un monde fraternel, un monde basé sur le respect de l'homme et sa dignité.
Face au milieu au conservatisme très marqué, je présentais le triple défaut d'être une femme, d'être favorable à la légalisation de l'avortement et, enfin, d'être juive.
Mon premier réflexe est toujours de dire non.
Elle est morte le 15 mars alors que je travaillais à la cuisine. [...] Aujourd'hui, plus de soixante ans après, je me rends compte que je n'ai jamais pu me résigner à sa disparition. D'une certaine façon, je ne l'ai jamais acceptée. Chaque jour, Maman se tient près de moi, et je sais que ce que j'ai pu accomplir dans ma vie l'a été grâce à elle.
La bonne mesure est impossible à trouver ; soit on parle trop de sa déportation, soit on en parle trop peu. Nombreux sont ceux qui en ont été tellement meurtris qu'ils n'en parlent jamais.
Je suis favorable à toutes les mesures de discrimination positive susceptibles de réduire les inégalités de chances, les inégalités sociales, les inégalités de rémunération, les inégalités de promotion dont souffrent encore les femmes.
Il est toujours tentant de simplifier ; on désigne des responsables, des coupables, en faisant bon marché de réalités complexes
C'est aussi avec la plus grande conviction que je défendrai un projet longuement réfléchi et délibéré par l'ensemble du Gouvernement.
La douleur est la racine de la connaissance.
"Plus jamais ça", c'est ce que disaient les déportés. Nous avions très peur de disparaître tous et qu'il n'y ait aucun survivant pour raconter cette tragédie. Il fallait que certains survivent pour pouvoir dire ce qui s'était passé et qu'il n'y ait plus jamais de semblable catastrophe.
Ma revendication en tant que femme c'est que ma différence soit prise en compte, que je ne sois pas contrainte de m'adapter au modèle masculin.
La culture est un instrument exercé par des professeurs pour la fabrication de professeurs qui, à leur tour, fabriqueront des professeurs.
Je n'aime pas l'expression devoir de mémoire. Le seul "devoir" c'est d'enseigner et de transmettre.
La vie elle-même change tellement vite. C'est tellement difficile aujourd'hui de faire des pronostics sur ce que seront les choses dans dix ans.
Fraternité et avenir, sous l'égide de ces beaux mots, qui ont naturellement cours chez vous, je suis fière d'être reçue par votre Compagnie.
Maupassant, Maupassant que j'aime, ne m'en voudra pas d'avoir emprunté le titre d'un de ses plus jolis romans pour décrire un parcours qui ne doit rien à la fiction
Les photos conservées de mon enfance le prouvent : nous formions une famille heureuse. Plus tard, mais très vite, le destin s'est ingénié à brouiller des pistes qui semblaient si bien tracées, au point de ne rien laisser de cette joie de vivre.
La problématique de l'inégalité des chances et des mesures correctives qu'elle appelle, chacun sait bien qu'elle va très au-delà de la question de la parité entre les hommes et les femmes. Elle est évidemment au coeur des questions d'intégration et de cohésion sociale