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Le fait qu'il soit mort ne prouve absolument pas qu'il ait vécu.
Stanislaw Jerzy Lec
Les hommes grandissent et s'entre-tuent pour savoir qui est le plus grand.
Il faut parfois se taire pour se faire entendre.
Chaque mot est une pensée ; impossible de dire la même chose de chaque phrase.
Ce n'est qu'une fois transposée en action qu'on voit ce qu'une mise en scène peut faire d'une idée.
Dans une avalanche, aucun flocon ne se sent jamais responsable.
Pour remonter à la source, il faut nager à contre-courant.
Depuis qu'on a découvert l'homme, on ne le perfectionne qu'avec des prothèses.
On ne peut plus revenir aux cavernes ! Nous sommes trop nombreux.
Derrière tout créateur devrait se tenir quelqu'un. Le mieux : que ce soit lui-même.
La vie d'un homme se termine parfois par la mort d'un autre.
Le monde revient toujours à la norme. Le problème est de savoir à la norme de qui.
Entre un amour et le suivant, il faut par décence, passer par une période de quarantaine avec un troisième.
La diffusion de la méconnaissance du monde doit être élaborée, elle aussi, de manière scientifique.
D'une pensée géniale on peut supprimer tous les mots.
La droiture humaine n'est pas le chemin le plus court pour arriver au but.
Quand les potins vieillissent, ils donnent des mythes.
Tout se compose d'événements historiques et tout se décompose en événements historiques.
Le mot entre partout, mais il lui est parfois difficile de ressortir.
Contempler le monde ne coûte rien. Ce qu'il faut payer ensuite, ce sont les commentaires.
Les faux prophètes réalisent eux-mêmes leurs prophéties.
Pour passer d'un mot à un autre, l'homme y passe parfois toute une vie.
Terribles sont les points faibles de la force.
L'instant où l'on découvre son propre manque de talent est un éclair de génie.
Refusez qu'on vous impose la liberté de parole avant la liberté de pensée !
Quand on peut dire que le but lui-même a atteint son but ?
Dans l'éclat des louanges, les mots prennent d'autres proportions.
Le mensonge cadre parfois si bien avec la vérité qu'il n'y a plus la moindre faille entre les deux.
Ne demandez pas à l'erreur d'où elle sort.
Les satiristes devraient aiguiser leur langue sur la pierre de la sagesse.
Grand est l'art inconscient du comédien en l'homme.
Il n'est pas bon de croire en l'homme, il vaut mieux être sûr de lui.
N'attendez pas trop de la fin du monde...
Les poteaux indicateurs peuvent transformer une chaussée en labyrinthe.
Qui sait combien de mots Dieu essaya avant de trouver celui qui créa le monde ?
Au commencement il y avait le Verbe et à la fin le bla-bla-bla.
La vie humaine ne cesse de rétrécir comme une peau de chagrin, évincée par les commentaires qu'on fait sur elle.
La lutte pour le pouvoir se mène contre lui.
Ne pas tourner le dos à la réalité ? Oui, mais est-ce que la réalité ne nous entoure pas de toutes parts ?
Avec les rêves aussi on peut faire des confitures. Il suffit d'ajouter des fruits et du sucre.
Même le pendule va avec son temps.
Les analphabètes sont obligés de dicter.
Il en est plus d'un qui, à vouloir se hisser sous les feux des projecteurs, s'est retrouvé pendu à la lanterne.
La bêtise ne dépasse jamais les bornes, où qu'elle pose le pied, là est son territoire.
Lorsqu'on crie : "Vive le progrès !", demande toujours : "Le progrès de quoi ?"
Sur le chemin qui mène à la gloire, gardez l'incognito.
Certains cachent aux autres la vérité car ils la craignent, les seconds la cachent aux premiers car ils veulent la protéger jusqu'au moment propice. Et pourtant, c'est là une seule et même vérité.
Les valeurs humaines universelles sont celles qu'on ne passe pas en contrebande de pays en pays, car elles ne rapportent rien.
Comment juger un état avec le plus de justesse possible ? Tout simplement : d'après son système judiciaire.
Celui qui est affamé de gloire n'hésite pas à dévorer aussi l'homme qui est en lui.